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Sur le vif - Page 577

  • Reconnaissance

     

    Sur le vif - Jeudi 27.09.18 - 10.59h

     

    Immédiatement après Kurt Furgler (1971-1986), Doris Leuthard aura été la grande conseillère fédérale PDC de l'après-guerre. Elle a beaucoup travaillé, beaucoup obtenu, remporté beaucoup de succès. Elle a admirablement servi son pays, en respectant le fragile secret de ses équilibres. Elle mérite notre reconnaissance.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Johann, sors de ce coooooorps !

     

    Sur le vif - Mercredi 26.09.18 - 07.43h

     

    Hallucinant ! Simonetta Sommaruga, tirant sur la RSR les premières orgues de Staline contre l'initiative d'autodétermination du 25 novembre, avance en priorité le fait que la Suisse est un "pays d'exportations". Imaginez la complexité, dit-elle, si chaque Accord de libre-échange est attaqué en votation populaire.

     

    En écoutant cela, je me suis dit : "Johann, sors de ce coooooorps !".

     

    Qu'une socialiste, pour combattre le texte de l'UDC, en soit réduite à mimer la rhétorique du grand patronat, des libéraux et des exportateurs de machines-outils (dont le ministre PLR sortant a fait tous les caprices pendant huit ans, tout en négligeant la paysannerie suisse), au nom du sacro-saint "franc sur deux gagné à l'étranger", est tout de même sacrément révélateur.

     

    On aurait pu s'attendre à ce que Mme Sommaruga nous parle droits de l'homme. Par exemple, ultime recours à la CEDH, qui peut être salvatrice pour le justiciable victime d'une erreur judiciaire, mais ayant eu sa condamnation confirmée par le TF. Là, il y a un vrai problème, et on peut s'attendre à ce qu'une socialiste pétrie d'humanisme l'évoque.

     

    Mais les Accords de libre-échange ! Si c'est cela, l'axe de campagne des opposants, au nom du "pragmatisme" du peuple suisse, et en laissant tomber la question fondamentale de Strasbourg, alors ils ont du souci à se faire.

     

    Si même les socialistes deviennent, pour les besoins de la cause, les avocats du lobby des exportateurs (pour lesquels on dirait que toutes les priorités économiques suisses sont construites, y compris celles de la Banque Nationale, au détriment du marché intérieur), alors c'est à désespérer d'avoir, dans notre pays, un débat de fond sur la souveraineté, les relations internationales, les droits ultimes des justiciables.

     

    Oui, Johann, sors de ce coooooorps !

     

    Pascal Décaillet

     

  • La Suisse a besoin d'un radical

     

    Sur le vif - Mardi 25.09.18 - 15.32h

     

    Après M. Schneider-Ammann, de quoi la Suisse a-t-elle besoin ? La réponse est claire : au-delà des personnes, et en sachant que le nouvel élu sera un PLR, notre pays a impérativement besoin de retrouver, au sein de cette famille politique, la puissance du souffle radical.

     

    M. Schneider-Ammann est, dans ses fibres les plus profondes, un libéral. Chef d'entreprise, passionné par l'exportation de machines et le fameux "franc sur deux gagné à l'étranger", artisan de nombreux Accords de libre échange, très peu sensible à la cause paysanne, il est libéral dans toute l'acception du terme. Il prône la concurrence internationale, et dans ce monde-là, que le meilleur gagne !

     

    C'est son droit. Le nôtre, c'est de souhaiter intensément que le prochain membre alémanique du PLR au Conseil fédéral soit une personnalité incarnant l'Etat, son autorité, sa responsabilité sociale, ses missions de subsidiarité, de mutualité, de répartition des richesses, d'équilibre entre régions favorisées (Triangle d'or, Arc lémanique) et périphériques (agriculture de montagne, etc.).

     

    La Suisse a besoin d'un homme d'Etat. Et je serais le premier heureux si cet homme pouvait être... une femme. Je pense évidemment à Mme Keller-Sutter, la meilleure de tous, mais je ne veux pas, dans ce texte-ci, personnaliser trop tôt le débat.

     

    Dans la famille PLR, la Suisse a besoin de retrouver l'inspiration profonde de cet immense courant de pensée, dans notre Histoire, depuis 1848, et à vrai dire, par signaux annonciateurs, depuis 1798, qui s'appelle le radicalisme. Le Freisinn !

     

    La grande erreur, en septembre 2010, au-delà de la personne parfaitement respectable de M. Schneider-Ammann (je garde un excellent souvenir de son passage à Genève à Chaud), a été de vouloir à tout prix élire un chef d'entreprise. Ah, ce mythe du manager, il avait encore la dent dure après la crise financière !

     

    Eh bien non. J'affirme ici, de toutes mes forces, que conduire une entreprise avec succès ne constitue en rien un gage de réussite pour mener l'Etat. Les deux missions sont parfaitement différentes. Surtout dans un pays comme la Suisse, où la recherche des équilibres doit être une priorité constante.

     

    Puisqu'il faut un PLR (la formule l'exige), il importe à tout prix que ce soit un radical. Qui apporte avec lui le souffle de l'Histoire, la passion des institutions, la volonté de les réformer, l'amour du pays tout entier, du village le plus reculé d'une vallée latérale valaisanne au campus le plus moderne de nos Universités.

     

    Le temps de la grande illusion libérale est révolu. Un partie croissante de l'opinion publique aspire à un retour de l'Etat. Il est essentiel que le prochain conseiller fédéral incarne ces valeurs-là, et non le seul culte de la réussite individuelle, celle des spéculateurs et des déracinés.

     

    Pascal Décaillet