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  • Oui, bien sûr, l’UDC monte

     

    Chronique publiée dans le Nouvelliste - Lundi 01.02.10

     

    « Si le peuple suisse votait aujourd’hui, déclarait il y a quelques jours Christoph Blocher, l’UDC dépasserait la barre des 30% ». Je pense qu’il a raison. Beaucoup de facteurs y concourent, certains nous sont extérieurs, comme une tuile qui vous tombe sur la tête, d’autres sont clairement dus à la faiblesse de nos structures, la manière complètement hasardeuse dont est composé notre gouvernement fédéral, le manque de charisme des leaders de la droite traditionnelle, à la notable exception de Christophe Darbellay et quelques rares autres.

     

    Les raisons externes ? La crise mondiale, l’effondrement (provisoire ?) d’un capitalisme de casino où on a fait des affaires pour le simple profit spéculé, la volonté hargneuse de certains de nos voisins, et pourtant amis, de désigner la Suisse comme un mouton noir de la fiscalité, comme si leurs propres systèmes de perception étaient autres que confiscatoires. A cela s’ajoute la très grande fatigue de l’Union européenne lorsqu’on lui parle de la Suisse, et, réciproquement, la nôtre, lorsqu’on évoque Bruxelles, sa machine, son arrogance, son déficit démocratique. Enfin, cerise sur le gâteau, deux de nos compatriotes sont toujours retenus en Libye, et nul, hélas, ne parvient à les sortir de ce pétrin.

     

    Voilà pour la tuile, ce qui ne dépend pas de nous. Mais il y a le reste, beaucoup plus grave : les faiblesses structurelles de notre système qui nous entravent, nous paralysent. Un Conseil fédéral patchwork, rassemblement d’individus jetés là par hasard, ici une Grisonne arrivée par le seul jeu d’une trahison interne, là un Dormeur du Val zurichois qui n’en peut plus de s’éterniser, là encore un éteignoir aux allures de souris grise, entre eux nulle cohérence, nulle épine dorsale, juste un septuor de fortune.

     

    Alors oui, l’UDC monte. Et la faiblesse des autres partis, face à elle, est impressionnante. Et elle lance des initiatives. Et les autres partis, toujours en retard d’une longueur, ne font qu’élaborer des contre-projets à ces initiatives. Pourtant, Blocher n’est plus là (officiellement). Ni Maurer, qui se liquéfie d’inexistence au gouvernement. Mais la machine, bien rodée, continue d’elle-même. Les autres parviendront-ils, d’ici octobre 2011, à renverser la vapeur ? Pour l’heure, rien n’est moins sûr.

     

    Pascal Décaillet