Sur le vif - Mardi 18.02.25 - 14.24h
14.24h - Il est très clair que M. Vance, par la grossièreté de son ingérence, et surtout l'impérialisme planétaire de sa phrase "Il y a un nouveau shérif en ville", a réveillé quelque chose chez les Européens. Au fond, il nous a rendu service.
Moi-même, je suis comme on sait pour la souveraineté des nations, et contre l'inféodation de mon pays, la Suisse, à l'Union européenne.
Mais je n'en suis pas moins européen ! Ayant eu la chance, dès les plus jeunes années de mon enfance, de voyager en famille dans d'innombrables pays d'Europe, et jusqu'au Cap Nord en 1968, mais aussi au Proche-Orient (puis, tant de fois par la suite !), dans les Balkans, tant de fois en Grèce, sans compter bien sûr les Allemagnes, où j'ai tant vécu, comment voulez-vous que je sois autre chose qu'un Européen passionné ? Je suis un fou de langue allemande, de langue grecque, de langue italienne. Un passionné de Luther, de Beethoven, de Richard Strauss, de Pasolini, de Brecht. Ce vieux continent, tant aimé, est le mien.
Alors, quels moyens pour lui donner davantage de force, face aux Etats-Unis, sans pour autant créer un système qui, à l'intérieur du continent, asservisse les petites nations à une supranationalité dont nous ne voulons pas ? Je n'ai pas la réponse. L'Allemagne, assurément, jouera dans les prochaines décennies le rôle premier qui doit être le sien dans la recomposition des forces, y compris sur les Marches de l'Est. La France, désolé, est déclassée. Depuis quand ? Depuis 85 ans. En juin 40, elle a tout perdu, et ne venez pas me dire qu'elle était "à la table des vainqueurs le 8 mai 45". C'est une fable que cette résurrection, et Dieu sait pourtant si j'admire le Général de Gaulle.
Alors oui, M. Vance a réveillé en nous quelque chose, de l'ordre d'une conscience européenne. Y compris chez les anti-UE ! Car l'Europe, ça n'est pas la machinerie bureaucratique de Bruxelles. C'est autre chose. Autrement plus tellurique. Plus puissant. Plus affectif. Plus spirituel. Plus poétique. Plus musical.
Le monde des shérifs n'est pas le mien, même si j'adore les westerns. J'aime ce vieux continent, passionnément. Oui, M. Vance nous a rendu, quelque part dans les tréfonds de notre identité continentale, un fier service.
Pascal Décaillet
Commentaires
Là, je vous suis. Il ne s'agit plus de politique, de stratégie, d'économie, de géographie, d'hégémonie, de domination ou de puissance, mais de culture, d'héritage spirituel, de principes, d'art, de résonnance intérieure, le monde nouveau de Monsieur Vance ! Mais attention, celui-ci cache peut-être un nouvel impérialisme . . .
Je pense comme vous Pascal, Vance et Trump viennent de nous rendre un fier service.
Je crois que Vance avait simplement dit les choses crument ce que pense Trump et Trump a l'habitude d'être direct. Pour le POTUS, il s'agit de faire payer beaucoup plus les Européens pour la machine de guerre OTAN. Dans le cas contraire, et il l'a dit sans détour, que les Européens se débrouillent avec leur guerres quand bien même il savait son pays, unique instigateur de troubles et de violence partout dans le monde avec une philosophie bien particulière de n'en jamais terminer une seule guerre. Washington porte bien son nom: l'EMPIRE du Chaos.
Par ces propos, je crois comprendre que Trump dit se désintéresser de l'Union Européenne et des pays de l'OTAN puisqu'ils n'ont jamais été capables de gagner une seule guerre sur leur continent. C'est une forme de déclassement, de licenciement.
Mais aussi, a-t-il fait comprendre qu'il va livrer ses chasses sur des terres qui étaient étrangères à Washington jusqu'à présent, c'est à dire des régions entières sur la planète, encore sous influence française, britannique, hispanique ou italienne etc. Il ne masque pas son appétit, il ira à la conquête des ces colonies historiques. L'Amérique a faim de technologie, de plus de dollars, de plus de pouvoir, Pour cela elle a besoin de toutes les richesses de la planète et qu'elle veut faire siennes. Elle veut pouvoir en jouir souverainement.
N'est-ce-pas une façon d'éteindre ses colossales dettes?
Trump a le mérite d'être franc. Il vous dit ce qu'il veut sans cosmétique.
Donc Vance doit assumer cette tâche ou démissionner.
La tentative de mettre la Russie dans la poche américaine a mobilisé et appauvri l'UE. Plus particulièrement le mandataire Ukrainien qui est, de toute façon, conçu comme cible à neutraliser tôt ou tard sous les yeux de ses frères européens. L'Ukraine est une proie convoitée comme l'Allemagne et d'autres pays qui ont courbé l'échine sous les coups du "changement de régime". l'UE avait donné le change au yeux de son suzerain (elle ne s'en tirera pas à bon compte). Elle n'a pas été capable de gagner leur guerre commune contre la Russie, Du coup c'est deux bouchées qui lui échapperont: la bouchée Russie et la bouchée Ukraine. Mais Trump est pragmatique et il le dit directement: puisque nous n'avons pas réussi à terrasser l'adversaire, moi, Trump, je vais négocier avec lui pour mon propre intérêt exclusif. Nous allons négocier le partage de la bête ukrainienne. D'un revers de main, il écarte les petits sous traitants européens. Il venait de démontrer, sans équivoque, sa boulimie sans partage
De quel service Vance venait il de rendre à l'Europe?
C'est le moment pour l'UE de sortir de l'OTAN. C'est une pompe à fric et c'est une machine à endetter, à détruire et à tuer, parce que détruire et reconstruire ça rapporte! Il est temps pour les pays européens de reconstruire de fond en comble leur diplomatie, leur politique étrangère (elle n'en a jamais eue depuis la création de l'Union) sans la tutelle américaine. Et peut-être sauver le soldat allemand pour qu'il reste fidèle aux pays qui l'entourent et le chouchoutent..
Une sécurité européenne serait la bienvenue mais elle ne sera possible et concevable qu'en intégrant la Russie dans son architecture de défense, Il faudrait pouvoir empêcher Oncle Sam de l'utiliser comme mascotte à conflits.