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  • Les socialistes menacent de partir ? Oh, oui !

     

    Sur le vif - Et la rose au poing - Mardi 28 09.10 - 11.04h

     

    C’est devenu une ritournelle. Régulièrement, les socialistes nous font le coup : ils pourraient, avertissent-ils le regard grave et le menton pointé vers un avenir incertain, quitter le Conseil fédéral. Hier encore, en écho à la véritable crise d’hystérie de Christian Levrat, a resurgi cette vieille menace thermonucléaire des socialistes.

     

    Le problème, depuis 1959 en tout cas, c’est que cette menace, hélas, n’est jamais mise à exécution. Chez les socialistes, le mode illocutoire est à la jérémiade : on gémit, on geint, on sanglote, on frémit de tristesse, on reproche au monde d’être ce qu’il est, on fait semblant de partir. Mais au final, on reste.

     

    On reste, pourquoi ? Mais parce qu’il y a des postes à se partager, pardi ! En quinze ans d’inopérance quasi-totale à la tête du DETEC, Moritz Leuenberger s’est montré, au moins sur un point, redoutable d’efficacité : la distribution des prébendes à ses petits amis. La récente nomination du moraliste Roger de Weck à la tête de la SSR en est l’un des derniers exemples.

     

    Alors, bien sûr, après quinze ans de parrainages en tous genres, devoir laisser la place à Doris Leuthard serre un peu le cœur. D’où le vacarme, fracassant et sans précédent, de Christian Levrat, hier, sous la Coupole. Vacarme confinant à la vulgarité : celle de décrire comme Ligue B le Département de Justice et Police, où l’on se réjouit, en passant, de voir les socialistes empoigner les dossiers de l’asile et des flux migratoires.

     

    Alors, Mesdames et Messieurs les socialistes, pour une fois, allez, soyez gentils, soyez cools. Ne dites pas que vous allez quitter le Conseil fédéral. Pour une fois dans votre vie, faites-le.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Christian Levrat, l’arroseur arrosé

     

    Sur le vif - Et entre les gouttes - Lundi 27.09.10 - 16.30h

     

    Unique dans l’Histoire suisse, depuis 1848 : le président d’un parti gouvernemental, juste après une redistribution des Départements, joue les pleureuses en parlant « d’action punitive » contre Simonetta Sommaruga !

     

    La punition, ce serait, selon Levrat, de devenir ministre suisse de la Justice et de la Police. Il me semble qu’il existe, sur cette terre, des destins plus lourds à supporter, non ? Au reste, quelles que fussent, ce matin, les manœuvres au sein du collège, voilà des propos bien peu encourageants pour la Bernoise. Car Mme Sommaruga va bien devoir s’atteler à une tâche qui fut celle, sans qu’il eût à s'en plaindre, du plus grand conseiller fédéral de l’après-guerre, Kurt Furgler.

     

    Un certain 12 décembre 2007, Christian Levrat faisait partie d’un certain trio ayant ourdi l’élimination d’un homme qui prenait un peu trop de place. Les trucs, ficelles, trocs et combines, il connaît par cœur. Il en est même expert. Alors là, ce matin, admettons, oui, qu’on ait un peu tramé, cette fois contre son camp. Depuis Méliès, tout le monde le sait : quand on excelle dans l’usage de l’arrosoir, il faut bien se résoudre à être, une fois ou l’autre, celui qui prend la flotte en pleine poire.

     

    C’est humectant. Même pas humiliant. C’est juste le jeu. En politique, rien de pire que la jérémiade.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Chômage : la faute aux vainqueurs !

     

    Sur le vif - Et les deux pieds dans la Sarine - Lundi 27.09.10 - 12.26h

     

    Esquissé hier, dans le 1230h RSR, par Antonio Hodgers (cf notre précédente note), le thème de la rupture de solidarité par les méchants Alémaniques, dans la votation sur le chômage, est repris aujourd’hui par l’éditorialiste du Matin, mon confrère Fabian Muhieddine.

     

    Cette manière de culpabiliser la majorité souveraine du peuple suisse est singulière. On part du principe que le rapport des Latins à l’Etat-Providence serait la norme, le bien, la rançon justifiée du colbertisme. Et que l’autre sensibilité, en effet germanique (nous sommes là dans une vraie ligne de fracture), serait nécessairement destructrice de tout ce qui a fait la Suisse.

     

    C’est un peu court. Sans l’extraordinaire puissance économique de la Suisse alémanique, notamment l’apport de Zurich au dix-neuvième siècle, sans l’aventure et le sacrifice de milliers d’entrepreneurs, d’investisseurs, la Suisse d’aujourd’hui ne serait pas ce qu’elle est. Alors, c’est vrai, chez ces gens-là, on cultive un peu moins le sentiment de dépendance, l’idée que l’Etat nous devrait tout. Et on se nourrit un peu plus du concept de responsabilité individuelle.

     

    Surtout, du côté de la Suisse latine, ne pas se remettre en question. Tellement plus simple de considérer le oui alémanique comme une égoïste rupture de solidarité. Nous aurions tout compris, eux rien. Alors, puisque nous sommes si intelligents en Suisse romande, notamment du côté de Genève, peut-être pourrions-nous mettre cette précieuse matière grise au service d’une grande ambition : par exemple, faire baisser le chômage.

     

    Pascal Décaillet