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  • Le risque de déplaire

     

    Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Lundi 21.03.11

     

    Pour se la couler douce, sans trop d’emmerdes, dans le monde éditorial genevois, il faut quoi ? Etre avec le pouvoir. Si votre ligne épouse, cahin-caha, celle du centre-droit gouvernemental, ou alors celle des Verts, bref la transversalité triomphante qui régit Genève, vous n’aurez jamais aucun problème. Il faut être, au fond, puissamment centriste, plutôt gauche ou plutôt droite, mais le dogme du Centre comme pivot ne doit pas être transgressé. C’est une forme de dictature du raisonnable. A l’Equerre et au Compas.

     

    Si, au contraire, la représentation du monde qui est la vôtre, un quart de siècle de journalisme politique, l’univers de vos lectures, et près de quarante ans de passion pour l’Histoire, vous amènent, pour ce qui vous apparaît comme l’intérêt supérieur du pays, à déplacer un peu le curseur vers l’un des pôles, alors la bien pensance vous tombera dessus. Tel conseiller d’Etat, par spadassins interposés, vous attaquera. Tel patricien fatigué, doué pour la plume comme moi pour l’acrobatie de cirque, vous vomira ses aigreurs. Le microcosme sécrète ses vengeances. Petitement.

     

    Prendre la plume, c’est pendre un risque. Celui de déplaire. Avoir des ennemis. Le chroniqueur, l’éditorialiste qui, par peur du conflit, ou pour ménager quelque sirupeuse amitié de cocktail, se dérobera à cette nécessité du risque, a rendez-vous avec l’inexistence. C’est son choix. Pas le mien.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

  • Droite genevoise : le curseur déplacé

     

    Sur le vif - Dimanche 20.03.11 - 22.42h

     

    Cyril Aellen a gagné. Florence Kraft-Babel, la candidate libérale, figurera bel et bien à côté d’Eric Bertinat sur la liste UDC. Décision prise tout à l’heure, au Château de Penthes, par l’Assemblée du parti libéral.

     

    Cela n’est pas une révolution. Et n’empêchera pas la gauche, cette fois encore, de gagner en Ville de Genève. Mais cela est une évolution. Pour la première fois, le vieux parti patricien accepte de considérer l’UDC genevoise, section locale du premier parti de Suisse, comme autre chose que comme des gueux. C’est un peu une fortification qui tombe, pour prendre une image fazyste.

     

    Le PDC, déjà, regrette cette décision, mais en prend acte. Il a choisi d’autres options, c’est son droit le plus strict. Souhaitons que la droite genevoise sorte renforcée de cette crise. La droite, pas l’Entente. La droite, c’est un système de valeurs, une philosophie politique, qu’on aime ou non, mais qui constitue, depuis la Révolution française, l’un des piliers de l’identité républicaine. L’autre, tout aussi respectable, étant la gauche.

     

    L’Entente, ça n’est qu’un compromis électoral. Efficace pendant des décennies, certes. Mais essoufflé depuis des années, n’étant à vrai dire devenu qu’un système à assurer la pérennité des notables. L’Entente n’est pas un but en soi, l’Alternative non plus d’ailleurs. Le but, c’est la clarté des fronts. C’est cela, la démocratie.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     


  • Rossini flingue Ziegler

     

    Sur le vif - Dimanche 20.03.11 - 12.12h

     

    La Soupe, décidément, devient le lieu de petites phrases qui tuent. Il y a quelques semaines, c’était l’assassinat, d’une balle dans la nuque facturée au parti de la famille, de Dominique de Buman par le jeune et brillant Fribourgeois Emmanuel Kilchenmann. Là, à l’instant, ce fut la mise à mort, à bout portant, du mythique Jean Ziegler par le redoutable chasseur de Nendaz Stéphane Rossini, vice-président du parti socialiste suisse.

     

    Comme de Buman, Kilchenmann est PDC. Comme Ziegler, Rossini est socialiste. En politique comme dans la tragédie grecque, on n’est jamais mieux occis que par les siens.

     

    Pascal Décaillet