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La "Conférence de Munich", ça vous dit quelque chose ?

 

Sur le vif - Samedi 18.02.17 - 18.14h

 

En matière de stratégie, il ne faut pas trop écouter ce que racontent les gens, mais considérer les faits. Qui maîtrise le terrain ? Avec quel armement ? Pour appliquer quelle stratégie ? Le reste, ce sont des bavardages.

 

Dans cet esprit, ce qui se passe à la "Conférence de Munich" (le nom ne s'invente pas !) se révèle une Journée des Dupes dont le grand gagnant n'est ni "l'Union européenne" (entité inexistante sur le plan stratégique), ni les Etats-Unis, mais, une fois de plus, l'Allemagne.

 

Que vient dire Mike Pence, vice-président américain, de la part de Donald Trump, au vieux continent ? Que les Etats-Unis "n'abandonneront pas" l'Europe, à condition que chaque membre de l'OTAN veuille bien s'acquitter des fameux 2% du PIB destinés à la défense nationale.

 

La première qui a dit oui, histoire de se montrer bonne élève, est Mme Merkel. Elle recueille, pour cela, applaudissements et bénédiction générale.

 

Le problème, c'est que les 2% du PIB allemand (monumental, en comparaison des autres membres) destinés à la Bundeswehr, ne s'intégreront dans les forces de l'OTAN que... si l'OTAN continue d'exister. Or, rien n'est moins sûr : le règne de M. Trump pourrait être celui d'un retrait progressif des forces américaines sur un continent européen où elles sont posé le pied le 6 juin 1944. Et, le 10 juillet 1943, sur sol sicilien.

 

La vraie nouvelle de la "Conférence de Munich" d'aujourd'hui, c'est que l'Allemagne, dans l'indifférence générale, confirme au monde l'augmentation de son budget militaire. Juste avant Noël, elle votait l'acquisition de trois bâtiments de guerre qui, d'ici dix ou quinze ans, permettront à la Kriegsmarine de remplacer la Royal Navy dans la maîtrise des mers Baltique et du Nord.

 

Juste avant Noël, toujours, l'Allemagne de Mme Merkel, toujours dans l'indifférence générale, modifiait le Grundgesetz (Loi fondamentale) de 1949, se permettant désormais la possibilité d'intervenir de façon offensive sur les théâtres d'opérations choisis par elle. Faut-il rappeler que, dans ce domaine, l'action offensive, la tradition militaire allemande bénéficie d'un "savoir-faire" (pour user d'un euphémisme) que nul ne peut lui envier, sur le continent européen ? Notamment sur les Marches de l'Est.

 

Voilà. J'ai donné ici quelques faits, tous vérifiables. Je n'annonce rien, ne prévois rien, ne conclus rien. Je constate des faits. Au lieu de réagir aux discours.

 

Pascal Décaillet

 

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