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Sur le vif - Page 396

  • Le gisant et les fausses écritures

     

    Sur le vif - Jeudi 28.05.20 - 05.38h

     

    Après avoir été totalement inexistante pendant la crise, l'Union européenne, fantôme hagard tiré de sa torpeur, se réveille pour claironner qu'elle va faire tourner la planche à billets. Et cracher de la fausse monnaie.

    La crise sanitaire a été gérée par les nations. Chacune seule, en fonction de son identité propre, de son trajet historique, de sa relation, tissée par les siècles, à l'exercice du pouvoir.

    De ces mois décisifs, les nations sont sorties grandies. Elles ne se sont pas battues les unes contre les autres, mais chacune pour soi, en respectant ses voisins.

    L'Union européenne, elle, a tout perdu. Déjà gisante avant la crise, elle a exténué ce qui lui restait de crédit. La voilà, comme les faux-monnayeurs de l'Île Noire, à s'extasier, dans sa grotte, devant le filigrane de ses billets.

    Qu'elle retourne dans sa léthargie ! La parole est aux nations souveraines. Amies, ouvertes les unes envers les autres. Mais chacune indépendante, maîtresse de son destin.

    La trahison multilatérale, c'est fini. Demeurent des communautés de destin juxtaposées, chacune avec son passé, son récit national, sa cohésion sociale. Le rêve d'un lien planétaire, cosmopolite, celui d'une SDN avec un Adrien Deume qui taille ses crayons à Genève, n'est que spéculation coupable. Usure du désir.

    Les Italiens, sur les balcons, chantaient le Va pensiero, de Verdi. Au cœur de la souffrance, ils revivaient le bouleversant chant national de tout un peuple, lorsqu'il se libère.

    Face à cette puissance de feu sur les âmes, que peut le gisant, dérisoire et blême, avec ses fausses écritures ?

     

    Pascal Décaillet

  • Sandrine S.

     

    Sur le vif - Mardi 26.05.20 - 15.13h

     

    Sandrine Salerno, qui quittera ses fonctions le 31 mai à minuit, a, pendant treize ans, très bien géré les Finances de la Ville.

    Puissent d'autres grands argentiers, aux trois niveaux de notre pays (Villes, Cantons, Confédération) s'inspirer de sa retenue dans les dépenses, de sa lutte contre les déficits, de sa prudence féline, de son souci des équilibres. Je lui souhaite le meilleur pour la suite.

    Ce que je dis déplaît à la droite revancharde, ou à la gauche ultra-dépensière, celle qui jouit de griller le pognon des contribuables, pour tout distribuer aux "collectifs" ou aux associations ? Eh bien, déplaisons !

     

    Pascal Décaillet

  • Manif illégale : que font les députés ?

     

    Sur le vif - Lundi 25.05.20 - 10.23h

     

    Le lundi 18 mai dernier, s'est déroulée à Plainpalais une manifestation de cyclistes, totalement illégale. Ils se targuaient eux-mêmes, juste après, d'avoir été 1500, voire 2000 : la limite maximale des rassemblements autorisés est de 5 personnes.

    Le Conseil d'Etat a mis 48 heures à réagir, et encore il a fallu la pression éditoriale. Pire : le Président du gouvernement, garant de l'ordre républicain, menace de rompre la collégialité si des sanctions trop méchantes à ses yeux sont prises contre les incitateurs. Car incitateurs il y a ! Pas besoin d'être officier de renseignements, ni d'avoir l'âme d'un Fouché, pour remonter la chaîne.

    Au nom des 498'000 Genevoises et Genevois qui n'ont pas participé à cette action illégale, et qui s'efforcent depuis des mois de respecter consignes et directives, l'ordre républicain, qui est notre ciment, doit s'imposer. On n'applique pas la loi avec flou : on l'applique, ou on la transgresse. Sinon, à quoi bon faire des lois, ou émettre des directives ?

    Si nos autorités ne veulent pas que les 498'000 se fassent entendre, le jour venu, avec une autre puissance que celle des gentils cyclistes du 18 mai, alors elles doivent entrer en action, et cesser de fermer les yeux. Premier concerné : le Parlement. Il est organe de contrôle ? Fort bien ! Alors, qu'il contrôle !

    Comment une transgression manifeste de l'ordre légal a-t-elle pu être commise sur la chaussée publique, le 18 mai, sans la moindre intervention des forces de police ? Que foutait là une société de sécurité privée, antithèse même du monopole régalien de l'Etat ? D'où vient l'étrange silence de la route de Chancy ? Qui a décidé quoi, qui a laissé faire quoi, qui a fermé les yeux sur quoi ?

    Parlementaires, c'est à vous d'agir. Dans le cas contraire, le peuple s'en chargera. Non par la voie immonde de la tourbe qui s'épanche dans la rue. Mais par celle du démos. Par exemple, en utilisant la démocratie directe.

     

    Pascal Décaillet