Sur le vif - Mardi 24.01.23 - 07.36h
Résistez, M. Scholz ! La politique allemande se décide à Berlin, pas à Washington.
Vous êtes le Chancelier du plus fort pays d’Europe, quatrième puissance économique du monde, d’une dynamique intellectuelle et culturelle exceptionnelle. Vous avez votre Histoire, votre équation millénaire avec l’Est, cette Ostpolitik qui fut le fleuron du grand Willy Brandt (1969-1974), SPD comme vous.
Vous n’êtes en aucun cas le 51ème État américain. Et en Europe, personne, je dis bien personne, n’a à vous faire la leçon. Ni à vous dicter l’usage de vos chars, parmi les meilleurs du monde. Ni à vous forcer de rejouer une partition qui a suffisamment remué votre mémoire nationale.
La Russie a toujours été et sera toujours pour l’Allemagne un partenaire de premier plan. Elle le demeurera, le jour où l’impérialisme américain se sera choisi d’autres théâtres d’opérations que celui de l’Europe.
Résistez, M. Scholz ! Ne faites pas à l’Est la guerre des Américains. Défendez les intérêts supérieurs du peuple allemand, qui n’a strictement aucune leçon à recevoir des valets de l’atlantisme.
Pascal Décaillet
Commentaires
J'adore vous lire. vos billets sont un régal. Par contre, je trouve votre antiaméricanisme un peu exagéré. C'est bien un peu grâce à eux que Hitler a été battu. La guerre à l'Est n'est pas seulement celle des américains mais aussi celle de l'Europe. Je ne suis pas sûr que les Finlandais, les les Baltes, les Polonais, même les Slovènes pensent comme vous.
Bien d'accord avec ce commentaire.
L'ensemble du camp démocratique est embarqué dans ce conflit (par le sang pour les Ukrainiens et materiellement/financierement pour les autres nations). Nous sommes face à une guerre qui oppose deux modèles et il me semble bien difficile pour l'Allemagne comme pour les autres pays d'agir sans coordination avec les alliés, qui chacun défende leur propre intérêt et en premier lieu les Americains.
Une question : quel serait une position indépendante et non alignée, à part un laisser passer à l'imperialisme militaire de la Russie ?
C'est trop tard, M. le Chancelier Scholz n'a pas résisté longtemps. Alors même qu'il y a un ou deux jours, d'autres dirigeants allemands s'exprimaient dans les médias pour dire leur scepticisme et leur crainte concernant l'envoi de ces chars. Par contre, concernant les USA, je ne suis pas certaine qu'ils veuillent s'impliquer très longtemps. Pour l'instant, M. Biden a le soutien de son peuple mais on sait très bien que tout peut changer très vite. D'autre part, Ils ont sans aucun doute tiré les enseignements de leur échec en Afghanistan et ailleurs.