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  • Une excellente répartition

     

    Sur le vif - Mercredi 27.11.13 - 16.41h

     

    A l’exception de la manifestation d’une crainte quant à l’avenir de l’École genevoise, je ne me suis jamais prononcé, ces dernières semaines, sur la répartition des Départements. Pour une raison simple : cette distribution est du ressort du nouveau Conseil d’Etat, non de celui des citoyens. Maintenant qu’elle est connue, je dirai avant toute chose ma satisfaction : à une ou deux bizarreries près (qui n’ont rien à voir avec les énormités de 2009), les compétences de chacun ont été respectées. On a l’impression, beaucoup plus qu’il y a quatre ans, d’avoir la bonne personne à la bonne place. Apparemment, l’équipe ne commet pas le péché originel de se construire sur les frustrations – ou le manque de courage – de certains de ses membres. Cette réussite est à saluer. J’ai souvent défini le Conseil d’Etat 2009-2013 comme l’un des moins bons de l’après-guerre. Ce premier signal donne l’impression d’un début de sortie de la spirale de l’inefficacité.

     

    Ici, pas de revue de détail pointilliste. Disons simplement que la création d’un Département présidentiel est une bonne chose. Nous n’en dirons pas autant de ce rapprochement proprement ahurissant entre Sécurité et Économie, aussi amphigourique que Santé et Économie. Depuis Jean-Philippe Maitre, qui était un homme d’Etat, on ne sait à vrai dire plus trop que faire, en régime libéral, de ce Département de l’Economie, alors on le donne en susucre à un ministre de la Santé, pour tromper son ennui, et, beaucoup plus étonnant, à un ministre de la Police qui a déjà largement assez à faire comme cela. Volonté radicale de remettre un peu d’ordre régalien dans des domaines comme le Service du Commerce, réputé sinistré, ou sur celui de l’Inspection du travail et de la lutte contre la sous-enchère salariale, enjeu d’une votation fédérale amirale, celle du 9 février 2014 ?

     

    Pour le reste, plusieurs bonnes nouvelles. Serge Dal Busco, poids lourd du nouveau collège et révélation de la campagne, a toutes les qualités pour faire un excellent ministre des Finances. Idem, Mauro Poggia qui hérite d’un Département rappelant les années Segond, autant dire les grandes années, avec un budget capital, réunissant l’Emploi, les Affaires sociales et la Santé. L’homme a une incomparable capacité de travail. Le moins qu’on puisse dire : il en aura besoin, et elle sera mise à rude épreuve.

     

    Je ne m’étendrai pas sur les autres attributions, tout aussi bonnes, et n’ajouterai qu’un mot, pour Mme Emery-Torracinta : je ne cesse, depuis des mois, de demander que l’Ecole genevoise, qui est une belle et grande chose, soit dirigée par le représentant d’un parti « régalien », un parti d’Etat, avec une Histoire, une vraie, et dans son legs la trace de grands hommes, comme André Chavanne. Dans mon esprit, cela ne pouvait être que les radicaux (oui, pardonnez-moi, Murat, j’en suis encore, pour ce qui est à mes yeux vital, aux étiquettes d’antan) ou aux socialistes. Le nouveau Conseil d’Etat a choisi la seconde solution, avec une femme de valeur, de culture et de courage. Je ne puis que m’en féliciter. Surtout, cela écarte le spectre (qui m’a pas mal hanté) de la livraison du DIP à un élu de souche libertaire, ayant fait du jeunisme, de la réformette et de la mode l’essentiel de son blason. Bravo à Mme Emery-Torracinta. Et, en passant, chapeau à son époux, directeur d’école, qui accepte un renoncement.

     

    En conclusion, je me sens de bien meilleure humeur qu’il y a quatre ans. Nouvelle équipe, structure cohérente, nouveau souffle. Bon vent à ce Conseil d’Etat. Puisse-t-il gouverner avec audace et sagesse, et surtout en tenant compte des signaux donnés par le souverain le 6 octobre, lors de l’élection du Parlement.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Présences totalement déplacées

     

    Sur le vif - Mardi 26.11.13 - 13.06h

     

    Le membre d'un Parlement - fût-il appelé "délibératif" - n'a pas à manifester devant l'enceinte d'un cénacle auquel il appartient. S'il veut changer le cours des choses, il doit le faire dans le chemin démocratique pour lequel il a été élu: tenter, de l'intérieur du cénacle, de renverser une majorité qui le contrarie.


    Encore plus choquante: la présence, hier dans la manif, de quatre membres de l'exécutif de la Ville. La rue n'est pas leur place. Ils doivent tenter, de l'intérieur du système, de renverser une majorité législative qui les dérange.


    Bref, pour être parfaitement clair, si syndicalistes, membres des commissions du personnel de la Ville, sympathisants de la société civile, etc, avaient parfaitement leur place hier après-midi devant l'Hôtel-de-Ville, les élus municipaux et exécutifs de la Ville ne l'avaient pas.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Journalistes au service du pouvoir

     

    Sur le vif - Lundi 25.11.13 - 12.06h

     

    C'est parti pour l'immense machine de propagande contre l'initiative de l'UDC "contre l'immigration de masse", soumise au peuple et aux cantons le 9 février 2014. Au moment où j'écris ces lignes, trois conseillers fédéraux sont en train de nous dire, à Berne, à quel point cette initiative est mauvaise. Cette conférence de presse, pour d'étranges raisons, est retransmise en direct sur le site de certains journaux, comme la Tribune de Genève. On en a fait autant lorsque l'UDC a lancé son initiative, ou même lorsqu'elle l'a déposée ?



    Dans cette campagne, les initiants, on ne les entend quasiment jamais. Mais alors, l'armée des opposants, c'est à dire toute la classe politique, toute la Sainte Alliance des autres partis, le Conseil fédéral, la majorité des Chambres fédérales, bref le pouvoir en place, on n'entend qu'eux. Et cela va durer jusqu'au 9 février. Dans le "service public", ce sera avec l'altière bénédiction de Roger de Weck, l'homme qui a fait du combat contre l'UDC un enjeu personnel. Vous appelez cela "équilibre" ?

     

    Pascal Décaillet