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Sur le vif - Page 994

  • Culture : les touristes au pouvoir

     

    Sur le vif - Dimanche 16.10.11 - 09.25h

     

    Les récentes coupes dans la Culture, à la Commission du Municipal, à Genève, appellent quelques remarques.

     

    D'abord, l'essentiel : aujourd'hui, quels que soient les efforts de certains privés, l'apport bienvenu du partenariat mixte, la générosité de certains mécènes, toutes choses sur lesquelles il serait stupide de cracher, il faut reconnaître que sans les fonds publics, donc l'argent du contribuable, la Culture ne parvient pas à survivre. À Genève, il se trouve, historiquement, que cette mission incombe à la Ville. Parlons donc, ici, de la Ville.

     

    La Culture est évidemment un poste très lourd dans le budget municipal. À ceux qui ne veulent rien toucher, rien changer, il faut rappeler que nous sommes en République. Il ne saurait, à la base, exister de tabous. Les élus municipaux ont le droit de remettre en cause les acquis, telle subvention à tel improbable festival, par exemple. Ils sont là pour faire des choix, non pour faire plaisir à tout le monde, histoire de se ménager les meilleures relations possibles, mondaines et clientélistes. Gouverner, c'est choisir, a dit le seul homme d'Etat de la Quatrième République, Pierre Mendès France.

     

    Reste à bien choisir. Et c'est là que le bât blesse, dans les récentes coupes envisagées en commission. Disons-le, elles suintent la vengeance. Le règlement de comptes. Le signal, pour l'exemple. La volonté de montrer à la gauche qu'on peut construire une majorité sans elle. Bref, on fait de la politicaillerie sur le dos des artistes. C'est-à-dire, sur le dos de l'une des catégories professionnelles (pensons au théâtre) déjà les plus fragilisées par les récentes dispositions fédérales sur le chômage. Et là, ça n'est plus de la politique de droite contre une politique de gauche, c'est le triomphe du sécateur sur la finesse du ciseau. Une décision bien peu adroite, et à vrai dire bien gauche.

     

    C'est dommage. Parce que le quarteron de mousquetaires PDC-PLR qui a construit cette majorité-là vient de se comporter, non comme des opposants responsables, mais comme cette catégorie de promeneurs qu'ils semblent eux-mêmes déifier : des touristes.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Flics au bord de la crise de nerfs

     

    Sur le vif - Jeudi 13.10.11 - 12.18h

     

    Révélée à l'instant par le flash de 12h de la rédaction de Léman Bleu, l'affaire va faire parler d'elle: un sondage du syndicat des policiers, l'UPCP, montre que les gendarmes genevois sont à bout. Des nouveaux horaires qui ne vont pas du tout, une démotivation totale, une rupture avec la hiérarchie. On nous dira que le commanditaire du sondage n'est pas neutre. Possible. Reste une absence de leadership politique extraordinairement inquiétante dans un Etat républicain où c'est bel et bien à ce niveau-là qu'on doit s'imposer. Ou se démettre.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Le parti qui ne fait plus la Suisse

     

    Sur le vif - Jeudi 13.10.11 - 08.58h

     

    Publié hier, l'ultime sondage Gfs/SSR avant les élections sonne le glas d'un grand parti qui a fait la Suisse, a toute sa place dans les livres d'Histoire, mais n'a plus aujourd'hui, hélas, ni la puissance d'inventivité ni surtout le casting d'hommes et de femmes capables de rassembler. Les deux conseillers fédéraux du PLR sont diaphanes, bien des conseillers d'État de ce parti le sont aussi. C'est paradoxalement chez les très jeunes, les Nantermod et les Murat Julian Alder, qu'on trouve aujourd'hui le talent. A moins de deux semaines des élections, on croit s'acheter une virginité en publiant un "avis de droit" sur une initiative en cours, ce qui donne la désastreuse impression qu'on craint un vaste débat populaire. Ça n'est certes qu'un sondage, il reste onze jours de campagne, mais ce parti-là va devoir sérieusement se remettre en question, après le 23 octobre, s'il veut, à terme, survivre. Oui, simplement, survivre.

     

    Pascal Décaillet