Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Service des votations : que sait le Conseil d'Etat ?

     

    Sur le vif - Jeudi 09.05.19 - 13.47h

     

    Service des votations : le Conseil d'Etat doit faire part immédiatement de sa position, nous dire ce qu'il sait. Nous sommes à dix jours d'une journée capitale de votations, les enveloppes sont en plein chemin d'expédition, la participation est encore faible, nous (journalistes) nous tuons et nous échinons à en décrypter les enjeux, les mettre en débat, et voilà qu'une affaire majeure concernant ce service de l'Etat éclate.

     

    C'est à vous dégoûter de suer sang et eau pour expliquer au mieux les tenants et les aboutissants de scrutins complexes. Nous nous battons tous (journalistes, hommes et femmes politiques), à longueur d'année, pour donner aux citoyennes et citoyens le goût de la chose publique, aiguiser leur intérêt pour la politique, et voilà qu'on apprend que des choses très graves auraient pu se dérouler dans le service même garant d'un traitement impeccable de nos votes.

     

    Le Parquet n'en dit pas plus, soit. Une enquête est en cours, soit. Mais, une fois toutes ces feuilles de vignes posées, je dis ici que le Conseil d'Etat joue gros, dans cette affaire, s'il ne se livre pas dans les plus brefs délais à une donnée d'informations sur tout ce qu'il sait.

     

    Je n'ai jamais été adepte du "tous pourris". Je passe ma vie à donner la parole aux politiciennes et politiciens de tous bords. Je les respecte tous, quel que soit leur engagement. Mais je ne supporte pas l'idée que l'Etat dysfonctionne dans ce qui devrait être le saint des saints de la liturgie républicaine : le traitement des votes souverains des citoyennes et citoyens de ce canton.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Classe moyenne : bonne poire !

     

    Sur le vif - Mercredi 08.05.19 - 18.25h

     

    À Genève, le problème no 1 est celui de la classe moyenne qui travaille. C'est elle que les primes, les impôts, les taxes, étouffent et paralysent. Une fois qu'on a tout payé, le pouvoir d'achat, pour soi ou pour ses proches, est quasiment nul. La capitalisation pour l'avenir, impossible. La fiscalité ponctionne beaucoup trop le travail. C'est, parfois, à vous dégoûter de produire des efforts, des efforts, et encore des efforts. Si, un jour, un mouvement de révolte éclate au bout du Lac, il proviendra de ces gens-là, cette classe moyenne, laborieuse, honnête, prompte à payer ses factures, bonne poire, mais écœurée des primes, des taxes et des impôts. Pour elle, on ne fait jamais rien. Un jour, la marmite explosera. Et ça n'est pas un ennemi de l'État, ni de l'État social, ni de la justice sociale, ni de la redistribution, qui signe ces quelques lignes.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Bienvenue à la religion du climat !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 08.05.19

     

    En ce printemps où le réchauffement tarde à nous écraser de ses rayons caniculaires, la classe politique, quasiment unanime, n’a plus que trois mots à la bouche : le climat, le climat, et encore le climat. A croire que l’Histoire s’est arrêtée. Elle aurait laissé le tragique au vestiaire, se serait elle-même éclipsée, ainsi que la politique, les rapports sociaux, l’économie, la lutte des classes, les syndicats, le patronat. Tout cela, évaporé ! Il n’y aurait plus ni mémoire ni projection, ni guerres, ni ennemis, ni dominants, ni dominés, ni oppression, ni liberté : il n’y aurait plus que « l’urgence climatique ». Reconnaître son absolue priorité ne relèverait plus d’un choix politique. Mais d’un dogme théologique. La religion du climat est née. Avec son clergé, ses sermons, ses autocritiques, ses confessions, ses grands-messes du samedi, ses enfants de chœur, ses péchés, ses processions de rédemption, son chemin d’Apocalypse, son Salut, ses damnés. A l’école du jugement, il n’y aurait plus que le Dernier.

     

    Tenez, les processions du samedi. Sanctifiés, les jeunes qui défilent « pour le climat ». Encouragés par les autorités. « Ils sont l’avenir, ils nous montrent le chemin » : ce ne sont plus des ados des écoles, non, ce sont des anges et des archanges, des séraphins, leurs trompettes sont musiques du futur, ils nous ouvrent la voie du Salut, les portes du Paradis. Ils sèchent les cours ? Mais comme ils ont raison, les chérubins, c’est pour la bonne cause ! Surtout, pas de sanctions ! Pas de remarques ! Pas d’oppositions ! Rien qui, de la part des adultes, des parents ou des maîtres, pourrait laisser poindre le grief de paraître ringard, d’un autre temps, insensible à la théologie de « l’urgence climatique ».

     

    Les partis politiques ? Tous convertis au discours des Verts. En Suisse, nous avons aujourd’hui les Verts, dont la sainte doctrine constitue le chemin de foi défini et délimité. Mais nous avons aussi les radicaux Verts, les libéraux Verts, les PDC Verts. Il n’y a guère que l’UDC et une partie courageuse de la gauche radicale (celle, d’un autre temps, qui s’accroche encore à la justice sociale, et autres mignardises ringardes), pour oser encore émettre quelques doutes sur l’impérieuse nécessité de la Croisade climatique. Reprendre la Jérusalem céleste, la libérer de l’infidélité polluée, assainir les cieux, préparer la voie des anges. Alors oui, le PLR devient Vert, le PDC n’en peut plus de verdir, les partis du gentil centre-droit se sont convertis, ils ne jurent plus que par le climat, les radicaux en ont oublié l’industrie et le Gothard, la démocratie chrétienne a rangé la Doctrine sociale de Léon XIII sous la poussière des étagères, il n’y a plus que le climat, le climat, et encore le climat.

     

    Dès lors, la politique est mise entre parenthèses. De même, la confrontation rationnelle des arguments. Au frigo ! Et nous, les citoyennes et citoyens, pour qui tombèrent Bastilles et privilèges, redevenus fidèles ou infidèles, obéissants ou hérétiques, sauvés ou damnés. Vive le progrès !

     

    Pascal Décaillet