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  • Carla Del Ponte : non, non et non !

     

    Sur le vif - Lundi 03.12.18 - 14.27h

     

    L'incroyable condescendance des médias de Suisse romande, depuis plus de vingt ans, envers Carla del Ponte, laisse pantois.

     

    Voilà une dame qui, au moment des guerres balkaniques, dans les années 1990, a passé son temps (jusqu'en 2007) à instruire des procès, toujours dans le même sens. Toujours contre les Serbes, d'où qu'ils fussent, ceux de Bosnie comme ceux d'ailleurs.

     

    Dans un deuxième temps seulement, comprenant que le grief d'unilatéralité pouvait lui être adressé, elle a commencé, PAR COMPENSATION, à s'intéresser à d'autres, comme par exemple les criminels de guerre croates, liés aux événements de la Krajina.

     

    Pendant toute cette période, Mme Del Ponte n'a absolument pas été un Procureur au seul service de la justice. Non. Elle a été le bras exécutant des quelques pays (États-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne fédérale, hélas rejoints en cours par la France de Mitterrand) visant à diaboliser à tout prix la seule Serbie, en sanctifiant par là ses adversaires.

     

    Prendre le contrôle économique et stratégique des Balkans, c'était le plan initial de l'OTAN. Il fut appliqué à la lettre, avec le concours des services secrets allemands. Avec ses poursuites orientées et sélectives contre les seuls Serbes, Mme Del Ponte n'a été que l'auxiliaire de justice de ces puissances politiques.

     

    Vous comprendrez dès lors que cette personne n'ait jamais recueilli de ma part la moindre admiration. Encore faut-il lire la politique sous le prisme de l'Histoire et des rapports de forces. Et non sous celui, si facile, de la morale et des chevaliers blancs.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Fête cantonale de l'étirement

     

    Sur le vif - Lundi 03.12.18 - 09.35h

     

    Présidence ? Comité directeur ? Assemblée générale ? Le sympathique exercice de catharsis que nous offre le PLR permet au manant moyen, pas nécessairement natif de la rue des Granges, ni adepte des causeries du jeudi soir, de se faire une lumineuse idée de la savante horlogerie de ce parti.

     

    Pour la pédagogie des mécanismes, comme il existe (paraît-il) une gymnastique de l'érotisme, l'exercice est sans doute un succès.

     

    Certes, un esprit chagrin serait enclin - le ladre - à n'y percevoir qu'épuisantes gesticulations.

     

    L'esprit républicain, lui, appellerait à ignorer souverainement cette Fête cantonale de l'étirement matinal. Et renvoyer la question de confiance à la seule instance qui vaille : le suffrage universel.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • La France brûle-t-elle ?

     

    Analyse politique de la crise française - 02.12.18 - 16.19h

     

    Profiter des graves événements qui traversent la France pour réclamer le retour d'un régime parlementaire, style Quatrième République, au motif que l'actuel exécutif a démérité, c'est méconnaître les fondamentaux de l'Histoire des pouvoirs en France.

     

    Bien sûr, Macron est un mauvais Président. Edouard Philippe, le Premier ministre, n'est que son chef d'état-major. Le gouvernement n'a pas d'existence propre, c'est l'Elysée qui décide de tout. L'Assemblée n'est qu'une Chambre d'enregistrement. Le Président, prétendument "homme nouveau" lors de sa campagne de 2017, s'est très vite révélé un orléaniste de la pire espèce, porté par la haute finance cosmopolite, plus soucieux de plaire à l'extérieur que d'écouter les souffrances de son peuple. Bref, ça va mal.

     

    Pour autant, la Cinquième République n'est pas en cause. Ca n'est pas elle qui porte la responsabilité de la crise, c'est l'actuel locataire de l'Elysée ! Merci de ne ne pas confondre la faiblesse d'un homme avec celle de l'institution.

