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Préférence cantonale : on y vient

 

Sur le vif - Lundi 25.03.13 - 13.59h

 

Préférence cantonale : pendant des années, disons à partir de 2005, ces deux mots émanaient de la seule terminologie du MCG. Dans la convenance au pouvoir, ils étaient totalement tabous. Vous les prononciez, on vous tombait dessus, on vous traitait de tous les mots, le plus totalement hirsute, tant il est hors-sujet, étant celui de « xénophobe ». Et puis, doucement, au cours de la législature qui se terminera cet automne (2009-2013), les esprits ont évolué. Préférence cantonale décrétée par le Conseil d’Etat (surtout sans l’appeler ainsi, cela aurait valu reconnaissance de paternité) pour le Petit Etat, le Grand Etat, confirmation de ce principe, pour certaines catégories, par le grand patron des HUG. Bref, les esprits instillés. Le concept, naguère honni, qui gagne du terrain, s’étend, jusqu’à être prôné par ceux-là-même qui, dans les campagnes de 2005 et 2009, le vomissaient le plus. Dans ces cas-là, de pur torpillage de droits d’auteur, qui est gagnant, face au corps électoral ? Le piraté, ou le pirate ?

 

C’est bien sûr le piraté qui emporte la mise. Le peuple n’est pas dupe : il discerne l’original face à la copie. Sait gré aussi à ceux qui, pendant des années, sous les insultes, les quolibets, les ricanements, les mises à l’écart par les partis au pouvoir, ont su tenir bon. On vient de le voir, en Valais, de façon éclatante, avec Oskar Freysinger. Il vaut la peine, dans la vie, quelles que soient nos opinions, et surtout si elles sont minoritaires, de les défendre jusqu'au bout.

 

A Genève, les excès de la libre circulation font des ravages. Je dis bien « les excès ». Les cas de dumping sont nombreux, entendez la sous-enchère salariale pratiquée par certains patrons. Les contrôles du travail, en cette matière, ne sont pas assez efficaces, les inspecteurs manquent, ce dont tout le monde convient d’ailleurs. Constater cela, ça n’est pas vouloir fermer les frontières. Ni renoncer à accueillir des personnes de France voisine. Ni supprimer les échanges. C’est peut-être, juste un peu, corriger les excès, en injectant une petite dose de protection de l’emploi local. Chaque société humaine, chaque communauté, a le droit, et sans doute aussi le devoir, de veiller en priorité au bien-être et à l’épanouissement des siens. Sa générosité pour les autres, comment peut-elle la justifier tant qu’elle n’a pas entrepris tout ce qui était en son possible pour ses citoyens à elle, ceux qui vivent en son sein ? Dire cela n’a strictement rien à voir avec une xénophobie que j’ai, pour ma part, toujours réprouvée.

 

La préférence cantonale a gagné un terrain considérable. A gauche, hormis les bobos, on entre en matière. A la gauche de la gauche, on y tient. A l’UDC, au MCG, et au fond chez un nombre croissant de personnes de l’Entente, on commence à s’ériger, non contre la libre circulation, mais contre cette dernière appliquée comme un dogme, toujours au détriment des Suisses. Ne demeurent, pour défendre le dogme, que les libéraux ultra, que la notion de communauté citoyenne, on nationale, n’a jamais franchement fascinés, ou leurs alliés les libertaires. Du monde, certes, mais en décroissance. Verdict le 6 octobre.

 

 

Pascal Décaillet

 

 

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