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  • C'est une guerre culturelle !

     

    Sur le vif - Dimanche 14.06.20 - 16.54h

     

    C'est la guerre. De partout, on nous envahit de questions sociétâââles, on nous presse de pesanteur morale, on nous culpabilise de ce que nous sommes, on nous brandit le péché de l'Histoire, on éradique nos valeurs, on déboulonne, on arrache.

    Et nous ? Nous devrions contempler le carnage en nous taisant ? Nous serions gouvernés par la peur ? Il faudrait se plier face à la première meute venue, juste parce qu'elle génère un boucan d'enfer ?

    A tout cela, nous devons répondre NON. C'est une guerre qui nous est déclarée. Et c'est une guerre culturelle. Celle de l'ignorance face à la connaissance historique. Celle de la perception brute face à la mise en contexte. Celle de l'immédiat face à la diachronie.

    C'est une guerre culturelle. Il s'agit donc, pour chacun de nous, de lui donner des réponses culturelles. Ne surtout pas paniquer. Ne se laisser faire en aucun cas. Laisser gueuler les gueulards. Leur opposer la connaissance. La capacité à mettre en contexte, tirer des liens, établir (comme nous le propose Thucydide) des chaînes de causes à effets. Leur opposer la culture. Leur opposer notre passion pour la langue, l'Histoire des mots, les singularités nationales, et au fond l'Histoire tout court.

    Car ces furibards ont un point faible : leur inculture crasse. Ils déboulent, juste pour déboulonner. Ils veulent marcher sur Rome, sans rien connaître ni de Romulus, ni de Remus, ni du miracle matriciel de la Louve, ni du temps des Rois, ni de la République, ni de l'Empire.

    Si nous abdiquons nos valeurs, ils auront gagné. Si nous demeurons calmes, argumentés, fiers de nos héritages, y compris dans leurs dimensions rebelles, contradictoires, conflictuelles, alors nous les remettrons à leur place. Le personnage principal de cette guerre culturelle, celui dont tout dépend, ça n'est pas eux. C'est nous.

     

    Pascal Décaillet

  • Epicène : c'est non, et on vous emmerde !

     

    Sur le vif - Dimanche 14.06.20 - 08.54h

     

    Le langage épicène ? Il suffit de lui dire non.

    Simplement non. Sans autre forme de discussion.

    Non à cette saloperie, bricolée par des idéologues n'ayant aucune oreille à la musique des mots. Ils marquent la syllabe comme on plombe un oiseau.

    Non à ce boulet de redondances, qui alourdit les paupières, émousse le désir, empoisse les sens.

    Non à ce goudron dans les ailes des mots.

    Non à la ridicule préciosité qui prétend imposer à la langue le corset de ses préjugés.

    Si cet immondice verbal s'impose, ce ne sera pas à cause de ceux qui l'ont sécrété. Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font. Ils ne savent d'ailleurs rien, c'est bien là le problème, leur abyssale inculture.

    Non. Ce sera à cause de nous. Chacun d'entre nous, individuellement responsable. Parce que, par lâcheté, nous n'aurons pas dit non.

     

    Pascal Décaillet

  • Le tragique, l'obscur, l'essentiel

     

    Sur le vif - Samedi 13.06.20 - 11.18h

     

    La gauche sociétâââle adore, tous les six mois, s'enflammer mondialement pour des feux d'artifice moraux ou cosmopolites, c'est le vieux rêve trotskiste de Révolution mondiale, ils sont gens des Lumières, contemplent le bouquet final en saluant l'universel. Accessoirement, cette gauche-là a perdu tout contact avec le monde ouvrier, les oubliés, les damnés de la terre, mais c'est sans doute un détail.

    Je me réclame d'une tradition de pensée - ou plutôt d'une confluence - diamétralement opposée. Rien d'universel ne m'habite, le monde ne m'intéresse pas. Mais la vie interne, intrinsèque, de chaque nation. Avec son Histoire, ses conflits, ses contradictions. Avec toute la lumineuse noirceur de ses passions. Avec le cortège de ses morts. Avec toute la puissance de sa langue, l'Histoire vivante de ses mots, comme dans le prodigieux Dictionnaire de la langue allemande des Frères Grimm, le deuxième plus grand monument de la langue allemande moderne, après la traduction de la Bible par Luther. Avec la voix de ses poètes, les chants de ses musiciens. Avec l'immensité du tragique, immobile, désespérante.

    Je ne crois pas à l'idée de progrès. J'observe la permanence du pouvoir, sous le masque des apparences. L'Histoire n'offre ni lois, ni solutions. Elle nous invite juste à l'essentiel : l'exercice de la lucidité, la lecture, l'écriture, la musique.

     

    Pascal Décaillet