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  • Amis Néerlandais, je vous salue !

     

    Sur le vif - Mardi 21.07.20 - 15.52h

     

    En 2005, je suis allé à La Haye, pour présenter un Forum spécial sur le référendum néerlandais à propos du Traité européen.

    Ce fut NON, comme on sait. Comme en France, juste avant. Et je nous vois encore, à La Haye, scruter l'immense carte des Pays-Bas, région par région, commune par commune, avec des pointes de NON dans la Frise (dont j'ai enfin fait la connaissance l'an dernier, en revenant d'Allemagne du Nord, sublime région).

    Eh bien nos chers médias de Suisse romande parlaient de ce NON néerlandais avec la même condescendance qu'ils affichent aujourd'hui, face à ce petit pays courageux qui a osé défier le couple franco-allemand à Bruxelles.

    Et les Pays-Bas, c'est un PAYS FONDATEUR, en 1957, de la construction européenne !

    Citoyen suisse, je leur adresse mon salut.

     

    Pascal Décaillet

  • L'Europe du casino et du mensonge

     

    Sur le vif - Mardi 21.07.20 - 10.02h

     

    Mutualiser la dette : tel est, en ce 21 juillet 2020, 63 ans après le Traité de Rome, le galvanisant objectif du projet européen. Il y a eu l'Europe du charbon et de l'acier, il y a eu l'Europe des cœurs, il y a eu (depuis trente ans) l'Europe du Marché sanctifié, voici maintenant l'Europe de la dette !

    63 ans après les Pères fondateurs, voici l'Europe livrée au mensonge, au virtuel, aux croupiers. "Nous sommes tous déjà très endettés, nation par nation, mais rassurez-vous, nous allons nous endetter encore davantage. Et la nouvelle dette, bande de veinards, s'appellera Europe".

    En plus de leurs impôts régionaux et nationaux, les citoyennes et citoyens des 27 auront donc, dans leur charge fiscale, à s'acquitter des intérêts (dont les taux vont très vite remonter) de la dette européenne. Parmi eux, qui ? En priorité, les classes moyennes ! Des gens honnêtes, qui bossent dur, triment toute leur vie, mais ne peuvent rien mettre de côté, parce que les tentacules des États endettés leur fauchent tout. C'est parmi ces gens-là que monte la noire colère des nations. Un jour ou l'autre, elle s'exprimera. Prochain test, grandeur nature : la France du printemps 2022. Et puis, plein d'autres, tout autour.

    Cheville ouvrière de ce tour de passe-passe digne des bluffs de casino : Emmanuel Macron. On reconnaît là le grand illusionniste de la finance internationale, celle qui spécule sur les abstractions, mondialise les échanges, dilue le pouvoir des peuples et des nations au profit d'une gigantesque mathématique d'ombre.

    Dans ce grand casino de prêts et d'emprunteurs, on entrevoit déjà les Staviskys, les Panamas, qui ne manqueront pas d'éclater, ici et là, sur le dos des contribuables européens mutualisés. A terme, le numéro de magicien d'aujourd'hui porte en lui les germes de l'effondrement de cette Europe-là. Les pays frugaux, ceux qui ont tant exaspéré M. Macron, et dont nos médias (notamment nos correspondants et envoyés spéciaux à Bruxelles) ont cru bon de tant se gausser, ont pris date. Cette fronde des petits contre le rouleau compresseur franco-allemand ne fait que commencer. L'Accord de l'Union porte en lui tous les ferments d'une inévitable Sécession.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     
  • Europe : le salut par la frugalité

     

    Sur le vif - Lundi 20.07.20 - 04.35h

     

    Et si les "pays frugaux", qui refusent le diktat Merkel-Macron sur le gigantisme d'un emprunt, sauvaient l'Europe ?

    Vous avez remarqué, partout dans nos médias, la condescendance des journalistes accrédités à Bruxelles, parties prenantes de la machine, pour ces petits pays qui se permettent de résister au dogme officiel franco-allemand ?

    On en parle avec un sourire grinçant, on laisse entendre que le rouleau compresseur aplatira ces tentatives de sédition, on insiste sur l'énervement de Mme Merkel et M. Macron face à l'entêtement des pays qui se permettent de résister. Bref, on se place du côté des deux plus puissants, du côté du pouvoir.

    Mais la question est là : et si les "frugaux" incarnaient l'avenir d'une autre Europe ? Ce qu'ils rejettent, c'est l'aspect évidemment artificiel, menteur, d'un emprunt pharaonique, dont ils comprennent très bien qu'il servira les intérêts de domination interne des deux plus grands, asservira davantage les petits, augmentera la pression fiscale sur les classes moyennes : partout en Europe, la fiscalité du travail demeure outrageusement dominante.

    Car cet emprunt, surgi droit de l'idéologie de casino de l'Europe ultra-libérale et ultra-échangiste mise en place depuis trente ans (Acte unique), il faudra bien, un jour le rembourser ! Cela, le couple Merkel-Macron se garde bien de le mentionner. Magiciens, il font miroiter !

    La fronde des "frugaux" prendra date. Elle marque le refus de l'arrogance des plus grands. Elle met un frein à une idéologie de spéculation, où le banquier qui prête aux nations est roi, et peut ainsi leur instiller une obligation de pensée ultra-libérale. Comme si le continent européen, qui nous a nourris de tant de valeurs, était libéral par essence !

    Telles sont les vraies questions posées par l'émergence des "frugaux". Elles sont passionnantes. Et méritent quelques portes claquées, dans les salons de Bruxelles, par Mme Merkel et M. Macron.

     

    Pascal Décaillet