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Liberté - Page 1239

  • Le sort de Mme Widmer-Schlumpf : on s'en fout !

     

    Chronique publiée dans le Nouvelliste - Vendredi 04.11.11

     

    Vous avez remarqué ? Impossible d'allumer un poste sans entendre immédiatement parler du destin d'Eveline Widmer-Schlumpf ! Les ondes publiques, radio et TV d'Etat, se sont fait une spécialité de se gargariser sur le sort de cette Grisonne totalement inconnue en Suisse romande. Plus fou encore : le lendemain même d'élections fédérales qui consacrent une incroyable continuité dans le rapport droite-gauche en Suisse, la SSR de M. de Weck nous balance, dûment stipendié par la redevance, un sondage en forme de plébiscite pour que cette conseillère fédérale soit réélue le 14 décembre prochain. Comme si c'était là le premier souci du peuple ! Alors que Mme Widmer-Schlumpf, l'immense majorité des gens s'en contrefoutent.

     

    Il s'est passé quoi, le 23 octobre ? Un scrutin de continuité ! L'UDC perd certes des sièges, mais demeure de très loin le premier parti du pays. Si vous lui ajoutez le corps amputé qu'on appelle PBD (et qui n'est certainement pas un parti du centre !), vous arrivez même à un meilleur résultat qu'il y a quatre ans. Le PS ne perd pas trop, et c'est une excellente nouvelle, car notre dialectique politique a besoin de ce grand parti qui a contribué à faire le pays. Le PLR et le PDC s'érodent sérieusement. PBD et Verts libéraux viennent compliquer et morceler l'univers sis entre la gauche et l'UDC. Bref, recomposition à l'intérieur des grandes tranches, mais maintien des équilibres qui nous régissent depuis très longtemps : la Suisse, au niveau fédéral, est deux tiers à droite, un tiers à gauche. C'est un pays foncièrement conservateur.

     

    Ce qui doit nous intéresser, c'est l'avenir de nos relations avec l'Union européenne, la bataille pour une véritable économie nationale, au service de l'humain et non du casino, les conditions de la sortie du nucléaire, le refus du libre-échangisme dogmatique en matière agricole, la priorité aux résidents dans le retour à l'emploi, l'aide aux familles, l'instauration d'une Caisse unique efficace dans l'assurance maladie, ce sont là les questions qui touchent les gens ! La gauche, tout autant que la droite, doit être écoutée sur ses propositions. Mais, désolé, le sort de Mme Widmer-Schlumpf ne passionne que le tout petit cercle d'initiés qui gravitent autour du Palais fédéral. La génération de journalistes qui étaient à Berne lors du putsch parlementaire contre Blocher, donc lors de l'avènement de la Madone grisonne. Persuadés, au fond d'eux-mêmes, qu'il y avait là un acte de salut public, pour la morale, pour la grande cause du Bien. Et tout en haut de cette Pyramide du Convenable, il y a un croisé nommé Roger de Weck. Celui qui commande les sondages sur le destin de Mme EWS.

     

    A partir de là, qu'ils réélisent ou non la Grisonne. Nous verrons bien. La politique suisse, entre 2011 et 2015, se fera sur des valeurs conservatrices et sociales, environnementales aussi. En jetant, Dieu merci, aux orties la finance de spéculation. Cette politique-là, on peut la faire avec ou sans la traîtresse de Coire. Cela n'a strictement aucune importance.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Magali Orsini: une verticalité républicaine

     

    Coup de Coeur - GHI - 02.11.11

     

    Candidate de « La Gauche - Solidarités » aux élections fédérales, Magali Orsini, experte des questions comptables et fiscales, a véritablement été l'une des révélations de la campagne. Le propos est dense, le ton est clair, le rythme de la phrase ne se laisse impressionner ni emballer par nul tiers. A des années-lumière des approximations libertaires, ou corporatistes, de gauche comme de droite d'ailleurs, c'est un discours profondément républicain que nous a tenu Mme Orsini. Ensuite, on partage ou non, c'est une autre affaire ! Mais enfin, dans ce petit monde de cocktails et d'adoubements horizontaux, il fut lumineux d'entendre une certaine verticalité d'être. Pour le bien de tous.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Saint Laurent, martyr en pantoufles

     

    Sur le vif - Jeudi 03.11.11 - 10.04h

     

    Sans le moindre contradicteur face à lui, l'aumônier Flütsch vient de répandre sa bonne parole dans Médialogues. Lui, l'humoriste de pouvoir, qui n'a jamais pris de sa vie un véritable risque de proximité (attaquer les vrais puissants, là où ils sont, dans sa ville, son canton, au risque de perdre des mandats, s'attirer de basses et mesquines vengeances), en quoi est-il l'homme de la situation pour évoquer l'affaire Charlie Hebdo?

     

    Ce qui est arrivé à ce journal est immonde: rien - je dis bien rien - ne justifie qu'on porte physiquement atteinte à une imprimerie, un livre, un journal, ni d'ailleurs une opinion librement défendue. Mais les symboles du courage comme parallèles de Charlie Hebdo ne sont sont pas les salariés de l'humour comme Flütsch. Laissez-moi me livrer à ce qui m'arrive hélas si peu à l'écoute de ses sketches militants: laissez-moi rire.

     

    Pascal Décaillet