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Sur le vif - Page 1098

  • Gérard Deshusses et le pays de Canaan

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    Sur le vif - Vendredi 11.06.10 - 19.09h

     

    C’est un petit homme au regard vif, en politique depuis longtemps, prof de français ayant laissé d’excellents souvenirs à ses anciens élèves. Et là, que brigue-t-il ? La place de Dieu ! Il n’a pas froid aux yeux, Gérard Deshusses, lui qui n’a qu’un seul défaut.

     

    Car dans moins d’un an, Dieu s’en va. « Fatigué de porter ses misères hautaines », guidé par son destin (et, accessoirement, mais ne le dites pas trop fort, par cette saloperie de tournus qui vous oblige, putain de merde, à casser l’Eternité après douze ans seulement, alors que le regretté Louis XIV a régné 72 ans), Manuel Tornare (que mille vierges le bénissent) tournera l’immaculée splendeur de ses talons vers d’autres horizons. Et Deshusses, qui guettait, aimerait bien le remplacer, lui le Doux, à côté de l’Amère. Deshusses, oui, qui n’a qu’un seul défaut.

     

    Car il est cultivé, charmant, travailleur, respecte l’aigu lorsqu’il dit « débat », n’use de l’épicène que pour faire carrière, sait que le fond de l’homme est noir et violent, que la colère est sainte, le meurtre sublime. Et son esprit va vite. Tant de qualités, fourmillantes, primesautières, pour un seul défaut.

     

    Sur sa route pour l’investiture aux côtés de la Régente, il trouvera un bon docteur Moustache endormeur de méfiances, un sympathique prof de théâtre, et sans doute le pays de Canaan, laissé en déshérence par Dieu, au moment de son départ. En vérité je vous le dis, frères lecteurs, il est digne de les combattre. Lui le preux, le fulgurant. Lui, cultivé, lettré, qui n’a qu’un seul défaut. Le même que Dieu d’ailleurs : mais pourquoi donc est-il socialiste ?

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

     

     

  • Sur les murs, l’Enfer

     

    « Post Tenebras Egalité ». C’est le slogan – puissamment pensé – de la Ville de Genève. A découvrir, dans les jours qui viennent, sur 200 affiches.

     

    Il y a des gens qui sont payés, à la Ville, pour trouver ça ? Et tiens, puisqu’on parle monnaie, ça va chercher dans les combien, cette honorable plaisanterie, pour les contribuables ?

     

    Jean-Pierre Jobin, le Méphisto du slogan qui gifle et qui percute, est-il dans le coup ? Rouget de l’Isle, les Soldats de l’An II ont-ils été consultés ?

     

    On a comparé avec le triptyque du Maréchal ? On a offert une francisque au lauréat du concours d’idées ?

     

    On a pensé aux âmes sensibles ? Elles s’imaginaient qu’après les ténèbres, faute de lumière, il pût au moins y avoir le néant. Une forme de repos éternel, limbé, dans la ouate de l’éternité.

     

    L’Enfer, ce sont trois mots qui ne se supportent pas.

     

    L’Enfer, ce sont les mots des autres, lorsqu’ils veulent imposer un langage, le mouler sur une idéologie.

     

    Au-delà des derniers fleuves, plus loin que l’Enfer, il y a le militantisme féministe drapé dans l’officialité.

     

    Amitiés épicènes.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le Conseil d’Etat genevois prédit le passé


    Sous la forme d’un fastidieux catalogue énumératif, dans lequel on peine à voir émerger l’esquisse d’une priorité, le Conseil d’Etat genevois vient de publier son programme de législature.

     

    Un peu catalogue Veillon, un peu catalogue des vaisseaux, un rien annuaire téléphonique, un chouïa Redoute, ce document n’est rien d’autre qu’une juxtaposition. Sans mise en évidence par ordre d’urgence. « Gouverner c’est choisir », avait dit le plus grand homme d’Etat (peut-être le seul, d’ailleurs) de la Quatrième République, Pierre Mendès France. Là, le Conseil d’Etat ne choisit pas vraiment. Alors, gouverne-t-il ?

     

    Peut-être, enfin, pourrait-on, dans un abcès de folie qu’on voudra bien nous pardonner, rêver qu’une fois, les « programmes de législature » soient brandis AVANT les élections, ce qui permettrait d’élire des équipes sémantiquement cohérentes, et non des patchworks de fortune.

     

    Parce que là, un programme d’action avancé au septième mois d’un mandat qui en compte 48, on pourrait presque se dire que c’est un peu tard. Mais ce serait médire.

     

    Pascal Décaillet