Sur le vif - Lundi 24.01.22 - 14.47h
Pourquoi la gauche s'effondre ? Pour une raison simple : elle a perdu tout contact, dans nos pays, avec les classes populaires. Elle ne s'intéresse plus au social. Elle s'enivre dans le sociétal, les questions liées au genre, à la couleur de la peau, aux minorités. Elle s'accroche désespérément à la dernière mode surgie de tel campus américain, ou aux élucubrations de tel "chercheur en sciences sociales à l'Université de Lausanne". Sur nos ondes publiques, ce dernier est devenu parole oraculaire, cléricature, prêche dominical, sauf que c'est tous les jours de la semaine, parfois toutes les heures.
Pendant ce temps, en Europe, la droite nationale monte. Populaire. Offensive. Retentissante. Elle se soucie des plus précaires. Du pouvoir d'achat. De la solitude des plus âgés. De la formation des jeunes. De l'apprentissage. Elle prône la préférence à l'emploi pour les nationaux. Elle exige une régulation drastique des flux migratoires. Elle veut la Nation, avec ses frontières, celles qui délimitent le périmètre d'une communauté, celles qui protègent les plus faibles. Bref, la droite nationale fait exactement ce que devrait faire la gauche.
La gauche ne jure plus que par l'Autre. La droite nationale nous parle de nous, en tant que Nation, notre identité (pas une ethnie, mais un rapport commun à la mémoire, aux morts, aux grands combats qui fondent le pays). La gauche encense le migrant, donne la terrible impression de mépriser le sédentaire, celui qui a toujours vécu là, dans le sillage de ses aïeux. Celui qui depuis des décennies, par son travail, fait vivre la communauté nationale. La gauche ne se soucie plus que du passager, du passant, du passage. Elle encense le mouvement, le bavardage de salon. A la seule idée du silence, fille du vent, elle se pétrifie d'angoisse.
La gauche perd pied. Elle se coupe des racines. Elle s'envole vers l'universel. La droite nationale reste là. Sur la terre. Elle creuse son sillon. Elle attend la moisson.
Pascal Décaillet