Commentaire publié dans GHI - 22.02.17
En France, M. Fillon n’est pas mon candidat. J’apprécie sa personne, sa retenue, ne me laisse en rien impressionner par les « affaires » sorties sur lui, mais son profil économique et social est beaucoup trop libéral pour moi. Pourtant, il y a eu, dans sa campagne, un moment que j’ai littéralement adoré, celui où il a tourné en dérision l’insupportable jargon de préciosité des pédagos, en dénonçant avec humour le mot « prédicat ». Juste à ce moment, j’ai aimé François Fillon, il m’est apparu comme un esprit libre, bien fait, indépendant, ne craignant pas, en pleine campagne de se mettre à dos une caste.
D’ailleurs, qui s’est-il mis à dos ? Les enseignants ? Sans doute pas, qui pourraient bien être les premiers à souffrir de la prétention de quelques spécialistes à « rénover » un mode d’apprentissage de la grammaire qui a magnifiquement fait ses preuves, invite l’élève à décortiquer la phrase, en identifier les dépendances, bref aiguise son esprit critique.
Né en 1958, j’ai la chance extrême, par l’école où je suis passé, les maîtres qui furent miens, d’avoir échappé à ce carnage. De sept à onze ans, au primaire, nous avons appris à fond l’analyse grammaticale, avec des compléments d’objet, direct ou indirect, des compléments circonstanciels. Puis, dès onze ans, au secondaire, l’analyse logique, en même temps que nous commencions le latin et l’allemand, avec les terminaisons qui changent en fonction des cas. Tout cet apprentissage était parfaitement construit, s’enchaînait. Il n’y avait ni prédicat, ni pédagos, Il n’y avait, pour moi, que le bonheur d’apprendre.
Pascal Décaillet