Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • Repartir comme en 40 : ruine de l'âme !

     

    Sur le vif - Mardi 21.04.20 - 15.28h

     

    J'ai écouté attentivement Pascal Broulis, au 12.30h RSR.

    Sur un point, je suis d'accord avec lui : lorsqu'il dit que la dette est un poison. Il est cohérent avec la politique de rigueur qui a toujours été la sienne, couronnée par des chiffres noirs. Je suis pour une économie prudente : une économie de chiffres noirs !

    En revanche, j'ai des doutes, lorsqu'il parle de relancer l'investissement. Le New Deal, ça marche lorsque de grands travaux d'Etat sont absolument nécessaires. Refaire l'industrie américaine dans les années trente, percer le tunnel du Gothard, avec les capitaux zurichois, dans la Suisse du dix-neuvième, reconstruire l'Europe en ruines après 1945.

    Mais là, nous sommes dans la Suisse de 2020. La machine ne s'est pas arrêtée pour avoir démérité, pas du tout. Mais parce qu'elle en a reçu l'ordre, de Berne. Berufsverbot. Notre pays n'est pas en manque d'infrastructures, il a juste besoin d'ajustements, de finitions. L'idée d'investissements massifs n'est pas la bonne. Surtout que là, la dette, que M. Broulis n'aime pas, personne n'y échappera.

    Je plaide au contraire pour une croissance durable. Plus douce que tout ce que nous avons connu jusqu'à maintenant. Respectueuse de l'humain, de sa qualité de vie. Profondément respectueuse de l'environnement. Donnant du travail aux gens qui résident dans notre pays, sans avoir besoin de solliciter, aussi massivemement qu'aujourd'hui, l'afflux de travailleurs européens. Bref, les quotas du 9 février 2014, enfin mis en application.

    Le peuple suisse a besoin de reprendre le travail. Il n'est pas nécessaire, pour cela, de le galvaniser avec un nouveau tunnel ferroviaire alpin, de nouveaux tronçons d'autoroute, un Suez ou un Panama. Même la construction de logements doit s'adapter à une démographie plus raisonnable, en termes d'immigration. Toutes ces réflexions-là étaient déjà dans Ecopop, j'avais voté pour, m'étais retrouvé dans le camp des perdants.

    M. Hodgers, à Genève, invitait, à très juste titre, à des états-généraux de la croissance. La belle idée fut mise au frigo par le coronavirus. Mais au plus vite, elle devra être examinée. Repartir, oui, je suis le premier à le demander ! Se remettre au boulot ! Mais franchement, repartir sur le même modèle, de croissance inconsidérée, voire de surchauffe, que celui d'avant la crise sanitaire, sans avoir tiré aucune leçon humaine, alimentaire, énergétique, sociale, de ce qui nous arrive, ne serait que ruine de l'âme.

     

    Pascal Décaillet

  • Citoyen du monde : l'odieux concept !

     

     

    Sur le vif - Mardi 21.01.20 - 10.15h

     

    L'immense escroquerie de la vision multilatérale, depuis 1945, a été de nous faire croire qu'il existait, par dessus les nations, une appartenance planétaire, ce fameux concept de "citoyen du monde".

    Tellement facile de se proclamer "citoyen du monde" ! Pour échapper à l'enracinement, aux responsabilités de sa communauté locale, aux devoirs liés à cet état, dont le premier est de servir.

    Odieux "citoyen du monde", qui commence par fuir son état d'appartenance, nier le rapport tellurique qui le lie aux siens, mépriser l'ancrage au profit d'un cosmopolitisme aérien, purement abstrait, intellectuel.

    Le citoyen du monde a l'air sympathique, dégagé, universel. Sous cette apparence, on trouvera l'égoïsme, un individualisme infantile, une dérobade aux responsabilités, un refus d'assumer le lien avec ses proches.

    Tout l'édifice multilatéral s'adressait à la part en nous qui prétendait à ce statut démagogique de citoyen du monde.

    Aujourd'hui, la toile mondialiste se déchire, les nations demeurent. Parce qu'elles constituent des communautés de mémoire et de destin, des viviers de mythes, des puissances narratives pour un roman partagé. Jamais les machines à Tinguely à prétention planétaire n'ont atteint le centième de cette capacité créative.

    Laissons les citoyens du monde. Et construisons le monde des citoyens.

     

    Pascal Décaillet

  • La dette : non, non et non !

     

    Sur le vif - Mardi 21.04.20 - 01.07h

     

    J'entends, ici ou là, qu'il faudrait donner à fonds perdus l'argent de l'Etat, puiser dans les réserves de la Banque Nationale, renoncer à la rigueur financière qui commençait, dans certains Cantons et au niveau fédéral, à porter ses fruits.

    Mon désaccord est total. Le seul moyen d'aider une entreprise, c'est lui permettre de travailler. Aider un entrepreneur, c'est le laisser entreprendre.

    Le climat de Berufsverbot qui étouffe la Suisse depuis des semaines doit se terminer sans tarder. Nous ne voulons pas transformer nos entreprises en unités assistées de l'Etat. Nous voulons les laisser travailler, vivre, se battre, inventer.

    Quant à l'endettement, qui semble même faire des émules, aujourd'hui, chez ses ennemis d'hier, je lui réitère ici, comme citoyen et comme petit entrepreneur, mon hostilité totale, viscérale. Pas de fil à la patte ! S'il faut réduire la voilure, on la réduit, on reste prudent, raisonnable, on mise sur la confiance, sur la ténacité mentale, sur la puissance combative, sur le durable.

    On rejette les mirages et les facilités, sans appel.

     

    Pascal Décaillet