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Genève : la Nomenklatura sanitaire

 
Sur le vif - Lundi 02.11.20 - 10.06h
 
 
Il existe, à Genève, une véritable Nomenklatura sanitaire, qui, de facto, dirige la République. Les décisions qui nous ont été annoncées hier, par exemple, sont les siennes. Le Conseil d'Etat n'a fait que dupliquer ses recommandations. Où est le politique ? Où est le contrôle démocratique ? Où est le vrai pouvoir ?
 
Hier, on nous annonce par ukase que "tous les commerces non essentiels" devront fermer pour quatre semaines, dès ce soir 19h. Qui détermine ce qui est essentiel, ou ne l'est pas ? Réponse : les fonctionnaires de la Nomenklatura sanitaire genevoise. En fonction de leur arbitraire, telle grande surface pourra laisser ouverts ses rayons alimentaires, mais devra condamner ses étagères de papeterie et de bureautique. Il est plus dangereux, c'est bien connu, d'acheter un bloc de papier d'imprimante que du céleri ou du fenouil.
 
Nous ne devons pas recommencer, à Genève, comme ce printemps. Ukases de la Nomenklatura sanitaire, avalisés tels quels par l'autorité politique de tutelle, copiés, collés, pour envoi à la presse. Multiplication des apparitions ministérielles, où l'exécutif règne sans partage, où sa parole n'est pas contestée, elle tombe, verticalement, comme une manne. Où est la démocratie ? Où est le Parlement ? Où sont les citoyennes, les citoyens de ce Canton ?
 
A cela s'ajoute le pouvoir exorbitant d'un seul homme. Il n'est pas normal que Mauro Poggia, certes compétent et très intelligent, concentre dans ses mains les attributions additionnées de la Police et de la Santé. Sans compter le pouvoir de régenter les bistrots. les bars, les restaurants, les fermer quand cela lui plaît. Bienvenue à Poggialand ! Que font les six autres, pardon les cinq ?
 
Ce déficit démocratique, cette Nomenklatura sanitaire, je les dénonçais ici même, déjà, ce printemps. Et puis, il y a eu l'été, où rien ne s'est passé. Et voilà venu l'automne de l'arbitraire. Première étape : le Parlement doit rappeler qu'à Genève, il est le premier pouvoir. Les dysfonctionnements de l'exécutif, c'est à lui de les relever. Dans le cas d'espèce, seule une Commission d'enquête parlementaire, qu'on espère cette fois efficace, rapide, concise et synthétique dans ses documents, créatrice de lumière et non de brouillard, sera de nature à rétablir l'autorité du pouvoir politique à Genève, face à des hauts-fonctionnaires qui se prennent pour les patrons de la République.
 
 
Pascal Décaillet
 

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