Commentaire publié dans GHI - Mercredi 22.03.23
En quelques jours, tout a été liquidé. Le Crédit Suisse, deuxième banque du pays, fondée en 1856 par le prestigieux radical zurichois Alfred Escher, l’homme du tunnel du Saint-Gothard, l’un des pères mythiques de la Suisse moderne, a été subitement pris dans une tourmente, aspiré par un courant d’une puissance dévastatrice, et finalement désintégré ce dimanche 19 mars 2023, en début de soirée. C’était le jour de la Saint Joseph, un homme simple et aimant, modeste charpentier, père de famille, un homme bien, avec le sens du devoir. Selon nos informations, cet artisan, actif il y a deux mille ans, et inscrit au Registre du Commerce de Nazareth, ne portait ni costume, ni cravate, ni montre de luxe.
On nous disait "too big to fail", il paraît que c’est de l’anglais, la langue des puissants, ceux qui connaissent la grande finance, les investissements à risques, les fonds spéculatifs, et qui, contrairement à Saint Joseph travaillant le bois, ne se salissent jamais les mains. On nous disait ça, mais le géant est tombé, pulvérisé. Déjà, se souvient-t-on qu’il fût jamais ? Dimanche, c’était le Crédit Suisse, et demain ? Quel puissant d’aujourd’hui, imbu de son arrogance, connaît-il son destin ? Chacun de nous, peut-être, se prend pour un géant, et pourtant un beau jour retournera en poussière.
Nous, les Suisses, interrogeons-nous sur nos valeurs. La banque en est une, assurément. Mais la cohésion sociale, la fraternité à l’intérieur du pays, en est une autre. Simple, et souriante. Comme Joseph, le charpentier de Nazareth.
Pascal Décaillet
Commentaires
Oui chaque Suisse semble avoir une théorie sur cette fusion.
Mais pour faire un peu avancer le débat (je rebondis sur un article du Tagi en faisant des recherches), découvrez cette page Wikipedia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Banque_d%27investissement
on voit que parmi les 9 grandes banques d'investissement (peut-être plus actuel), 5 étaient américaines, 2 suisses. Cela fait peut-être un peu beaucoup pour un pays de 9 millions d'habitants. 2 sur 9 vous imaginez, même pas une française. Il y avait peut-être des jalousies américaines (surtout), françaises, allemandes, anglaises, chinoises, brésiliennes (Faria Lima est plus puissant que ce que les gens pensent), indiennes, japonaises....
Nous la petite Suisse avons (avions) 2 monstres à New York. Bon maintenant je crois qu'il y en aura plus aucun, UBS va se retirer de ce business très lucratif. Mais peut-être un jour revenir...
C'est sûr aussi, UBS est probablement trop grande pour une Suisse à 800 milliards de PIB par an, les USA sont à 20'000 milliards et maîtrisent le dollar. Il faudra un peu démembrer le colosse. Mais ici cela dépasse mes connaissances. On a clairement pas terminé d'en parler. Car maintenant UBS a dépassé de loin Nestlé comme le "monstre" no 1. UBS va désormais occuper tout le terrain à Berne et Zurich (le 8ème Conseiller fédéral), c'est sûr.
La grande banque suisse mais pas trop !
https://www.bilan.ch/finance/ubs-a-un-nouvel-actionnaire-de-poids-avec-dodge-cox