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Rapport Ziegler : ça sent le fusible

 

Sur le vif - Mercredi 09.10.13 - 16.42h

 

La conférence de presse que viennent de donner les conseillers d’Etat Beer, Maudet et Unger, en compagnie de Bernard Ziegler, auteur de l’enquête administrative mandatée par le gouvernement, est un exemple à étudier dans les écoles de communication. Quatre Messieurs à une table, accompagnés de la Chancelière, des airs graves, un langage très juridique, pour finalement accabler – c’est ce qui ressort en priorité – une haut fonctionnaire, la cheffe du SAPEM (Service d’application des peines et mesures), sur laquelle on focalise tous les manquements. Mais de responsabilité politique, celle du Département de tutelle, néant. Nada. La coupable, c’est la cheffe du service, pour le reste, circulez, y a rien à voir. Cela sent le fusible. Les explications données ne suffisent pas.

 

M. Ziegler, assurément, a très bien enquêté, il a décortiqué les déficiences d’un système, indiqué les manquements, souligné les responsabilités. Clairement, l’échelon SAPEM apparaît comme n’ayant pas été à la hauteur de la situation, soit. Dès lors, Pierre Maudet annonce dix mesures, prenant bien soin de placer en tout premier une procédure administrative contre la directrice de ce service. Deux ou trois minutes plus tard, on apprend d’ailleurs que depuis aujourd’hui midi, elle n’est plus à son bureau. C’est fou, avec M. Maudet, à quel point tout s’agence à merveille, il n’y a plus qu’à crier haro sur le SAPEM, apparaître (une nouvelle fois) comme le nettoyeur des Ecuries d’Augias, et le tour est joué.

 

Pas un mot sur le rôle de la cheffe de l’Office de la détention (est-elle exonérée de tout reproche, Madame Favre ?). Pas un mot, surtout, sur l’absence de contrôle politique de la part des deux derniers ministres de tutelle de ce service, ces quatre dernière années : Isabel Rochat, Pierre Maudet. Car si ce service était à ce point porté sur les dysfonctionnements, l’autorité politique dont il dépend aurait pu s’en rendre compte. Dans une démocratie, le vrai chef, donc le vrai responsable in fine, c’est le ministre, élu du peuple, et non le fonctionnaire intermédiaire.

 

Dans cette affaire comme dans celle du rapport de l’Inspection cantonale des finances (ICF) sur le Service des contraventions, comme sur d’autres, nous notons une propension récurrente du ministre à très vite faire oublier la responsabilité politique, annoncer des audits, des enquêtes administratives. Le responsable est toujours un fonctionnaire, jamais le magistrat. Nous ne sommes pas dupes de ce fonctionnement.

 

Pascal Décaillet

 

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