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  • J'écris pour tous

     
    Sur le vif - Vendredi 04.12.20 - 13.17h
     
     
    J'écris pour tous. Pour toute personne voulant bien me lire. J'écris pour le peuple, dans sa totalité. Pas pour mes pairs. Pas pour les intermédiaires. Pas pour les lobbys. Pas pour les partis. Pas pour les clercs. Pas pour les initiés. Surtout pas pour les puissants. Il y a quelque chose, au fond de moi, depuis toujours, qui m'amène à rejeter le pouvoir. Tout pouvoir, d'où qu'il vienne.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Giscard, fauve politique et rêveur mélancolique

     
    Sur le vif - Mercredi 02.12.20 - 23.12h
     
     
     
    Giscard est mort, je l'apprends à l'instant. J'avais seize ans à son élection, vingt-trois à son départ, c'est une partie de ma jeunesse qui s'en va, comme pour tous ceux de ma génération.
     
    Il y aurait tant à dire sur cet homme, allons à l'essentiel. Une brillante intelligence. Une connaissance parfaite des rouages de l'Etat. Un engagement européen, du temps où cette aventure-là était très belle, parce qu'elle reposait sur la réconciliation franco-allemande. Le couple formé par Valéry Giscard d'Estaing et Helmut Schmidt (que j'ai eu l'honneur d'interviewer à Hambourg, en 1999) était remarquable, doublé d'une très belle amitié entre les deux hommes.
     
    Député à 30 ans (1956, l'année de la vague poujadiste), Secrétaire d'Etat en 1959, Ministre des Finances du Général de Gaulle, puis de Georges Pompidou, Président de la République de 1974 à 1981, VGE dit "Au revoir !" aux Français en 1981, il n'a que 55 ans. Il hantera encore longtemps la vie politique, mais plus au niveau suprême.
     
    Très proche des gaullistes de gauche (eh oui !) dans ma jeunesse, puis mitterrandien, j'ai mal perçu Giscard lorsqu'il était au pouvoir. La droite orléaniste n'est pas mon fort, le libéralisme encore moins. Avec le recul, je m'en rends compte depuis quelques années, j'ai été, sur le moment, trop sévère envers cet homme aux éclatantes qualités intellectuelles, qui rappellent celles d'un André Tardieu, dans l’Entre-deux-guerres.
     
    Pendant toutes les années 1974-1981, j'étais abonné au Nouvel Observateur, qui accompagnait la montée de la gauche vers le pouvoir, et qui cassait du Giscard à longueur d'année. Nous n'avons pas reconnu la classe de l'homme, son intelligence diplomatique dans la question européenne, son savoir-faire avec l'Allemagne, son ouverture réelle sur les questions de société. Nous avons eu tort. J'ai eu tort.
     
    Et même son orléanisme, son libéralisme façon Second-Empire, ses accents d'enrichissement à la Guizot, nous les avons caricaturés, je m'en suis rendu compte en vieillissant. Car entre Giscard et les petites frappes de l'ultralibéralisme financier des années 1990, puis 2000, il y avait un monde, qui s'appelle l'Etat. VGE en était issu. Il a été un homme d'Etat, il a fait ce qu'il a pu, malgré les chocs pétroliers, la montée du chômage.
     
    Cet hommage, écrit à vif, arraché à ce début de nuit, est donc aussi l'histoire de ce qui fut, de ma part, et de beaucoup de mes contemporains, une profonde incompréhension face à un homme étiqueté comme un défenseur des seules valeurs pécuniaires, ce que manifestement il n'était pas.
     
    La France perd un homme d'Etat. Un fauve politique de première catégorie. Un rêveur mélancolique, bercé dès la naissances de tant de fées. Peut-être trop. Il nous reste une grâce, un style, une intelligence, au service de l'Etat. Au-revoir, Monsieur VGE.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Qui dirige Genève ?

     
    Sur le vif - Mercredi 02.12.20 - 20.26h
     
     
    Comment le Conseil d'Etat ose-t-il nous laisser apparaître comme désormais incertaine la réouverture des restaurants pour le 10 décembre ? Alors qu'il avait lui-même allumé les espoirs, mercredi dernier, sur cette date, par lui-même décidée ?
     
    Pourquoi ce retour possible sur une parole donnée, un engagement pris face à un corps de métier en souffrance ? Où est le crédit de l'Etat ? Où est la confiance ?
     
    Le gouvernement est-il l'otage de la bureaucratie sanitaire, ou juste son porte-parole ? Qui dirige Genève ?
     
     
    Pascal Décaillet