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  • Etrange majorité autour d'un mandat pour Tobias Schnebli

     

    NEWS DECAPROD - Dimanche 10.10.10 - 09.02h



    La séance du 1er septembre 2010 du Conseil administratif de la Ville de Genève a été houleuse. Il s’est agi, pour le collège, de procéder à une nouvelle votation sur une décision prise le mercredi 28 juillet 2010. Nouvelle votation, à la demande de l’un des membres, absent lors de la première décision. L’objet du litige : un crédit de CHF 20'000 à Tobias Schnebli, figure connue de l’extrême gauche genevoise, notamment du GSSA et du Collectif Urgence Palestine, dans le cadre d’une « étude sur la Genève internationale », liée aux 60 ans des Conventions de Genève.

    Lors de la séance du 1er septembre, la décision du 28 juillet a été confirmée. Mais la structure de ce vote est très intéressante, comme le détaille le PV que l’AGENCE DECAPROD a pu se procurer.

    Pour le mandat de CHF 20'000 à Tobias Schnebli

    * Rémy Pagani (Solidarités)
    * Patrice Mugny (Verts)
    * Pierre Maudet (Radical)


    Contre le mandat de CHF 20'000 à Tobias Schnebli

    * Manuel Tornare (PS)
    * Sandrine Salerno (PS)

    Nous laissons à la sagacité de chaque lecteur la délicieuse mission de chercher l'intrus...

     

    Pascal Décaillet

  • Procès BCGe: quel François Longchamp a parlé?

     

    Sur le vif – Samedi 09.10.10 – 19.05h

     

    Les grands airs de chevalier blanc et de justicier arborés hier par François Longchamp, devant la Cour correctionnelle chargée de juger les anciens dirigeants de la Banque Cantonale de Genève, appellent quelques remarques et quelques bémols. En tout cas par rapport aux comptes-rendus bien obédients que nous proposent ce matin le Temps et la Tribune de Genève. Obédients, oui, face au grand oral manifestement réussi du président du Conseil d’Etat. Obédients, face à la position du gouvernement genevois. Une petite impression de Feuille d’avis officielle.

     

    Car enfin, dans cette affaire, quel est le rôle du Conseil d’Etat ? Celui de partie civile. Donc, un antagoniste parmi d’autres. Et non la voie de la vérité, ni celle de la sagesse. On ne sent pas exactement cela en lisant les articles, ce matin. Sans compter que le Conseil d’Etat (d’autres personnes, à l’époque) a sans aucun doute, lui aussi, d’écrasantes responsabilités dans la gestion de la débâcle de la banque, il y a une dizaine d’années. Cela, c’est pour François Longchamp président du Conseil d’Etat, garant de la continuité.

     

    Mais il y aussi l’homme François Longchamp. Comme le rappelle à fort juste titre Roland Rossier, dans la Tribune de Genève, l’actuel magistrat était journaliste au Temps le 9 mars 2000, lorsque l’affaire a éclaté. Il en avait même eu la primeur (magnifique coup, d’ailleurs). Lors de la conférence de presse du 10 mars, Dominique Ducret, président démissionné, lui lance : « Monsieur, vous avez ruiné ma carrière ! ». Cet antécédent étant ce qu’il est, n’eût-il pas été préférable que le président du Conseil d’Etat, hier, se récusât au profit, par exemple, du vice-président, Mark Muller ?

     

    Et puis, en régime de séparation de pouvoirs, il est tout de même assez singulier de voir le chef d’un exécutif accabler la défense, dans un procès, et lui nier des droits de recours parfaitement prévus par la procédure : « Le but était qu’on en arrive à la prescription. Et les incidents de ces derniers jours visaient à empêcher l’Etat de venir au procès. Cela est intolérable pour le conseiller d’Etat que je suis ! ». A-t-on souvent vu des hommes en déposition aller aussi loin dans l’analyse des fonctionnements internes d’une Cour ? François Longchamp n’a-t-il pas, très habilement, hier, joué l’oscillation entre sa casquette de partie civile et la majesté de sa position de chef d’exécutif ?

     

    Reste tout ce qui ne sera jamais démontrable, les sources du « journaliste » François Lonchamp le 9 mars 2000, les règlements de comptes politiques (disons internes à l’Entente) autour de la BCGe. Et mille autres choses qui m’amènent à ne pas partager immédiatement la pâmoison de certaines de mes consœurs devant le numéro d’hier. En toutes choses, ne faut-il pas établir qui parle, avec quels intérêts, quel passé, quelle équation personnelle au problème? Non pour l’accabler. Mais pour comprendre.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Pleurer, gémir…

     

    Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Jeudi 07.10.10

     

    Avec René Longet et Cyril Mizrahi dans ses plus hautes instances, le parti socialiste genevois n’est plus un organe de combat, mais un chœur de pleureuses. L’arène politique, un cimetière antique, avec de sublimes femmes en noir sous le soleil, et des cris de détresse dans le désert.

     

    Les décisions de la Constituante déplaisent ? Qu’on la dissolve, dixit Longet. Les membres de l’Assemblée, légitimement élus ? Qu’ils mourussent ! René Longet vient d’inventer une nouvelle méthode politique : la résistance par la gomme. L’évacuation du problème par la cuvette des toilettes. La larme atomique, à la première contrariété.

     

    Non seulement cette position, en logique républicaine, est indéfendable, mais elle s’accompagne, chez nos duettistes de la folle complainte, d’infinies variations sur le monde du gémissement : il y a celui qui geint et celui qui sanglote, il y a les soupirs de la sainte et les cris de la fée.

     

    Longet, la fée. Mizrahi, la sainte. Ils sont venus nous dire qu’ils s’en allaient, et leurs propres larmes n’y pourraient rien changer. Alors, dans le désert, ils pleurent. Et la vie, elle, continue. Parce que, comme le disait si bien Mouloudji, « Faut vivre ! ».

     

    Pascal Décaillet