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  • MCG : la guerre civile

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 20.03.19

     

    Le MCG : un parti en pleine crise. Un parti divisé, où règnent les clans et les règlements de comptes. Un parti qui part dans tous les sens, au mépris de sa lisibilité politique et de son crédit. Un parti qui a perdu de sa flamme et de sa gouaille, perdu son goût, son fumet giboyeux, ses accents de quartiers populaires, et jusqu’à ses irruptions pétaradantes, comme dans le Grand Guignol, le catch ou le théâtre de boulevard, celui où claquent les portes, avec des voleurs sous le lit, des amants dans les armoires, des cadavres dans les placards. Le MCG vient de se choisir un nouveau président, Francisco Valentin. C’est un homme très bien, respecté. Mais son travail, pour remettre à flots un parti miné par les luttes intestines, est immense. Sera-t-il seulement possible ?

     

    Fondé en 2005, le MCG appartient à l’Histoire de Genève, il aura son nom dans les livres. D’abord, parce qu’il a soulevé, n’en déplaise à tous ses détracteurs et tous les ricaneurs de l’époque, de vrais problèmes, auxquels les citoyens ont été profondément sensibles. Au moment où entrait en vigueur la libre circulation des personnes, avec des promesses de mesures d’accompagnement qui n’ont jamais été tenues, et où la gauche syndicale s’est faite proprement duper, le MCG a été, en Suisse, avec au Tessin la Lega, le premier parti à poser la question de la nature frontalière d’un canton. Et à exiger, pour la politique genevoise, des mesures appropriées à l’irruption de dizaines de milliers de personnes de France voisine sur notre marché de l’emploi. Côté libéral, et affidés, on lui a ri au nez. On ne jurait que par le miracle du libre-échange. On a eu tort.

     

    Il fallait la voir, l’arrogance de ces fatigues patriciennes, prenant de tellement haut la colère de la rue. On se disait qu’on était éternel, que le MCG n’était qu’un zéphyr passager. Là encore, on a eu tort. 9 députés en 2005, 17 en 2009, 20 en 2013 : l’ascension était fulgurante, le mouvement ne s’est renversé qu’en 2018, suite à des dissensions internes, comme si l’enfant chéri de la victoire avait porté en lui, dès le départ, les germes de sa propre destruction : il y a, dans le destin du MCG, comme une malédiction mythologique, nourrie dans le giron même de la famille.

     

    Aujourd’hui, le MCG n’est plus que l’ombre de ce qu’il fut. Ses héros fondateurs sont allés chercher – avec plus ou moins de bonheur – dans les montagnes du Valais, ou sur les rives du Tage, la promesse, comme Enée, d’un nouveau royaume. Les clans, parfois jusqu’à la haine, ruinent l’unité du parti. Chacun dénonce l’autre, la délation est souveraine. Le nerf de la guerre fait défaut. La cohérence idéologique n’est pas au rendez-vous. L’ordre de bataille, absolument nécessaire pour mener les luttes électorales d’octobre 2019 (fédérales) et du printemps 2020 (municipales), est en liquéfaction. Les alliances ne sont pas garanties. Oui, Monsieur Valentin, vous avez du boulot. On vous souhaite bonne chance. Brandissez-nous des idées, comme en 2005. Et faites-nous grâce des querelles de personnes. Il a va de la survie de votre formation politique.

     

    Pascal Décaillet

     

  • La rage

     

    Sur le vif - Mercredi 20.03.19 - 10.22h

     

    Le retraité, qui touche le minimum de la rente. Et qui attend la fin du mois. Vous aurez beau lui faire un cours magistral sur la Commune, le Canton, la Confédération. Lui dire que le budget A n'a rien à voir avec le budget B. Vous pourrez lui raconter tout ce que vous voudrez. Quand il apprendra que certains veulent maintenir, par référendum, l'impôt sur les chiens - auquel il est astreint - et que les mêmes veulent griller un milliard et trois cents millions pour la "cohésion" de l'Union européenne, eh bien votre retraité, il éclatera de rage. Et il aura parfaitement raison.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Liberté d'expression, pour tous !

     

    Sur le vif - Mardi 19.03.19 - 13.51h

     

    La liberté de la presse, à laquelle je suis évidemment très attaché, n'est à mes yeux qu'un cas particulier d'une liberté beaucoup plus globale, valable pour l'ensemble des humains : la liberté d'expression.

     

    Je suis favorable à la liberté universelle d'expression.

     

    Je suis favorable à cette liberté universelle, dont la liberté de la presse n'est qu'un cas particulier.

     

    Il ne saurait, pour moi, exister de liberté d'expression particulière pour les journalistes, sous le seul prétexte qu'ils sont journalistes. Ni, au contraire, de réduction à l'expression, parce qu'on serait journaliste.

     

    Notre liberté d'expression à tous est une liberté citoyenne. Tous y ont droit. Les journalistes, les commentateurs, les éditorialistes, les blogueurs. Et puis, tous les autres.

     

    A la vérité, je crois de moins en moins à ce statut spécial, à part, des journalistes, comme s'ils constituaient une corporation à protéger, à l'image d'une espèce en voie d'extinction.

     

    Quant à s'auto-proclamer "indispensables à la démocratie", je conteste cet argument : ce qui est indispensable à la démocratie, c'est la liberté d'expression universelle. Pas seulement pour la presse. Mais pour tout humain, sans la moindre exception.

     

    Pascal Décaillet