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Sur le vif - Page 961

  • Saint Laurent, martyr en pantoufles

     

    Sur le vif - Jeudi 03.11.11 - 10.04h

     

    Sans le moindre contradicteur face à lui, l'aumônier Flütsch vient de répandre sa bonne parole dans Médialogues. Lui, l'humoriste de pouvoir, qui n'a jamais pris de sa vie un véritable risque de proximité (attaquer les vrais puissants, là où ils sont, dans sa ville, son canton, au risque de perdre des mandats, s'attirer de basses et mesquines vengeances), en quoi est-il l'homme de la situation pour évoquer l'affaire Charlie Hebdo?

     

    Ce qui est arrivé à ce journal est immonde: rien - je dis bien rien - ne justifie qu'on porte physiquement atteinte à une imprimerie, un livre, un journal, ni d'ailleurs une opinion librement défendue. Mais les symboles du courage comme parallèles de Charlie Hebdo ne sont sont pas les salariés de l'humour comme Flütsch. Laissez-moi me livrer à ce qui m'arrive hélas si peu à l'écoute de ses sketches militants: laissez-moi rire.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Résidence secondaire

     

    Sur le vif - Jeudi 03.11.11 - 08.08h

     

    Au cas où aurait subsisté le moindre doute quant à la très grande proximité entre le conseiller d'État radical et la Tribune de Genève, il n'y en a décidément, ce matin, plus aucun. Dans ce journal, le président 2010 du Conseil d'État est chez lui. Il y a ses aises, peut-être même son peignoir et ses pantoufles. Il y vient quand il veut, il y donne sa vérité. On l'y met en scène, on l'appuie éditorialement. C'est sa Feuille d'Avis Officielle, son Bulletin de la Grande Armée, sa lettre de cachet. La cire, pour la sceller, y est toujours en effusion.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Toussaint - Jour des Morts

     

    A l'occasion de la Toussaint (une fête qui m'est chère), et aussi du Jour des Morts (2 novembre), je republie ici ma chronique du 2 novembre 2009.

     

    Je dédie cette chronique à tous ceux que nous avons connus, aimés, et ne sont plus. Parents, amis, passagers de la pluie, passantes de feu, amantes d'un soir, vieux ennemis, poètes, chanteurs, anciens profs, ces sublimes hussards noirs de notre mémoire. Je pense à vous, Père Collomb, aumônier du primaire, années soixante, qui nous avez si bien enseigné la connaissance des autres religions : judaïsme, Islam, bouddhisme. A vous, votre sourire, votre bonté, je dédie des minarets de reconnaissance.

     

    Où sont-ils, maintenant ? On dit qu'ils vivent encore, dans les cœurs : parole de survivant, juste pour se rassurer ? Début novembre, on les évoque. Et toute ma haine d'Halloween, je la retourne en immense tendresse pour la Toussaint, ce frêle et dérisoire passage d'une bouffée de brume dans l'intensité solaire de nos vies si pressées. Juste penser à eux, juste un instant. Qui sont-ils, les vrais passants : eux, ou nous ?

     

    Qui sont-ils, les vrais vivants ? Qui est l'ombre, et qui la silhouette ? Où est-elle, la vraie vie ? Au-delà du rivage, en deçà ? Vous le savez, vous ? Vous y pensez, parfois, à vos morts : ou plutôt vous parvenez, une seule seconde, à n'y point penser ? Eux, humus de glaise et poussières d'étoile. Ils sont l'avant et l'après. Ils nous ont précédés. Ils nous attendent.

     

    Pascal Décaillet