Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Lundi 31.01.11
Christian Lüscher s’est lancé, il a devancé tout le monde, il dit qu’il est le seul à pouvoir gagner, et il a raison. Si quelqu’un, dans la famille de droite, est capable de ravir à la gauche l’un des deux sièges des Etats, c’est lui. Et sans doute lui seul.
On pouvait douter, il y a quatre ans, des chances de réussite à Berne de ce Golden Boy de la politique genevoise. Mais sous la Coupole, là où tant d’autres s’éteignent, il s’est révélé. En matière financière, fiscale, ses positions sont claires, identifiables. A mille lieues des levantines, et finalement inaudibles, nuances d’un Fulvio Pelli. Ou de l’obsession monothématique de certains radicaux sur la laïcité.
Il a même assuré ses arrières. Il obtient déjà le soutien de Christophe Darbellay, ce qui pourrait faire tiquer le PDC genevois, en l’espèce grillé comme une sardine de l’Algarve. Il inaugure une campagne de « droite élargie », seule recette de victoire, à Genève, pour une Entente ne rassemblant que deux électeurs sur cinq.
« Droite élargie », cela fait peur à qui ? Mais à la gauche, pardi ! Qui nous ressort toute la vieille batterie poussiéreuse de leçons de morale, l’Allemagne de fin 1932 par ci, Thomas Mann par là, et les âmes qu’on vend au diable, et le Dr Faust, et Méphisto. Et plus elle parle, la gauche, pour faire la morale, plus elle donne raison à la droite de « s’élargir ».
Pascal Décaillet