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  • Longue vue

     

    Chronique publiée dans la Tribune de Genève - 11.02.10

     

    En plaidant, dans le GHI de cette semaine, pour une fusion des trois partis de l’Entente (PDC, radicaux, libéraux), François Longchamp voit grand et large, il dépasse les clivages historiques, propose à sa famille politique un nouvel horizon, une nouvelle frontière. Accueillir sa proposition par un haussement d’épaules serait tout bonnement suicidaire.

    A Genève comme en Suisse, l’univers de ces trois partis est le même : sens de l’effort, libre entreprise, responsabilité individuelle, prise de risque, production de richesses pour mieux les répartir. Aucun de ces trois partis ne nie l’Etat, ils n’en font simplement pas un dogme. Aucun de ces trois partis ne rejette la République. Il y a, bien sûr, d’importantes nuances, mais le modèle de société est le même.

    Et puis surtout, ce pavé dans la mare, qui va valoir à François Longchamp mille résistances, rappels du passé, leçons de Sonderbund, biographies de Fazy, Ador et Léon XIII, ne manque justement pas d’audace, ni de courage. De quoi rompre avec l’image d’un conseiller d’Etat « expert », gestionnaire.

    Oui, un magistrat, c’est fait pour cela, et pas seulement pour Excel et Powerpoint. C’est fait pour prendre la longue-vue, chercher des terres nouvelles, risquer gros, y compris pour soi. Le goût salé de l’aventure. Fabuleux métal, Cipango, les gerfauts. En espérant les alizées. Cela porte un beau nom : cela s’appelle vivre.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Le lièvre, la tortue, les deux vipères


    Sur le vif - Mardi 09.02.10 - 12.40h

     

    Ce matin, 07.30h, les forces de police sont intervenues, dans le quartier des Pâquis, pour évacuer l’immeuble du 19, rue de Monthoux, jugé dangereux et insalubre suite à un incendie survenu en 2005. Dans la matinée, un communiqué suivait, portant le sceau des Départements de Mark Müller (constructions) et Isabel Rochat (police), l’un et l’autre libéraux. Jusque là, rien de très spectaculaire, juste la vie genevoise, toujours recommencée.

    Mais la routine, comme la mer de Paul Valéry, et contrairement aux chaussées enneigées de Pierre Maudet, se signale parfois par une étonnante teneur en sel. Ainsi, on apprend qu’Isabel Rochat, ministre de la Police, donc le Fouché du bout du lac, et cheffe du Département cosignataire, n’a pas été consultée sur le communiqué.

    On savait Monsieur Müller brillant dans l’exercice du sprint. Mais au point de laisser dans les starting-blocks sa camarade de course, c’était au-delà des supputations les plus perfides. Une histoire de lièvre et de tortue, au fond. Ou de vipères, amoureusement entrelacées. Dans le fond du panier.

     

    Pascal Décaillet

     

  • La cause de tous

     

    Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Lundi 08.02.10

     

    A la question « Qu’est-ce qu’un bon prof ? », un apparatchik de la pensée pédagogiste, devant un amphithéâtre qui, dans sa majorité, bêlait d’acquiescement à chacune de ses syllabes, avait, il y a trois ans, refusé de répondre. La question, à ses yeux, était trop humaine, pas assez structurelle. Pas assez complexe, non plus, sans doute.

    Elle est pourtant centrale, cette question. Et c’est elle qu’il faudra avoir à l’esprit lorsqu’en fin de matinée, aujourd’hui, le DIP dévoilera son avant-projet de règlement du C.O. Va-t-on enfin y réinstaller le prof – oui, le prof – au centre de tout ? Le prof, oui, le maître, cet homme ou cette femme qui a choisi ce sublime métier de transmettre à des jeunes.

    Il est dur, ce métier, nous le savons. Mais il n’en est point de plus beau. Nous, la société civile, nous devons dire aux profs que nous sommes avec eux. Que nous les soutenons. Que leur cause est la nôtre. Parce qu’il n’y a pas d’un côté la cause des profs, d’un autre celle des parents, ailleurs encore celle des élèves. Il n’y a qu’une seule cause commune : la qualité de l’Ecole de la République.

    Le reste, on s’en fout. Les apparatchiks, on les oublie. Le type qui considère comme anecdotique la question « Qu’est-ce qu’un bon prof ? », on le renvoie à ses chères études. A ses bouquins. A ses plaisirs solitaires. A l’onanisme blanchâtre de ses structures.

     

    Pascal Décaillet