Sur le vif - Dimanche 02.09.18 - 16.45h
A la minute même de l'élection de Macron, en mai 2017, j'ai écrit ici même : "Cinq ans de répit pour l'Ancien Monde".
Je persiste et signe.
Macron s'accroche à une Union européenne qui s'évapore. Il refuse de prendre acte de la souffrance des populations d'Italie, d'Autriche, de Hongrie, d'une partie de l'Allemagne, face à la violence des flux migratoires.
Il n'est pas un homme du Nouveau Monde, mais de l'Ancien. Il fait tout pour contenir une Révolution conservatrice que, pour ma part, je sens monter depuis des années. Et je ne pense pas être le seul !
Il a parfaitement le droit d'avoir ses idées à lui. Mais il n'est pas l'homme de la situation. Dans son Palais des Glaces, il vit dans le déni du réel. Il croit opportun d'insulter MM Salvini et Orban, d'utiliser un vocabulaire comme "discours de haine", ce qui 'est que reprendre une vieille antienne immigrationniste. Monsieur le Philosophe, qui travailla naguère avec Paul Ricoeur, croit bon de nous sortir les mots de la morale, là il faut être analytique, historique et politique.
Emmanuel Macron est parti pour devenir un très mauvais Président. A rebours des besoins profonds de son époque, ceux des populations qui souffrent.
Alors, un jour ou l'autre, dans les années qui viennent, la France devra se tourner vers une autre politique. Intégrant des paramètres que, jusqu'ici, seules des franges radicales de la classe politique, à droite comme à gauche, ont le courage de mettre en avant.
Le centrisme européiste et MRP de Macron, cette posture d'élégance solaire au milieu de rien, ne répond en aucune manière aux besoins profonds de la France d'aujourd'hui et de demain.
Pascal Décaillet