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Sur le vif - Page 55

  • L'arrogance SSR, ça suffit !

     
    Sur le vif - Lundi 20.11.23 - 12.32h
     
     
    "Une redevance à 300 francs, ça ne suffit pas", a le culot de nous dire la SSR. Et bien sûr, le 12.30h RSR ouvre immédiatement son édition d'aujourd'hui avec cette info de pure propagande interne. Sans lui opposer le moindre contre-avis.
     
    Suffire à quoi ? En vertu de quel mandat ? Quelles missions ? Quels objectifs d'entreprise ?
     
    L'initiative demande une redevance à 200 francs, contre les 335 actuels. Le Conseil fédéral propose 300, effleurant superficiellement la poire sans même la couper. Et même cette ridicule concession d'un gouvernement sans vision, la SSR la refuse ! Dans l'ordre de l'arrogance, elle se surpasse.
     
    La vérité, c'est qu'il faut d'abord voter l'initiative : redevance à 200 francs. Et, dans une seconde phase, lancer la bataille pour une suppression générale, sur le territoire suisse, de toute aide à la presse. Pas un seul centime d'argent public : en aucun cas, les contribuables n'ont, en plus de leurs impôts déjà délirants, à débourser pour des médias.
     
    Quant à la redevance, il faut, à terme, en supprimer le principe même, comme je le préconisais dans un texte récent. La consommation de médias doit s'opérer en vertu du principe de l'offre et la demande. Dieu sait si je ne suis pas libéral, et si je défends l'Etat. Mais, en matière de médias, l'Etat n'a strictement rien à faire : ça n'est tout simplement pas son domaine d'action. Toute intrusion de sa part est intéressée, paternaliste, malsaine.
     
    La SSR pourra parfaitement continuer d'exister. En proposant, par exemple, un abonnement annuel au prix de l'actuelle redevance, ou au prix qu'elle choisira, pour l'ensemble de ses programmes. Ou des paiements fragmentés, par tranches. Enfin, elle fera comme elle voudra. Comme toute entreprise au monde, qui produit des prestations, annonce un prix. Et les gens accepteront de payer ce prix. Ou non.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Proche-Orient : plaidoyer pour la connaissance, l'intelligence, le dialogue

     
     
    Sur le vif - Dimanche 19.11.23 - 15.15h
     
     
    Sur le Proche-Orient, vous connaissez ma position. Je l'ai précisée ici, lundi 6 novembre, dans un appel au dialogue et à une diplomatie de la connaissance.
     
    Je me suis maintes fois rendu dans la région, dès 1966, je suis un ami d'Israël, favorable à l'existence de cette nation, et à son droit à se défendre. Et je suis, tout autant, un ami du monde arabe, que je m'efforce d'étudier depuis des décennies. Je suis, depuis plus de quarante ans, partisan d'un Etat palestinien. Je le suis plus que jamais aujourd'hui, alors que nous sommes au fond du gouffre, et que le Proche-Orient vit ses heures les plus terribles depuis 1948, ou en tout cas depuis juin 1967.
     
    Nous, Suisses, devons œuvrer, dans notre modeste mesure, au dialogue et à la paix. C'est la mission de nos politiques, de nos diplomates. Mais nous tous, citoyennes et citoyens de ce petit pays que nous aimons, ouvrons nos intelligences et nos cœurs. Il existe, sur place, suffisamment de violences et d'horreurs, depuis le 7 octobre, pour que nous nous abstenions, chez nous, de jeter de l'huile sur le feu. Tout antisémitisme doit être condamné. De même, toute islamophobie. L'un et l'autre, hélas, sont en augmentation.
     
    Passionné par la guerre d'Algérie, entre 1954 et 1962, j'ai été amené à me pencher de près sur le rôle de la Suisse comme hôte de négociations, dont certaines discrètes, voire secrètes, entre gouvernement français et FLN. Sans ces multiples rencontres préparatoires, les Accords d'Evian (1962) n'auraient jamais vu le jour. C'était le temps où nous avions une diplomatie, une vision, une appréhension du monde arabe. L'actuel ministre suisse des Affaires étrangères, systématiquement dévoué à l'un des camps depuis de longues années, ne donne hélas pas ces signes d'ouverture. Par cette carence, il affaiblit la capacité d'arbitrage de notre pays.
     
    Comme dans mon texte précédent, je vous invite à ouvrir vos intelligences. Étudiez l'Histoire du Proche-Orient, les langues orientales, les grands textes fondateurs. Gardez-vous de tout jugement péremptoire. Nous, Suisses, quand nous allons sur place, nous sommes respectés, bien accueillis, autant par les Israéliens que par les Palestiniens, je puis en témoigner. Gardons le contact avec toutes les parties en conflit. Et surtout, n'instrumentalisons pas les événements de là-bas pour tenter d'affaiblir, ici, des adversaires politiques. Sous prétexte qu'ils seraient trop proches d'un camp ou d'un autre. La situation, dans cette passionnante matrice de nos civilisations, est déjà suffisamment abominable sur le terrain, pour que nous nous imposions ce qui manque tant, partout : l'intelligence, la modération, la passion du dialogue.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Cyril Aellen, député hors-pair

     
    Sur le vif - Jeudi 16.11.23 - 15.07h
     
     
    Il a été, à Genève, le meilleur de tous. Il sera, au National, très vite dans ceux qui comptent. Au moment où Cyril Aellen s'apprête à prendre congé d'un Grand Conseil qu'il a admirablement servi pendant plus de dix ans, je veux me souvenir de ce 6 juin 2013 où, en compagnie d'un confrère, je m'étais rendu sur le balcon du public pour assister à sa prestation de serment. Cela ne m'arrive pas tous les jours.
     
    Avec Cyril Aellen, j'ai maintes fois discuté de nos positionnements politiques respectifs. Il est libéral, moi pas. J'ai besoin de plus d'Etat que lui, sans aller jusqu'à la Providence de la gauche. Mais son libéralisme à lui, à des milliers de lieues marines de celui des golden boy, me rappelle celui de mon ancien Professeur, Olivier Reverdin. Je le retrouve aussi chez de jeunes et brillantes députées comme Diane Barbier-Mueller. Il est rare, précieux, humaniste. Il veut servir le bien public.
     
    Cyril Aellen a été un député hors-pair. Il aime Genève. Mais il aime aussi la Suisse, et je sais déjà, pour avoir été journaliste parlementaire à Berne, qu'il ne tardera pas à tenir un rôle signalé sous la Coupole fédérale. Par son intelligence, sa capacité de travail, mais aussi son aptitude à écouter. Je sais déjà qu'il mettra toutes ses forces pour servir le pays.
     
    Il existe, au Grand Conseil, de jeunes députés, tous partis confondus, qui ont la trempe de s'inscrire dans le sillage de Cyril. Je pense, entre autres, à la nouvelle cheffe du groupe PLR (à partir du 1er janvier), Natacha Buffet-Desfayes. À eux, l'arène. À eux, l'avenir.
     
     
    Pascal Décaillet