Sur le vif - Mardi 11.03.14 - 17.03h
Il y a, jour pour jour, dix ans, je m'envolais pour Madrid, pour une édition spéciale de Forum, réalisée en direct au milieu de la foule, le soir même de l'attentat de la gare d'Attocha. Nous avons fait une heure d'émission, place de Castille, au milieu des Madrilènes sous le coup de l'émotion et de l'incompréhension. Pendant notre direct, un journal gratuit, distribué à la population, avançait un peu vite la thèse de l'ETA.
L'attitude des Madrilènes, comme celle des gens de Nanterre au soir du drame du 27 septembre 2002 (un forcené avait tiré sur les élus municipaux), avais forcé mon admiration. Dans les deux cas, une communauté humaine sous le choc de la violence extrême. Mais une communauté qui dit non à la fatalité. Qui se ressaisit. Affirme avec puissance sa volonté de continuer à vivre un destin commun. Avec des règles. Des joies communes. Des peines communes.
Finalement, une victoire de la vie.
Le soir, nous étions allés sur les lieux du drame.
Aujourd'hui, dix ans après, mes pensées vont aux victimes. A leurs proches. Et à la ville de Madrid. Qui nous avait donné une leçon. Ce jour-là, la fierté hispanique n'a jamais été aussi belle.
Pascal Décaillet