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Affaire Simon Brandt : le Noeud de Vipères

 
Sur le vif - Mardi 07.03.23 - 10.09h
 
 
Dans l'affaire Simon Brandt, méfions-nous de TOUS. Ceux qui soutiennent le Parquet. Ceux qui l'accablent. Pour ma part, je ne fais confiance à PERSONNE. La récupération politique est omniprésente. Cette affaire est une pourriture, où tout le monde manipule tout le monde. Genève, là où elle est capable du pire.
 
A trois semaines et cinq jours d'une échéance majeure dans notre vie citoyenne, il est IRRESPONSABLE d'organiser une conférence de presse autour d'un tel sac de nœuds. A moins qu'on ne le fasse sciemment, pour favoriser un camp contre l'autre.
 
S'il est légitime d'enquêter sur les conditions de l'arrestation de Simon Brandt, il est tout simplement hallucinant de ressusciter cette affaire à 26 jours du scrutin, tant la politique, le judiciaire, les ambitions et vengeances personnelles y sont consanguines, comme dans un nœud de vipères. François Mauriac, quand il nous décrit dans ses romans les haines intestines à la grande bourgeoisie bordelaise, n'aurait pas trouvé meilleur scénario. Thérèse, distille ton poison !
 
La toile de fond politique, c'est l'affrontement titanesque entre le camp Maudet et le PLR. Il sera tranché par le peuple le 2 avril. Chacun de ces camps a d'excellents arguments pour convaincre l'électeur. Le PLR est un grand parti de notre vie politique. La liste Maudet fait une remarquable campagne de terrain, notamment autour de l'économie et des PME. Que la campagne porte sur ces choses-là ! Ne recommençons pas à l'empoisonner en servant de porte-voix à d'ancestraux antagonismes de personnes.
 
Les méthodes du Parquet sont un thème. L'investigation du Parlement est légitime. Mais arriver trois semaines et cinq jours avant l'élection, c'est réintroduire le venin du judiciaire dans la politique. Alors que nous faisons tout, moi le premier avec mes Visages de Campagne, pour porter le débat sur le plan d'un affrontement citoyen, avec la magnifique fougue des 700 candidats, et non de rivalités tribales entre caciques, ivres de pouvoir. Dévorés par le pouvoir. Vérolés par le pouvoir. La vraie saloperie, c'est le pouvoir, vous ne voyez pas cela ?
 
Le moment est scandaleusement choisi. Ce choix délibéré constitue une insulte à tous ceux qui, comme votre serviteur, mais aussi ses confrères et consœurs qui couvrent la campagne, en ont plus que marre de la prise d'otage du débat politique par le énième dégât collatéral de l'Affaire Maudet.
 
 
Pascal Décaillet

Commentaires

  • Comme d'habitude, excellent article. Il pose la question: "comment guérir l'homme de l'ivresse du pouvoir".

  • Bonjour M. Decaillet,
    Vous avez raison de souligner l’impératif de ne pas se laisser distraire par « l'affaire Simon Brandt ». Il est effectivement surprenant que cette « affaire » ressorte maintenant. Ce n’est certainement Pierre Maudet qui en est l’origine car la commission d’enquête est présidée par un socialiste qui ne porte dans son cœur M. Maudet.
    Vous avez raison également de noter l’affrontement sous-terrain entre le PLR, ou ce qu’il en reste, est le mouvement qu’incarne Pierre Maudet dont la campagne électorale se déroule plutôt bien. Certes les sondages ne lui sont pas très favorables, mais nous savons ce que valent les sondages !!
    Enfin, notons que les partis politiques sont en fin de course et le PLR en particulier, qui aura de la peine à se remettre de ce qui pourrait être une grande défaite.

  • En désaccord total. La politique et la justice sont faites l'une pour l'autre, puisque tout l'enjeu de la politique est de fixer les règles juridiques qui régissent la cité, et comment elles sont appliquées. Il se trouve que le pouvoir judiciaire n'a apparemment pas appliqué les règles correctement en arrêtant M. Brandt, dans une procédure où la politique, précisément, s'est peut-être immiscée. Saisi d'une enquête, tant disciplinaire (Conseil supérieur de la magistrature) qu'au fond, tout a été classé devant les juridictions genevoises pour des raisons difficiles à comprendre. Heureusement que le Grand Conseil essaie de se faire entendre, avec un long rapport que personne ne lira, comme sont difficiles à comprendre les derniers râles de l'Etat de droit.

  • Un point d'avantage pour la liste Liberté et Justice Sociale et pour Pierre Maudet.

    Contrairement à votre avis, Pascal, et à celui de certains commentateurs, très franchement, je pense que cette affaire Simon Brandt vient sur le devant de la scène à poing nommé en ce moment et cela donnera avantage à la candidature de la liste Liberté et Justice Sociale ainsi qu'elle sera favorable à Pierre Maudet.

    L'excès de pouvoir et de zèle au PLR va nuire au PLR, alors qu'il s'y trouvent bien de membres intéressants et honnêtes. On peu craindre que le parti ne gardera plus que les plus mauvais d'entre eux.
    Abus de pouvoir ou abus d'autorité est une pathologie que seul le désavoeu général peut guérir.

    Lisez cet article.
    https://www.blick.ch/fr/news/suisse/simon-brandt-gate-le-procureur-general-et-le-plr-geneve-mouilles-dans-une-affaire-institutionnelle-id18371939.html
    "À savoir: la sous-commission parlementaire qui enquête actuellement sur cette arrestation avait initialement été créée par le député PLR Charles Selleger, touché par la mésaventure de son jeune collègue."

    D'autre part, il est temps qu'on rende justice à Simon Brandt. Imaginez cette humiliation et les torts moral et professionnel qu'il a dû endurer pendant toutes ces années.

    Le rapport, d'après ce que j'ai lu dans cet article de Blick, pointe le PLR et le procureur Jornot (PLR) comme étant les principaux fauteurs qui n'avaient pas respecté le droit fédéral à propos de la proportionnalité des moyens employés.
    Etrait:
    "Quoi qu'il en soit, il est d’ores et déjà assez clair que le principe de proportionnalité, qui relève pourtant du droit fédéral, n’a pas été respecté dans le cadre de ce mandat."

    Et la question-réponse dans la tête de chacun de nous serait celle-ci.
    Extrait:
    Au vu de ce tout ce qui précède, on peut légitimement se demander si Simon Brandt n’est pas, d’une manière ou d’une autre, un dommage collatéral de «l’affaire» Maudet. La question est d’autant plus légitime que la politique n’est jamais très loin du pouvoir judiciaire.

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