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  • Des citoyens - Rien d'autre !

     

    Sur le vif - Mardi 15.09.20 - 13.04h

     

    Dans notre démocratie suisse, il n'y a que des citoyennes et des citoyens. Chacun en vaut un autre. Chacun, lors du vote, porte une voix, certes infinitésimale, mais indivisible.

    La voix d'un professeur de droit constitutionnel, qui pioche le sujet depuis trente ans, a exactement le même poids que la voix d'un parfait ignare de notre système. Et c'est très bien ainsi.

    La voix du plus pauvre, du plus démuni, pèse autant que celle du plus riche.

    Dans un débat, en vue d'une votation, la seule, l'unique qualité dont nous ayons, nous les hommes et les femmes suisses de plus de 18 ans, à nous prévaloir, est celle de citoyenne, ou de citoyen.

    Tout autre qualificatif serait de nature censitaire. Soit par la fortune, comme sous l'odieuse Restauration. Soit par l'appartenance à une cléricature.

    Je plaide pour une démocratie suisse totale, avec un recours au suffrage universel plus fréquent qu'aujourd'hui. Avec des comités d'initiative ciblés, musclés, mobiles, centrés sur l'objectif, et non sur l'appareil interne d'un parti. Avec beaucoup moins d'importance accordée au choix des gens (élections). Et beaucoup plus aux thèmes, brassés dans l'ensemble de la nation, en attendant le dimanche du verdict.

     

    Pascal Décaillet

  • Non à la démesure. Non au défaitisme !

     

    Sur le vif - Mardi 15.09.20 - 06.18h

     

    Un franc sur deux gagné à l'étranger ? C'est exact. Mais c'est beaucoup trop. Ça n'est pas, ça ne doit pas être une fatalité.

    Depuis la guerre, le Commerce extérieur est le chouchou de nos autorités. C'est pour lui qu'on a concocté les Accords de libre-échange. Certains d'entre eux, qui bafouent le respect des gens, des enfants, de l'environnement, sont proprement ahurissants. Regardez-les, de près : où est l'honneur, pour la Suisse ?

    Depuis la guerre, le Commerce extérieur est une vache sacrée. La Confédération est même allée jusqu'à garantir les risques à l'exportation. J'avais couvert cela, à Berne.

    Un franc sur deux est gagné à l'étranger. Mais par qui ? Parmi vous tous, qui me faites l'amitié de me lire, combien gagnent-ils "un franc sur deux à l'étranger" ?

    Pour ma part, de toute ma vie professionnelle, soit comme prof d'allemand soit comme journaliste, j'ai toujours gagné le 100% de mes revenus en Suisse. Je ne pense pas être une exception, du moins dans le cercle, ici, de mes lecteurs. Il est vrai que je ne fréquente pas exagérément les milieux de l'horlogerie de luxe, ni ceux des grandes pharmas bâloises, ni ceux de la machine-outil.

    Quel que soit le résultat du vote, le 27 septembre, la Suisse devra, dans les années et les décennies qui viennent, réorienter son économie vers le marché intérieur. Nous avons tant à faire ensemble, dans ce pays, pour continuer la magnifique aventure suisse !

    Occupons-nous en priorité de nous-mêmes ! Confédérés, tournons-nous les uns vers les autres. Plaçons au cœur de tout notre cohésion sociale. N'abandonnons aucun de nos concitoyens. Passionnons-nous culturellement les uns pour les autres. Étudions l'allemand, l'italien, deux langues superbes, d'une richesse infinie, et pourquoi pas le romanche ! Revalorisons notre agriculture, respectons nos paysans, notre environnement, consommons local.

    La tyrannie des exportateurs, j'en ai plus qu'assez. Je ne doute pas qu'elle soit juteuse pour certains, mais enfin si c'est pour perdre notre âme confédérée, perdre tout contrôle de notre immigration (c'est cela, le deal scélérat de la libre circulation), foncer vers une Suisse à 12 ou 15 millions d'habitants, massés sur un Plateau pollué, engorgé, alors comme citoyen, comme patriote, à ce modèle de démesure et de défaitisme dans l'ordre de la souveraineté, je dis non.

     

    Pascal Décaillet

  • Déjà, ils ont perdu

     

    Sur le vif - Lundi 14.09.20 - 10.09h

     

    La génération multilatérale, celle qui ne jure que par les grands ensembles, continentaux ou mondiaux, celle qui croit encore sérieusement à une quelconque utilité du petit monde international de Genève, tente de faire passer le souverainisme pour un tropisme obscur, singulier, une sorte de dada pour vieux originaux.

    Pour ma part, j'ai toujours été souverainiste. Je le suis pour la Suisse, non en raison d'une mystique, mais juste parce que c'est mon pays. Si j'étais Français, je serais souverainiste français. Si j'étais Italien, je serais souverainiste italien. Comme je suis Suisse, je suis souverainiste suisse. C'est aussi simple que cela.

    Hélas pour notre brave génération cosmopolite, libérale et libertaire, partisane de l'abolition des frontières, de la dissolution des nationalités, de l'ostracisme des âmes patriotes, c'est le mouvement contraire, aujourd'hui en Europe, qui est en train de s'opérer : le souverainisme revient, le multilatéralisme recule. Et ce retour de balancier n'en est qu'à ses débuts.

    Alors, les multilatéraux prennent peur. Ils sentent monter, enfin, la sourde résurgence de tout ce que, depuis Mai 68, ils ont voulu laisser gésir dans les entrailles de la terre. L'âme des peuples. L'aspiration à la cohésion interne des nations. La volonté de préférence nationale. Les repères patriotes. L'intransigeance quant à la souveraineté.

    Ils voient cela, effarés, et n'ont pas les outils de la contre-attaque. Parce que leurs arguments sont au bout de toute capacité de pertinence. Alors, ils étiquettent. Alors, ils diabolisent. Alors, ils traitent les patriotes de xénophobes, de fascistes. Face à un mouvement tellurique, ils réagissent en collant des mots. Déjà, ils ne sont plus sur le terrain de la bataille. Déjà, ils ont gagné le camp des spectateurs. Déjà, ils qualifient. Déjà, ils ont perdu.

     

    Pascal Décaillet