Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • 70 ans, c'est long

     

    Sur le vif - Mercredi 28.08.13 - 15.02h

     

    A Genève, il y a des partis gouvernementaux, qu'on appellera "le pouvoir en place", et des partis d'opposition, qui n'ont aucun ministre (MCG, UDC, Ensemble à Gauche, Verts libéraux, Pirates, etc.).

    Les partis d'opposition aspirent, comme dans n'importe quelle démocratie du monde, à devenir partis de gouvernement. C'est la finalité de toute chose en politique, c'est totalement normal.

    Et l'occasion pour eux d'y parvenir, comme dans toute démocratie du monde, s'appelle l'élection.

    Dans ces conditions, entendre les actuels partis au pouvoir (l'Entente y est, de façon continue, depuis 70 ans), les traiter avec mépris de "partis sans responsabilités", est assez hallucinant. Le responsabilités, ils ne demandent qu'à les assumer ! De même, les arguments du style: "Vous n'avez aucune légitimité, n'ayant jamais été au pouvoir".

    Ben non, ils n'y ont jamais été. Et c'est précisément pour cela, comme dans toute démocratie du monde, qu'ils aspirent, à leur tour, à y être un peu.

    Parce que vous, ladies and gentlemen, vous y êtes depuis 70 ans. Et ça commence à faire un peu long.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Chasse aux sorcières

    despot.jpg 

    Coup de Griffe - Lausanne Cités - Mercredi 28.08.13


     
    Tout le monde connaît Slobodan Despot, longtemps actif dans le canton de Vaud, à l’Âge d’Homme puis patron de Xenia, sa propre maison d’édition. Un esprit libre, audacieux, une figure. Un éveil, une curiosité littéraire d’exception. La gauche le déteste, parce qu’il n’est pas exactement des leurs. La droite convenable, gouvernementale et en cravate s’en méfie, parce qu’il est fou, et que la folie ne figure pas dans leur programme de législature.
     
    Et là, tout ce beau monde se réveille et vocifère, parce qu’Oskar Freysinger a confié à Despot un mandat externe de communication. Comme si le diable avait engagé le diable. Vous pensez, hurlent-ils, un copain ! À ces belles âmes, nourries soit de la plus doucereuse des candeurs, soit de la plus tenace des mauvaises fois, nous conseillons d’aller se renseigner sur l’entourage de nos conseillers d’Etat de Suisse romande, tous bords confondus. Et de revenir statuer sur le critère de « copinage ».
     
    Qu’un magistrat socialiste engage un socialiste dans son état-major personnel, monnaie courante. Que les radicaux fassent de même, nul ne s’en émeut. Mais Freysinger-Despot, ça ne passe pas. Pure censure de quelques-uns, rien d’autre. Ces gens-là, qui se proclament d’ouverture, ont la tolérance bien sélective. Elle ne se pratique qu’à ceux qu’ils agréent. Parce que leurs idées ne les gêne pas.
     
     
    Pascal Décaillet

     

  • L'Europe, le destin et l'urbanité du ping-pong

    ping-pong-1802.jpg 

    Sur le vif - Samedi 24.08.13 - 18.33h

     

    Encore les commissions parlementaires ! C'est, à l'entendre à l'instant (18.17h) sur la RSR, le seul horizon d'attente de Johann Schneider-Ammann, en matière européenne. Comme son collègue Burkhalter ! Comme si ce jeu de miroirs de la Berne fédérale était le seul théâtre d'opérations de la Suisse ! C'est justement le thème de mon édito du Giornale del Popolo, publié ce matin en une de ce quotidien tessinois, et reproduit ici, en début de matinée, sous le titre "La Suisse a-t-elle une politique européenne?".


    Il ne s'agit pas de nier l'importance de la dialectique Gouvernement-Parlement via les commissions. Mais enfin, le débat européen, en Suisse, mérite une autre ampleur que cette urbaine partie de ping-pong entre acteurs du microcosme bernois. Il doit impérativement, ce débat, être celui de toute la nation. Comme il le fut, au fond, dans l'année 1992. Et cela, quelles que soient nos options: voie solitaire, bilatérales, adhésion. Les couches profondes du peuple citoyen doivent se réapproprier la discussion, même vive, sur l'avenir de nos relations avec l'Union européenne.

     

    Parce que franchement, laisser cela à deux ministres sans vision, et à quelques commissaires de politique étrangère, ça n'est pas sérieux. Le destin suisse mérite mieux. Et les décisions à prendre devront être scellées d'une légitimité tellurique, celle qui vient d'en bas. Dans ce domaine comme dans d'autres, la démocratie directe devra avoir son mot à dire.

     

    Pascal Décaillet