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Que la droite assume ses valeurs !

 

Commentaire publié dans GHI - Mercredi 26.05.21

 

Nous sommes dans une démocratie, nous n’allons pas nous en plaindre. Nous n’avons ni homme fort, ni dictateur, ni sauveur providentiel. Faire de la politique, en Suisse, n’est pas réservé aux élus, surtout pas ! C’est le lot de toute citoyenne, tout citoyen. Les patrons c’est le peuple, c’est nous. Et, comme nous sommes d’avis différents sur les moyens d’assurer le bien de la Cité, nos visions s’entrechoquent, nous nous frottons, nous nous engueulons : rien de plus sain ! Dans les régimes autoritaires, on parle assez peu, on se contente du murmure en catimini, on rase les murs, on a peur. En Suisse, on a le droit de s’exprimer, il est venu lentement à travers les siècles, il est, comme chez nos voisins, le fruit d’une conquête. Aux générations qui nous ont précédés, nous devons notre reconnaissance. Il ne faut pas croire que ces droits sont arrivés tout seuls.

 

Mais alors, pour le moins, que chacun d’entre nous assume ses positions. Qu’il en ait le courage ! Ne venez pas me parler de neutralité, ça n’existe pas ! D’ailleurs, nous avons en Suisse une exemplaire démocratie directe, le monde nous l’envie, elle nous propose quatre fois par an de dire oui ou non à différents projets, eh bien assumons nos oui, ou nos non. Si on est à gauche, ayons le courage d’être à gauche. Si on est à droite, défendons les valeurs de la droite. Hélas, trois fois hélas, dans le second cas de figure, ça ne fonctionne pas ! Nous avons affaire, au sein de la droite suisse, à part à l’UDC, à une droite qui semble totalement timorée à l’idée d’affirmer ce qu’elle est, d’où elle vient, ce que fut son Histoire, où sont ses fondamentaux. Une droite qui copie la gauche. Une droite qui reprend servilement le jargon climatiste, le langage des Verts, leurs tics verbaux, leur liturgie dans l’ordre de la désignation, de la nomenclature. Bref, une droite qui n’ose pas.

 

Pour notre démocratie, c’est une catastrophe. Le combat des idées a besoin de clarté, de courage, de précision dans le contour des antagonismes. Il a besoin d’hommes et de femmes qui n’ont pas peur du conflit, ni des meutes de petits délateurs sur les réseaux sociaux, qui s’y entendent à merveille pour détruire une réputation. Il a besoin des Verts, et, s’ils y tiennent, de leur langage. Et il a tout autant besoin, en face, d’hommes et de femmes courageux, pour dire aux Verts : « Nous sommes en désaccord total avec vous, votre sabir ne vaut pas un clou, vous ne nous impressionnez pas, votre mode passera, nous luttons pour d’autres valeurs ». La démocratie, c’est cela ! C’est le courage de s’opposer ! Et c’est, surtout, celui d’aller à l’encontre du courant dominant du moment, celui devant lequel tout le monde se prosterne : les médias, les éditorialistes, le causeurs, les chroniqueurs, les petits bavards des réseaux, et jusqu’à certains humoristes, totalement affidés au pouvoir, eh oui, ça existe ! La démocratie, c’est l’antagonisme. Ça passe par la puissance d’une solitude. Pas par l’intégration à une meute.

 

Pascal Décaillet

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