Sur le vif - Lundi 07.04.25 - 13.08h
Les bourses ne sont pas les seules à dégringoler : la chute des audiences des radios RTS, depuis la fin de la FM au 1er janvier 2025, confirmée par l'étude Mediapulse Radio Data, publiée aujourd'hui, est vertigineuse. Cette décision, qui est celle de la SSR, est la plus catastrophique depuis des décennies.
Deux spécialistes de l'audiovisuel, Roger Schawinski et votre serviteur, avaient pourtant tiré la sonnette d'alarme, pour ma part pendant des années. Nos arguments : la FM est un système de diffusion génial, léger, concurrentiel, capable de tenir encore de longues années. Il garantit notre indépendance technique, beaucoup plus que certains prestataires du DAB+.
Les responsables de ce pataquès ? Tout au plus, on les mettra dans un placard doré. Pour attendre leur retraite, avec poste bidon, au titre ronflant. Et salaire de ministre.
Ils feront quoi ? Réponse : ils ne feront rien ! Un micro, ils ne savent même pas ce que c'est. La passion radiophonique, ils s'en contrefoutent. L'essence même d'une production radio, avec un chef qui donne l'exemple, une mini-équipe de choc, avec esprit commando et la folie de monter des coups, tout cela est à des milliers de lieues marines de leur entendement.
Ils sont juste là pour engraisser l'Appareil. Qui le leur rend, reconnaissons-le, avec une admirable constance.
Ils sont des généraux d'état-major, assoupis. Leurs galons, ils ne les ont jamais conquis sur le terrain, ni dans des batailles. Mais dans leur infinie patience à blanchir sous le harnais.
Eh bien, qu'ils blanchissent ! Quant à nous, gens du métier, vivons nos passions. En remettant passionnément, jour après jour, l'ouvrage sur le métier. Sans jamais céder à nulle fatigue. Sans nous lasser. Que notre désir, pour reprendre le si beau mot de René Char, demeure désir.
Pascal Décaillet
Commentaires
Alors qu'il était l'invité de l'émission "Forum" sur la RTS afin de s'exprimer sur la baisse d'audience significative que la SSR subit suite au passage à la DAB+, Monsieur Nick Leuenberger a répondu à la journaliste qui se préoccupait de cette situation qu'il était confiant. Sur un ton plutôt arrogant, il a voulu persuader les journalistes et les auditeurs que tout ceci n'était que passager. Cela donnerait presque envie d'aller voir ailleurs.
De plus, la FM étant une radio analogique, elle est captée même en cas de mise hors service des systèmes informatiques, ce qui peut arriver en temps de guerre. La FM permet donc d'informer la population, chose compromise avec le nouveau système. C'est idem pour le téléphone, d'ailleurs. Nos autorités, qui nous demandent d'écouter la radio en cas de crise, y ont-elles pensé?