Commentaire publié dans GHI - Mercredi 24.04.19
Avec ses 46 membres (deux par canton), le Conseil des Etats, dont j’ai eu l’honneur d’observer sur place, comme correspondant parlementaire à Berne, pendant plusieurs années, les travaux, a la réputation d’une Chambre de notables. Souvent, on y envoie siéger des personnalités politiques en fin de carrière, parfois d’anciens conseillers d’Etat. Longtemps, ce fut le règne des costumes trois-pièces, avec le gilet, des Messieurs d’âge mûr. On y préférait le murmure à l’opprobre. A contempler, c’était un chef d’œuvre de discrétion. Et, souvent, d’efficacité. Une Suisse en miniature.
Mais le règne des notables n’est pas éternel. Parmi les candidats ayant des chances, on notera Lisa Mazzone, jeune et dynamique, courageuse, imaginative. De même (sans prétention exhaustive), la candidate du PDC, Béatrice Hirsch, soucieuse des préoccupations de la classe moyenne, excellente connaisseuse des dossiers de santé.
Bref, le costume trois-pièces n’est pas une obligation absolue pour se faire élire. Et pour vous dire franchement le fond de notre pensée, il nous apparaît comme singulièrement rafraîchissant qu’un vigneron-encaveur comme Willy Cretegny, porteur d’une remarquable conscience environnementale, vienne apporter un souffle d’air qui nous sorte un peu du Quatuor d’Alexandrie, entendez les deux de l’Entente face aux deux de l’Alternative. Nous suivrons de près la campagne Cretegny : rien ne vaut l’irruption d’un brillant outsider pour relever le goût d’un menu électoral.
Pascal Décaillet