     

    Ce régime, né de la crise algérienne, et du retour de Charles de Gaulle au printemps 1958, a sauvé la France de la catastrophe. En rétablissant, d'abord pour six mois (pleins pouvoirs), puis par la nouvelle Constitution, plébiscitée le 4 septembre 1958, l'autorité de l'exécutif, la Cinquième République, appliquant à la lettre le génial et fulgurant discours prononcé douze ans plus tôt (juin 1946) à Bayeux, a donné au pays les moyens de sortir du bourbier algérien.

     

    Le discours de Bayeux, puis la Constitution de 1958, placent au centre de tout le chef de l'Etat. C'est lui, la "pierre angulaire" de la vie politique nationale. C'est cela, ce rétablissement de l'autorité exécutive, après douze ans d'incapacité du régime parlementaire à résoudre la question coloniale (Indochine de 1946 à 1954, Algérie de 1954 à 1962), qui a permis de mettre un terme à des conflits qui finissaient par déshonorer la France du vingtième siècle. Pour l'Algérie, dans l'issue comme dans la douleur, ce fut le fait d'un homme, un seul : Charles de Gaulle.

     

    Le France a besoin d'un pouvoir fort. Pour unir le pays, et lutter férocement contre les ferments de dispersion qui menacent cette unité. Mais plus le pouvoir exécutif est fort, plus l'Assemblée, en face, doit l'être aussi. De façon à constituer une véritable dialectique, parfois jusqu'à l'extrême tension, avec l'exécutif. Une Assemblée de valets, ou de perroquets de l'Elysée, comme c'est le cas aujourd'hui, ne rend pas service aux intérêts supérieurs de la nation. Pas plus, d'ailleurs, qu'une presse aux ordres, ou courtisane, celle-là même qui méprise les gilets jaunes, et sanctifie Macron. Oui, plus le pouvoir est fort, plus il a besoin de contre-pouvoirs. Sinon, c'est Badinguet à l'Elysée, et Hugo à Guernesey.

     

    La France doit garder son exécutif fort. Mais elle doit impérativement amender sa Constitution, en conférant au peuple des droits de démocratie directe du style de ceux que nous avons en Suisse. C'est cela qui manque cruellement à nos chers voisins, et qui les incite si souvent à descendre dans la rue, alors qu'une forme (à inventer par eux, selon leur génie propre) d'initiative populaire rendrait au démos ce qui hélas, trop souvent, s'exprime par la violence et la déprédation.

     

    La France doit garder son exécutif fort, mais bien sûr, elle n'a pas la chance d'avoir toutes les décennies, ni même tous les siècles, un homme de la stature de Charles de Gaulle, pour qui l'habit du monarque républicain fut taillé. Dans le cas d'espèce, depuis mai 2017, disons simplement que la disproportion entre l'actuel locataire de l'Elysée et la taille du costume initialement cousu en 1958, est effarante.

     

    Macron passera, et sans doute assez vite. La ridicule appellation "En Marche", cette espèce de chevalière faisant blason avec les initiales du chef d'écurie, sera bientôt aux poubelles de l'Histoire. Peu à peu, les bonnes vieilles lignes de fracture des partis politiques français, à peu près les mêmes depuis la Convention, réapparaîtront. Mais la crise sociale, elle, demeurera. L'infinie douleur de la condition paysanne. Le sous-équipement des périphéries. L'inaptitude croissante de l'Ecole (qui fut pourtant celle de Jules Ferry, modèle et remarquable) à assumer sa tâche. La liquéfaction des valeurs nationales dans une supra-continentalité européenne totalement illisible, en tant que projet politique.

     

    Ca fait beaucoup. Il y a lieu d'être inquiet, pour ce pays voisin que nous aimons, et dont l'Histoire et la culture nous fascinent. "Oscillant sans cesse de la grandeur au déclin", écrit Charles de Gaulle à la fin des Mémoires de Guerre.

     

    Aujourd'hui, c'est le déclin. Puisse ce magnifique voisin retrouver sa grandeur. Nous y avons tous intérêt. Sans la lumière de la France, l'Europe paraît bien sombre.

     

    Pascal Décaillet