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Liberté - Page 1131

  • Taxer, taxer, et toujours taxer !

     

    Sur le vif - Dimanche 02.12.12 - 14.58h

     

    "Nous devons étudier des pistes de recettes nouvelles."

     

    Charles Beer - Le Matin dimanche

     

    Non, non et non, M. Beer. Les recettes nouvelles des socialistes, les vôtres, celles, aquatiques, de M. Deneys ou celles de Mme Emery-Torracinta (qui proposait d'étatiser le sol dans la campagne du 17 juin), les Genevois n'en veulent pas. Cessez de ne voir les solutions qu'à travers de nouvelles taxes et de nouveaux impôts.

     

    Avant de parler de "recettes nouvelles", il faut aller jusqu'au bout de l'exercice des économies dans le train de vie de l'Etat. Notamment dans les états-majors. Mme Künzler a-t-elle vraiment seize chargés de communication? Vos directeurs, au primaire, ne pourraient-ils pas enseigner un peu?

     

    Une pensée, M. Beer, pour tous ceux dont le salaire ne tombe pas à la fin du mois. Les petits entrepreneurs, par exemple, qui n'ont pas de salaire, mais éventuellement un bénéfice net, une fois payées leurs charges écrasantes. AVS, pleins tubes. 2ème pilier, pleins tubes, pour ceux qui arrivent à en contracter un. Pour les indépendants, pas de possibilité de cotiser au chômage. Frais de locaux, investissements en matériel, taxe professionnelle, assurances pour les employés. Aucune garantie d'emploi, d'ailleurs pas d'emploi, juste des mandats, qui peuvent s'interrompre à tout moment.

     

    Ces gens-là, tous secteurs confondus, ont choisi d'attaquer le monde du travail en hommes et femmes libres, debout. Ils ont choisi de courir le risque économique. Certains d'entre eux ont tout simplement peur de tomber malades. Ces gens-là, et aussi les salariés du privé, ils se pourrait qu'ils trouvent un peu fort de café  l'idée que la fonction publique, aussi nobles soient ses revendications, puisse descendre dans la rue. Par dessus la tête, aussi, l'idée de nouvelles taxes. Ah, les socialistes, on vous dit bonjour, vous nous proposez déjà une taxe en nous serrant la main! Taxer, taxer, et toujours taxer!

     

    Non, M. Beer, l'heure n'est pas aux nouvelles recettes. Regardez bien du côté de votre Département. Encore un petit effort, s'il vous plaît, Monsieur le Ministre des vastes états-majors. Vous verrez, c'est parfaitement possible. Il y a même encore pas mal de marge de manoeuvre.

     

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Quand le PLR confisque la démocratie

     

    Sur le vif - Samedi 01.12.12 - 12.02h

     

    Citoyen de ce canton, je suis réservé sur la bonne vieille traversée de la rade, version UDC, et lui préfère largement la vision plus ample d’une traversée du lac, celle qui pourrait enfin donner à Genève sa ceinture périphérique. Je voterais donc non, sans doute, au projet de l’UDC. Mais je demande à pouvoir voter ! En se camouflant, comme je l’ai souligné ici même mercredi, juste après le communiqué du Conseil d’Etat, derrière un insupportable jargon juridique, avec des histoires « d’initiative normative » auxquelles personne ne comprend rien, le gouvernement de ce canton montre son vrai visage : il cherche à éviter que le peuple se prononce. Affaiblir l’image d’un parti d’opposition gouvernementale. Il ne fait évidemment pas du droit, mais bel et bien de la politique. Une politique honteuse, petite, défensive, recroquevillée, à l’image de cette équipe 2009-2013 qui restera l’une des plus timides de l’après-guerre.

     

    Citoyen de ce canton, je ne suis pas sûr d’être très convaincu par l’initiative des socialistes sur les allègements fiscaux. Mais je demande à pouvoir voter ! La majorité de droite du Grand Conseil, en invalidant ce texte, a montré qu’elle avait peur du peuple. Détestable.

     

    Citoyen de ce canton, petit entrepreneur moi-même, je ne suis pas sûr d’être partisan de l’initiative des syndicats demandant l’instauration d’une police du travail. Mais je demande à pouvoir voter ! Et hier, qui a-t-on retrouvé, une fois de plus, pour nous brandir des histoires de droit supérieur (la tarte à la crème quand on veut empêcher le peuple de s’exprimer) ? Le PLR ! Encore et toujours le PLR. Pas seulement lui certes, mais assurément il détient le record des demandes d’invalidations. Terrible signal, confortant dans la population l’image d’un parti d’élites, de notables, tentant de refuser la démocratie directe, timoré face aux signaux qui pourraient surgir d’en bas. Finalement, grâce à l’UDC, le texte est passé. Mais le PLR ne sort pas grandi de ce combat, surtout lorsqu’un député, changeant miraculeusement de casquette alors que le Grand Conseil siégeait encore, signait, comme directeur de la Chambre de commerce et d’industrie, un communiqué hallucinant, qui dénonçait « un putsch contre le partenariat social ».

     

    Le vrai putsch, Cher Jacques Jeannerat, toi dont je partage la plupart des idées, c’est lorsque des corps intermédiaires, sous le couvert d’un sabir juridique, masquant évidemment des intentions politiques, confisquent au peuple le droit de se prononcer sur des initiatives ayant obtenu les signatures. Cela donne, Cher Ami, un signal terrible dans la population. Celui de castes de copains et de coquins. La démocratie directe, très chère au cœur des Suisses, est un petit trésor fragile. On ne joue pas comme cela avec elle. Elle est un défi d’une partie du peuple (les initiants, ceux qui bravent la pluie et le froid dans les récoltes de signatures), lancé au peuple tout entier, le démos, le corps électoral de l’ensemble des citoyens. Un défi du peuple au peuple ! Moins les corps intermédiaires s’en occuperont, mieux notre démocratie se portera. Les spectacles d’invalidations, ou de tentatives d’invalidations, donnés ces derniers temps à Genève, avec au premier rang le PLR, sont pitoyables. Puisse le corps électoral, l’automne prochain, s’en souvenir.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Candidats PLR, vous aimez la bureaucratie ?


    Sur le vif - Vendredi 30.11.12 - 19.58h


    Alain-Dominique Mauris, président du PLR, vient d'écrire, à 18.38h, aux membres du parti à propos de l'élection de 2013 au Conseil d'Etat. Il prend acte avec beaucoup de satisfaction de la volonté de réélection des trois magistrats sortants.

    Pour les autres, les éventuels nouveaux, ça va être compliqué. Extrait de naissance, certificat de baptême, permis de pêche, curriculum détaillé en
    57 exemplaires, extrait sanguin avec facteur Rhésus, 79 dernières fiches de salaire, attestation de loyer, preuve qu'ils ont payé à Roger Deneys l'impôt sur les piscines privées, certificat d'abonnement à la TG, pour ne citer que quelques-unes des formalités exigées.


    Les trois sortants, ils devront fournir tout cela, aussi ?
     
     
    Pascal Décaillet