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  • Pour Lisa Mazzone

     

    Sur le vif - Lundi 13.04.20

     

    Je ne partage pas les idées politiques de Lisa Mazzone. Mais cette jeune politicienne, déjà Conseillère aux Etats, m'est toujours apparue, depuis des années (je l'ai repérée fort tôt), comme une personne de qualité. Elle est sincère, droit dans ses bottes, elle dit les choses directement, sans détours. Dans les débats, elle se montre toujours respectueuse de l'adversaire. Il arrive assez souvent, hélas, que ce dernier ne le lui rende pas.

    Elle n'attaque jamais les personnes, alors que si souvent on attaque sa personne. Elle avance des arguments. Si on veut donner la parade, il s'agit de contre-argumenter. Hélas, beaucoup de ses contradicteurs, alors que les armes intellectuelles nécessaires à la contre-offensive existent, préfèrent souvent, face à elle ou derrière son dos, la rabaisser quant à sa personne.

    Sur l'aide aux compagnies aériennes, Lisa Mazzone a parfaitement le droit d'énoncer des idées qui, après tout, sont conformes à son parti, à ses engagements politiques de toujours. De même, en face, on a le droit d'avancer les arguments contraires.

    Je n'invite personne à partager les idées de Lisa Mazzone, et en conteste pour ma part beaucoup. Mais enfin, du calme ! Nous sommes dans le champ des idées politiques, l'idée A s'oppose à l'idée B, fort bien, vivons cet antagonisme, cela s'appelle la disputatio. Mais cela exige des arguments. Et surtout, une posture citoyenne dans le débat, consistant à en découdre avec des principes politiques, y compris férocement s'il le faut. Mais jamais à mettre en jeu l'intégrité de la personne d'en face.

     

    Pascal Décaillet

  • La puissance retrouvée d'un destin commun

     

    Sur le vif - Dimanche 12.04.20 - 14.29h

     

    Dans la crise que nous traversons, l'unité de référence, celle dans laquelle chaque peuple se reconnaît, est celle de la nation. Chacune d'entre elles, pour son combat contre la pandémie, mérite le respect. Chacune d'entre elles fait de son mieux. Chacune d'entre elles agit selon son génie propre, les lois de son Histoire, sa mécanique sociale : confiance dans les citoyens en Suisse, jacobinisme en France, élans patriotiques en Italie, etc.

    Chaque nation livre son combat, mais il ne s'agit en aucun cas d'un combat des nations, les unes contre les autres. Et cela est totalement nouveau ! Chaque nation lutte, sait que l'autre, à côté, lutte aussi. Chaque nation respecte le combat de l'autre. Les citoyennes et citoyens de chaque nation compatissent avec ceux des autres nations. Exemple : nous, en Suisse, savons que le confinement est plus dur en France, nous pensons à nos amis français. Nous savons à quel point l'Italie a été meurtrie, et nous sommes plus que jamais en sympathie avec cet admirable peuple, celui qui chante Verdi sur les balcons.

    Ce qui resurgit, ça n'est pas le nationalisme, dans son acception péjorative, qui implique le rejet d'une nation par l'autre, voire la volonté de l'envahir. Pas du tout ! Ce qui resurgit, dans chaque pays, en fonction de son identité propre, de son chemin historique, de sa mémoire collective, de sa construction sociale, c'est la nation, avec ses frontières, ses horizons, comme unité de référence.

    Le théâtre d'opérations, c'est la nation. Chaque nation, séparément, pour elle-même, pour les siens, mais sans aucune animosité pour les nations voisines. Ce modèle protectionniste, avec tout ce qu'il implique de retour à la proximité, de souveraineté alimentaire, énergétique, industrielle, sanitaire, de préférence aux siens, c'est le modèle qui nous attend, bien au-delà de la crise sanitaire, pour les années qui viennent. Il n'implique en aucune manière un rejet des autres, encore moins une conception du monde fondée sur les inégalités. Non, il implique simplement la prise en charge, en priorité, des hommes et des femmes qui, à l'intérieur d'un horizon délimité, forment une communauté d'appartenance. Cela, en allemand, porte un nom : cela s'appelle Gemeinschaft.

    Au contraire de tout cela, l'édifice multilatéral, échafaudé depuis 1945 (après un précédent catastrophique, entre 1919 et 1939, la SDN), s'effondre, avec une brutalité inouïe. Dans cette crise, pourtant mondiale, les institutions internationales (à part l'OMS, pour des constats et des recommandations) n'existent plus. Elles se sont évaporées ! Ne parlons pas de l'Union européenne, où l'impuissance impersonnelle atteint ses records. Du grand délire multilatéral de l'après-guerre, il ne reste rien. Rien, sinon le gémissement du glissement vers le néant. On voit mal ces impénitents bavards, après la crise, revenir sur scène avec le moindre crédit.

    Il se pourrait bien que le modèle qui, pour un certain temps, succède à cette crise, soit celui des solidarités réinventées au sein des différentes nations. Non comme forces de combat les unes contre les autres. Mais comme théâtres d'opérations pour construire, chacune selon son génie propre, la puissance retrouvée d'un destin commun.

     

    Pascal Décaillet

  • Choux de Bruxelles

     

    Sur le vif - Jeudi 09.04.20 - 15.36h

     

    Au fond, si le PLR voulait bien juste renoncer à la libre-circulation, au libre-échange, à la tyrannie des exportations, aux modèles multilatéraux, à la mondialisation, à la défense des Caisses privées et de leur lobbying à Berne, à la privatisation des services publics, à cirer les pompes des multinationales, à grader dans l'armée juste pour faire carrière (et non pour servir le pays), à se coucher derrière l'atlantisme, l'Otan, les États-Unis d'Amérique ; à signer des Accords de libre-échange totalement contraires à l'honneur de la Suisse, au respect des peuples et des paysans du monde, contraires aussi à la protection de l'environnement ; à se lier avec la finance spéculative mondialisée ; si l'aile libérale du PLR voulait bien admettre qu'elle se fourvoie depuis plus de trente ans ; si l'aile radicale voulait bien couper les ponts avec certaines obédiences relevant plus de la Secte que de l'intérêt général, et dans la foulée nous lâcher un peu les baskets avec des querelles datant de 1905 ; si le PLR voulait bien mettre en avant la nation, comme lieu de référence de la mémoire et de la projection sur l'avenir ; couper avec l'idéologie supranationale ; envoyer Bruxelles dans les choux ; s'il acceptait l'absolu primat de la souveraineté (alimentaire, sanitaire, sécuritaire) ; s'il daignait s'intéresser au sort de nos paysans...... eh bien, ma foi, je me découvrirais, si ces minimes conditions étaient remplies, de magnifiques proximités avec ce parti !

     

    Pascal Décaillet