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Démocratie directe !

 

Sur le vif - Jeudi 22.11.18 - 14.37h

 

La grande ligne de fracture, dans la politique suisse, ce ne sont pas les thèmes des initiatives populaires. Certaines sont de droite, d'autres de gauche, d'autres encore sont proprement inclassables. Et c'est très bien ainsi.

 

Non, le clivage se situe entre ceux qui croient à fond à la démocratie directe, à ses fondements en philosophie politique, veulent l'étendre en l'adaptant aux prodigieux progrès de la technique comme la mise en réseau des connaissances... et d'autre part, les défenseurs de la démocratie représentative.

 

Les deux options ne sont d'ailleurs pas exclusives l'une de l'autre. On peut continuer de vouloir envoyer des députés siéger dans des Parlements, pour faire les lois, en soupeser les virgules, tout en souhaitant ardemment l'extension et la modernisation de nos droits populaires. D'ailleurs, les grands moments de notre vie politique sont souvent ceux d'une rude dialectique entre décisions du peuple et des cantons, et travaux parlementaires.

 

Pour ma part, j'ai choisi. Je veux, pour mon pays, davantage de démocratie directe. Cela ne signifie en aucune manière l'avènement d'une démocratie de sondages, d'opinions éruptives, de simples clics. Non, l'extension des droits populaires s'accompagnera impérativement d'une ÉLÉVATION DU DEGRÉ DE CONNAISSANCES des gens sur les affaires politiques. C'est une immense entreprise, qui prendra des générations, passe par l’École, par une passion partagée de la connaissance, par des médias qui privilégient les affaires de la Cité sur le futile, ou l'accessoire.

 

Vaste programme ! Mais j'y crois, de toutes mes forces ! D'ailleurs, depuis que je suis entré en journalisme professionnel, il y a 33 ans, je n'ai travaillé que dans le domaine politique ou culturel. J'ai lancé des émissions d'intérêt général, elles vivent encore, se portent fort bien, et c'est tant mieux. Comme citoyen, je veux une démocratie directe renforcée. Je n'appelle nullement à la disparition des Parlements, ni des corps intermédiaires, mais ces derniers ne doivent JAMAIS avoir le dernier mot, en cas de conflit, face au suffrage universel.

 

Je ne dis jamais "Le peuple a toujours raison", bien entendu qu'il lui arrive d'avoir tort, et de commettre face à l'Histoire de graves erreurs. Mais je dis : "Le peuple décide". En bien comme en mal, c'est le corps des citoyennes et des citoyens, réunis sous le suffrage universel, qui doit avoir le dernier mot. C'est l'essence même de notre démocratie. Assurément, vous entendrez mille voix, celles des partis, des corporations, des cléricatures, des féodalités d'intérêts, des juges, des professeurs de droit, des anciens conseillers fédéraux octoduriens, pour vous dire le contraire. Je vous encourage à faire la part des choses. Et privilégier l'intérêt supérieur du pays, qui passe par une relation unique et sacrée entre l'individu et la totalité nationale.

 

Pascal Décaillet

 

 

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