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Sur le vif - Page 55

  • Le convenable, face aux mystères du monde

     
     
    Sur le vif - Dimanche 13.10.24 - 16.03h
     
     
    Droite patriote, souverainiste, populaire, sociale, immensément attachée à la cohésion de notre peuple suisse : on ne laisse personne sur le bord du chemin !
     
    C'est si difficile à comprendre ?
     
    Plus de trente ans, depuis la chute du Mur, et le prétendu "triomphe du capitalisme", que les droites européennes sont confisquées par un ultra-libéralisme déchiqueteur de nations, de frontières, de repères, d'attachement commun à une tradition, une mémoire !
     
    Trois décennies pendant lesquelles on vous disait : "Vous êtes de droite, alors vous êtes libéral !". Trois décennies de cette identification scélérate, ignorante, amnésique, et surtout stupide. Quelle inculture politique !
     
    Nous sommes en Europe continentale, pas dans les pays anglo-saxons ! Nos droites, depuis la Révolution française, ont une autre Histoire, une autre texture, un autre univers de références que celui des bourses et des actions, du libre-échange érigé en culte, du profit immédiat, de la spéculation. Trois décennies de captation de la droite par les ultra-libéraux.
     
    Aujourd'hui, ça suffit.
     
    Je plaide pour une droite de la culture, de la langue et des racines. La langue, ou plutôt les langues, l'allemand, le grec, l'italien, l'arabe, et toutes celles que vous voudrez, pourvu que vous y mettiez la fougue de votre coeur, vos attentions musicales, vos pulsions de lumières.
     
    Je plaide pour une droite d'Etat. Oh, pas l'Etat des socialistes, avec ses armadas de fonctionnaires. Mais un Etat fort, quand même, là où il doit l'être : l'éducation, la santé, les transports, la sécurité.
     
    Je plaide pour une droite des textes et de leur interprétation, par la liberté qui est nôtre, celle d'empoigner tous les sujets, tendre nos oreilles à toutes les voix, y compris celles des maudits. Celle d'écouter toutes les musiques, jusqu'aux plus contemporaines. Dissonances ? Et alors ! Le monde est dissonance. Le monde est rupture du prévisible.
     
    Alors quoi, de droite ou de gauche, de partout où cela vous plaira, voulons-nous trottiner derrière le convenable ? Ou nous ouvrir aux mystères du monde ?
     
     
    Pascal Décaillet

  • Au diable les mots techniques, ils sont les complices des puissants !

     
     
    Sur le vif - Samedi 12.10.24 - 18.10h
     
     
    J'aurai largement l'occasion de vous expliquer, dans les semaines qui viennent, en quoi consiste Efas, le réforme du financement des soins, sur laquelle le peuple suisse se prononcera le 24 novembre.
     
    Mais j'aurai du boulot ! Nous commençons après-demain, lundi 14 octobre, avec un premier débat de GAC. Je demanderai à mes invités de s'astreindre, plus que jamais, à l'impératif de clarté qui est la règle no 1 de tout débat politique.
     
    En l'espèce, ce sera difficile. Depuis dimanche dernier, dans le GRAND GAC, j'ai entendu quatre fois un politique ou un confrère journaliste tenter de nous résumer Efas. Je m'occupe de santé depuis bientôt quatre décennies, j'ai couvert la genèse de la LAMal à Berne il y a trente ans, j'ai suivi toutes les étapes depuis. Je ne suis donc pas, je pense, le citoyen suisse le plus profane pour saisir les enjeux de ce domaine. Eh bien, en quatre tentatives d'explications, JE N'AI PAS ENCORE COMPRIS UN TRAÎTRE MOT de ce que veut Efas ! A peine puis-je entrevoir un équilibrage entre le financement de l'ambulatoire et celui des hôpitaux.
     
