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La démocratie passe par la connaissance

 

Sur le vif - Lundi 12.11.18 - 09.36h

 

Hérités du 19ème siècle, des structures de pensée du 19ème, des moyens de communication du 19ème, les partis politiques ne sont absolument pas l'Alpha et l'Oméga de notre vie démocratique. Ils n'ont d'ailleurs pas à l'être : dans notre système suisse, le personnage principal est le citoyen ; l'instance cardinale, c'est le corps des citoyens, constituant le suffrage universel.

 

Les partis sont des groupements d'intérêts. Des corporations. Officiellement, pour fédérer sous une même bannière ceux qui voient le monde avec des valeurs communes. En vérité, parce que l'être humain a besoin - beaucoup trop, je l'affirme ! - de s'agglutiner dans la chaleur des chapelles et des paroisses, pour se sentir plus sûr. Elles n'ont pas toutes la sainte géométrie de la phalange. Mais toutes dispensent l'encens, bénissent et maudissent, incorporent, proclament la bonne parole.

 

On parle beaucoup trop des partis politiques. On leur attache beaucoup trop d'importance. Le héros, en démocratie, c'est le citoyen, pas le membre d'un parti. La prodigieuse modification des modes de communication, l'avènement des réseaux et de la connaissance partagée, tout cela, petit à petit, va rendre caducs ces conglomérats d'intérêts, et de services rendus, qu'on appelle les partis. De plus en plus, au fil des décennies, les énergies citoyennes, regroupées autour d'objectifs thématiques ponctuels, comme aujourd'hui les initiatives populaires, feront à la place des partis, et cette fois de façon directe, la politique du pays.

 

C'est pourquoi notre démocratie directe est si précieuse. Non pour constituer une "dictature de la majorité", comme l'affirme fallacieusement un ancien conseiller fédéral, mais comme outil moderne, pertinent, adapté aux consciences d'aujourd'hui et de demain, pour faire vivre notre pays.

 

Non seulement il ne faut pas affaiblir notre démocratie directe. Mais il nous faut inventer ensemble, dans les décennies qui viennent, les moyens de la renforcer. Pas pour en faire une démocratie d'opinion, ni de clic, surtout pas ! Mais pour associer le plus grand nombre aux décisions, conférant ainsi à ces dernières ancrage et légitimité.

 

Cela passe, combien de fois l'ai-je répété, par une élévation du niveau de connaissances de l'ensemble de la population. En Histoire, principalement. En information citoyenne. En linguistique, et décorticage des actes de langage. Cela passe donc par l’École, sans laquelle rien n'est possible. L’École, au service de tous. La connaissance, acquise, discutée, partagée, pour améliorer la vie des hommes et des femmes, tout simplement.

 

Pascal Décaillet

 

 

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