La question migratoire est très importante, en Suisse. Mais à mes yeux de citoyen, la question première est celle, simple et fondamentale, de la souveraineté. Ce sujet, pour moi, est premier. Il vient en amont de la gestion de l'immigration. Le 27 septembre, j'irai d'abord voter en fonction de mes convictions sur la souveraineté.
Voulons-nous être un pays ? Voulons-nous maîtriser souverainement, par notre système démocratique, les grands enjeux de notre avenir ? Parmi eux, il y a, en amont de la question migratoire, celle de la démographie. Voulons-nous une Suisse à onze, douze, quinze millions d'habitants, massés sur le Plateau, irrespirable, avec les infrastructures de l'enfer ? A cela, je réponds non, ce qui m'avait déjà amené à voter pour Ecopop.
Je veux une Suisse vivable. Respectueuse de son environnement, de ses paysages, de sa faune, de sa flore, des ses lacs, de ses rivières. Une Suisse solidaire à l'interne, comme le furent nos parents, ou grands-parents, lorsqu'ils ont mis en place l'AVS, en 1947/48. Une Suisse où chacun puisse s'épanouir, dans le domaine qui est le sien. Une Suisse respirable, à taille humaine, avec des familles heureuses de vivre, de travailler, de construire le pays.
La libre circulation, quelle prospérité nous a-t-elle apportée ? Une démographie galopante, une croissance ne profitant qu'à certains, une tétanisation de notre économie sur le commerce extérieur, au détriment de notre agriculture, et du marché intérieur, une inflation des services, pas toujours utiles, des milliers de nos compatriotes jetés dans la précarité, à cause de la concurrence étrangère, générée par la sous-enchère salariale. Ça, c'est la vérité, tout ce que la propagande du NON, alimentée par les millions du patronat, soutenue par la trahison syndicale, vous cache.
Je soutiens l'initiative, et je crois bien que je serai dans le camp des perdants. Je suis très déçu par la campagne du OUI. Je la trouve molle, anémique, dépourvue de hauteur. Mais j'aurai au moins défendu mon point de vue de citoyen. Il ne vaut pas plus qu'un autre. Et il ne vaut pas moins.
Pascal Décaillet