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  • Le Moa rachète le Conseil d’Etat ?

     

    Sur le vif - Jeudi 18.11.10 - 12.07h

     

    L’une des nouvelles les plus hallucinantes d’une année 2010 qui n’en aura pas été avare à Genève : le Conseil d’Etat rachète le Moa ! Il veut acquérir, avec 14 millions de l’argent des contribuables, le terrain de ce dancing. Nous reviendrons dans l’après-midi sur la dérive que représente une telle acquisition de la part d’un Etat, une notion à laquelle nous voulons croire, comme garante de l’intérêt public, l’intérêt de tous.

     

    Pour l’heure, contentons-nous d’une question : est-ce, bel et bien, le Conseil d’Etat qui achète le Moa ? Ou n’est-ce pas, peut-être, le contraire ? Question posée avec le sourire, of course, allez disons juste pour taquiner. Juste une histoire d’actif et de passif, de complément d’agent placé à l’envers. Rien de grave, juste la vie qui va.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Le lait, le miel

     

    Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Jeudi 18.11.10

     

    Papy Moustache est un homme sympathique. Et il le sait. Alors, il lui arrive parfois de forcer un peu sur le Papy, et le lendemain sur la moustache. Et le plus fou, c’est que ça marche : Jean-Charles Rielle est un homme populaire. D’une popularité qui fait même rêver le pays de Canaan, où coulent pourtant le lait et le miel.

     

    Papy Moustache, donc, est sympathique, populaire et charismatique. Et il a un sixième sens pour les sujets compassionnels. Gaza, l’affaire Selimi, l’affaire Rappaz. Non qu’il ait tort, loin de là, mais quel instinct ! Un pif gros comme ça pour humer le thème, quelque part entre vie et mort, exil et royaume, qui tirera les larmes dans les chaumières.

     

    Face à lui, un jeune homme de 26 ans qui croit en la loi et en l’Etat, des archaïsmes pas très vendeurs. Il s’appelle Philippe Nantermod, il ne craint ni la solitude, ni l’adversité, ni de passer pour un ringard. Il dit, simplement, ce qu’il croit juste. Et il a du courage. Et il ira loin.

     

    Quant à Papy Moustache, on se réjouit de l’entendre aussi, à l’avenir, sur quelques bons sujets bien austères de la vie fédérale, tiens la péréquation, par exemple. Un truc sans lait, ni miel, ni larmes. Juste la dignité d’Etat, sèche et roide, austère. Drue, comme l’extrême Finistère d’une moustache, par un matin de vent glacé.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • UDC et école : le thème qui va monter en Suisse

     

    Chronique publiée dans le Nouvelliste - Mercredi 17.11.10

     

    Premier parti de Suisse, près de 30% en octobre 2007, l’UDC s’intéresse désormais à l’école. Au-dessus des barrières cantonales, elle vient d’élaborer des propositions allant dans un sens conservateur. On n’allait tout de même pas attendre de ce parti un panégyrique de la pensée de Bourdieu, des méthodes globales, de l’approche uniquement thématique de l’Histoire, ni de l’obsession climatique dans les cours de géo.

     

    Faut-il, pour autant, parler d’école de grand-papa ? Bien sûr que non. Une école plus cadrée, oui, valorisant de rôle du maître, sa place centrale face à la classe et aussi face aux parents. A côté de cela, une mise en avant du dialecte ne concernant que la Suisse alémanique, l’obligation d’une moyenne semestrielle, des examens de passage à la fin de la 3ème, de la 6ème et de la 9ème année scolaires. Enfin, une volonté de placer les polyhandicapés dans des classes spécialisées, mesure plus que discutable, certes, qui a valu à l’UDC des références aux chemises brunes et au Troisième Reich. Ne parlons pas du dessin de Vigousse sur Freysinger, tout simplement nauséabond.

     

    L’intérêt de tout cela, c’est l’avalanche de réactions des autres partis, ceux qui tiennent les Départements de l’Instruction publique et la CDIP (Conférence des directeurs cantonaux) : au mieux la moquerie, au pire la haine, en passant par l’arrogance. Voilà qui nous ramène au milieu des années nonante, il y a une quinzaine d’années, lorsque l’UDC, seule contre tous, estimait que le taux de criminalité étrangère, en Suisse, était beaucoup trop élevé. En ces temps-là, et jusqu’à une époque très récente, tout le monde la méprisait, quand on ne la traitait pas de fasciste. Verdict le 28 novembre prochain, avec une initiative et/ou un contreprojet qui ont bien des chances de passer. Eh oui !

     

    Pour l’école, ce sera la même chose. L’UDC, on commence par lui rire au nez. Puis, on lui sort les années trente, puis vient le moment où on est bien obligé de se définir par rapport à ses idées. Alors, souvent, on fait des copiés-collés en se bouchant le nez, on se drape de lin blanc, on attend le dimanche électoral. Et là, comme on perd, on dit que l’électeur a mal voté, qu’il a été trompé, et que, de toute manière, ça n’est pas compatible avec le droit supérieur. Et, plus on dit cela, plus l’UDC monte. Ce parti, oui, a de très beaux jours devant lui.

     

    Pascal Décaillet