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Nausée

 

Sur le vif - Lundi 27.02.12 - 15.43h

 

Désolé si je jette un froid dans le chœur des charognards (dont les pires sont encore ceux qui dénoncent les autres charognards), mais cet homme n'avait pas à démissionner. Il ne l'a fait que parce qu'il était à bout. Cerné, harcelé. Par la meute. A sa place, je veux dire pareillement acculé, trahi jusques aux siens, et d'abord par les siens, qu'aurions-nous fait, tous ? La même chose : jeté l'éponge !

 

Ceux qui ont eu sa peau n'ont pas à être fiers. Ils n'ont fait que surajouter leurs hurlements aux autres de la meute. Les uns, tellement lisibles, voulant sa place. Les autres, trahissant. La majorité du Conseil d'Etat, basculant. Son président exigeant la production d'un document confidentiel, ce qu'à très juste titre, Maître Bonnant condamne, dans une lettre au Bâtonnier.

 

En aucun cas, l'affaire du Réveillon ne méritait une telle issue. On s'est, pendant deux mois, acharné sur un homme. On l'a brandi en épouvantail de la République, alors que la blessure, dans la relation de confiance entre les citoyens et leurs autorités, est tellement plus profonde. Ce gouvernement est l'un des moins bons depuis la guerre. On y vivote ensemble, sans la moindre estime mutuelle. On y survit sans objectif commun. On a juste été jetés là, par d'improbables alliances de dupes, à l'automne 2009. Dans toute autre République du monde, une telle déliquescence ne se solderait pas par la démission d'un ministre, mais des sept.

 

Mon dernier mot sera pour Monsieur Muller. Cet homme est en train de vivre des moments extraordinairement difficiles. Il n'a nullement mérité de devoir se projeter, en pleine législature, hors d'un gouvernement où il a, en novembre 2009, fort bien été réélu. Je le lui conserve mon respect, lui souhaite bonne chance pour la suite, et me réjouis de pouvoir, à l'avenir, lorsque nos chemins se croiseront, le regarder dans les yeux.

 

Pascal Décaillet

 

 

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