    Même encore à l'instant, j'ai écouté l'ouverture de Forum sur ce thème. On comprend que l'UDC s'est réunie à Aarau. On comprend que Thomas Bläsi a contribué à la victoire du OUI, alors qu'initialement (avant de donner in extremis la liberté de vote), les instances dirigeantes du parti étaient pour le NON. On comprend cela, c'est bien, je félicite d'ailleurs Thomas Bläsi de cette victoire. Mais, désolé, ON NE COMPREND TOUJOURS PAS CE QU'EST EFAS !
     
    Alors, j'aime autant vous le dire, si la classe politique entend faire campagne sur Efas , d'ici le 24 novembre, en continuant d'aligner des mots-barrages, on peut oublier Efas ! Quand le peuple ne comprend pas, quand c'est trop complexe, il vote NON, et il a mille fois raison.
     
    J'ai rédigé hier, vendredi, mon commentaire politique de GHI à paraître mercredi : il s'en prend justement à la mascarade des mots, depuis plus de trente ans, lorsqu'on débat de la politique de santé en Suisse. Qui, par exemple, dans le grand public, comprend le mot "ambulatoire", qui recouvre pourtant une réalité simple ?
     
    Vous prenez "ambulatoire", vous le multipliez par cent autre mots-barrages, et vous commencez à comprendre que l'un des scandales majeurs de l'assurance maladie, en Suisse, est la technocratie de son jargon.
     
    J'y reviens mercredi, dans GHI. D'ici là, parlons d'Efas, puisque nous votons le 24 novembre. Mais de grâce, soyons simples et clairs ! Au diable les mots techniques, ils sont les complices des puissants, à commencer par les possédants économiques, pour nous empêcher de voir la réalité des rapports de forces !
     
    Le camarade Décaillet, qui a lu Marx et le considère comme l'un des plus grands analystes des rapports de pouvoir, vous adresse son salut.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Michel Barnier : exigence et clarté, face aux gueulards

     
     
    Sur le vif - Mardi 01.10.24 - 15.22h
     
     
    Un homme qui cite Charles de Gaulle et Pierre Mendès France, les deux plus grandes figures de la politique française au vingtième siècle, dans les vingt premières de son Discours de politique générale, ne peut que recevoir la confirmation de mon estime, déjà exprimée ici à plusieurs reprises.
     
    Oui, Michel Barnier est l'homme de la situation. Face à la vulgarité des beuglements des députés LFI, il demeure parfaitement calme. Il est cet homme d'un autre temps, pondéré, maître de lui, courtois avec une représentation nationale qui, au Palais-Bourbon, est chez elle.
     
    Elle est chez elle, c'est sûr, mais une partie des élus, celle que j'ai citée, se comporte comme dans la rue. Ces gens-là ont le droit de défendre leurs idées, même férocement. Mais par leur comportement de meute, ayant décidé avant même la séance de se farcir le nouveau Premier-ministre, ils s'ostracisent eux-mêmes. C'est leur heure de gloire, celle des éternels gueulards, factieux à souhait, ces mêmes qui, tout l'été, exigeaient Matignon, et faisaient défiler dans la France, comme une marraine de Comices agricoles, leur candidate autoproclamée, alors que le Président est souverain pour le choix du Premier ministre.
     
    En écrivant ces lignes, j'entends les propositions, notamment budgétaires, de M. Barnier. Mais j'entends surtout la parfaite clarté de sa voix, l'exigence de vérité, la volonté de passer avec la France un contrat de confiance. Alors oui, je pense au plus courageux Discours de politique générale tenu dans l'après-guerre : celui du 18 juin 1954, en pleine déroute des troupes françaises en Indochine. L'homme qui le prononçait avait tracé un chemin de rigueur et de clarté. Il s'était donné un mois pour résoudre la question indochinoise. Un mois plus tard, jour pour jour, à Genève, il avait tenu parole. Ce Président du Conseil, le seul homme d'Etat de la Quatrième République, s'appelait Pierre Mendès France.
     
     
    Pascal Décaillet