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Sur le vif - Dimanche 30.03.25 - 15.21hLa loi électorale, à Vernier, a-t-elle été transgressée ? C'est la seule question qui compte.Nous sommes en République. Chaque bulletin valable, donc non-frappé de nullité en fonction de critères très clairement définis dans la loi, est recevable. Il est à prendre en tant que tel, en tant que décision indivisible d'un citoyen ou d'une citoyenne, et non en fonction du contexte des autres bulletins.Y a-t-il eu entente cartellaire ? Ou consignes souterraines ? C'est en effet fort possible. Mais en quoi est-ce illégal ? Le vote communautariste est certes regrettable d'un point de vue républicain, donc politique, mais juridiquement, il ne saurait constituer une infraction.Un mot, enfin, sur les partis en place, qui se plaignent de ce vote. Ils ne manquent pas de culot ! Des consignes, ils sont les premiers à en donner, à longueur d'années ! Pourquoi seraient-ils seuls à détenir le droit de tenter d'influencer la décision indivisible de chaque électeur ?La seule question qui vaille est donc celle de la loi. On a le droit de faire recours. La justice tranchera.Quant à la lutte contre le communautarisme, c'est sur le terrain politique qu'elle doit s'exercer. En amont, pendant de longues années, elle a manifestement été négligée dans l'ensemble du Canton de Genève. Un parti notamment, celui des Verts, y porte une responsabilité écrasante. Mais ça, c'est une question politique, au demeurant majeure.Pour le cas du vote verniolan dans cette élection municipale précise du 23 mars 2025, seules d'éventuelles irrégularités juridiques doivent être sanctionnées.Pascal Décaillet
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Mme Dittli et la camarilla des radicaux taiseux
Sur le vif - Jeudi 27.03.25 - 01.33hJe ne doute pas que Mme Dittli ait commis des fautes, mais le problème n’est tellement plus là !Le problème, dissimulé avec une telle maladresse qu’il crève les yeux, c’est cette camarilla radicale vaudoise, recroquevillée sur sa proie. Radicalisme de pouvoir, deux fois séculaire.Radicalisme de pesanteurs, d’habitudes, d’entre-soi. Radicalisme de rites, d’accolades, de cooptations.Et soudain, face à l’immuable de cette liturgie, surgit une jeune femme, zougoise, démocrate-chrétienne, une extra-terrestre. Et elle rafle les Finances. Au pays de Chevallaz ! De Delamuraz ! De Broulis ! L’intruse. L’étrangère. La dérangeante.Elle commet une boulette. L’occasion est trop belle ! La camarilla radicale se reconstitue, même pas besoin de tenues, ni de messes noires, entre taiseux on se comprend. Autour de l’intruse, le piège se referme. La gauche exulte, elle rêve déjà d’une complémentaire, se refaire une santé, sur le dos de la Zougoise. La proie est isolée, prête à être submergée. Par un océan de brouillard et de malices.L’affaire Dittli, c’est l’affaire de la deuxième vie, providentielle, des radicaux vaudois, enfin bouger, enfin des signes de vie, enfin le goût salé du pouvoir éternel, retrouvé.L’affaire Dittli, c’est la mer, celle de Paul Valéry, toujours recommencée.Pascal Décaillet -
Le réarmement allemand
Commentaire publié dans GHI - Mercredi 26.03.25
Le « réarmement européen », nouvelle trouvaille d’Emmanuel Macron pour faire oublier la dette abyssale de la France, ce sont des mots, et seulement des mots. Il ne pourrait exister de « défense européenne » que s’il y avait, en amont, une Europe politique, nous en sommes loin, à des années-lumière.
Considérons le réel, tel qu’il est : l’Europe, pour l’heure, n’existe pas, hors du fatras administratif de Bruxelles. L’échelon de souveraineté, l’échelon affectif, l’échelon mémoriel, c’est celui des nations. La nation française, la nation allemande, etc. Et les armes que chaque nation se forge, ce sera pour les utiliser, le jour venu, non pour « l’Europe », concept flou et flasque, mais pour elle-même. Les armes françaises serviront à la France. Et les allemandes, à l’Allemagne.
Le réarmement allemand ! C’est une autre paire de manches ! Le programme massif, sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, voté par le Bundestag, prévoit des centaines de milliards pour relancer l’armement et une industrie qui en a sacrément besoin, tant elle a vieilli.
Il y a une différence entre les Français, qui sont des beaux parleurs, et les Allemands : ces derniers, quand ils prennent un engagement, ils le tiennent. Ils vont jusqu’au bout. L’Allemagne va donc se réarmer massivement. C’est une première depuis 1945. Le jour venu, elle aura ses armes à sa disposition. Pour sa propre politique. La page de l’après-guerre est tournée.
Pascal Décaillet