Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Ne restons pas inertes !

539496679_bbdc2c804e_o.jpg?itok=vfFaMvkr 

Commentaire publié dans GHI - Mercredi 18.11.15

 

La France est atteinte. Meurtrie. Notre grand voisin souffre, et nous sommes en totale sympathie avec lui. Il souffre, et, comme toujours dans ces cas-là, montre une grande dignité dans l’adversité. Il y a le poids de l’Histoire, où le sang a tant coulé (prenez la Grande Guerre : en moyenne mille morts par jour pendant quatre ans, du 2 août au 11 novembre 1918, puis l’autre Guerre mondiale, les conflits coloniaux, leurs conséquences en Métropole, les horreurs de l’OAS), l’attachement aux valeurs de la République, l’impeccable tenue de tous, franchement la France, dans ces moments, nous donne une leçon.

 

Et la Suisse ? Notre Histoire n’a évidemment rien de comparable à celle de nos voisins, nous n’avons pas eu d’épisode colonial, ni le même type d’immigration, ne sommes pas partie prenante à l’affaire syrienne, ce sont des différences majeures. Pour autant, rien ne nous garantit que notre territoire national ne devienne pas, un jour, pour une raison ou pour une autre, une cible. Notre structure de société, fondée sur un Etat de droit, la primauté des institutions, le respect des différences, celui des consciences, des religions, tout cela nous rapproche de la France. Il aura d’ailleurs fallu ces tragédies pour aiguiser notre conscience de cette proximité : depuis le soir du vendredi 13 novembre, nous les Suisses n’envisageons plus la France par ce qui nous sépare (démocratie directe, fédéralisme), mais bien par ce qui nous rapproche, et qui est, au fond, immense. Face à ceux qui planifient ces attentats, veulent détruire nos sociétés, nous faisons naturellement corps.

 

Mais face au drame, la Suisse, à commencer par ses autorités, ne saurait se satisfaire d’émettre de la compassion. Une fois passées les minutes de silence, la coloration du jet d’eau, les messages de sympathie, nous devons très vite passer à une autre dimension : entreprendre toutes choses, oui tout ce qui est humainement possible, pour nous prémunir au maximum du pire. En sachant que même avec toutes les précautions du monde, l’horreur peut encore se produire. Nulle protection n’est absolue, nulle frontière n’est totalement étanche, tout au plus pouvons-nous augmenter au maximum le degré de précaution. Aujourd’hui, nous en sommes loin. Il faut donc agir, sans tarder. Notre ministre cantonal de la Sécurité, Pierre Maudet, qui était, samedi 14 novembre, entre 17h et 18h, sur le plateau de notre émission spéciale, est un homme compétent et responsable. Il est d’une génération capable, mentalement, de sculpter une autre image de l’ennemi que l’arrivée d’une colonne des chars en Suisse orientale, il est doté d’un sens aigu du renseignement, bref il mérite qu’on lui fasse confiance dans ces questions où notre sécurité est en jeu.

 

Au niveau suisse, il s’agira d’augmenter drastiquement les contrôles aux frontières, donner à nos services de renseignements les moyens de leur action, mettre l’accent sur l’informatique et la cybercriminalité, augmenter les effectifs des gardes-frontière. Et, plus que tout, faire front, dans l’opinion publique, pour faciliter le travail des autorités. Nous n’avons rien à craindre, il ne s’agit pas de ficher une nouvelle fois la population. Mais de repérer, cibler, et neutraliser ceux qui, le jour venu, auraient hélas pour dessein de nous détruire. Face à ces enjeux-là, pas d’états d’âme. Il en va notre intégrité à tous, au sein d’un pays que nous aimons.

 

Pascal Décaillet

 

Les commentaires sont fermés.