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EEE : le Conseil d'Etat est-il devenu fou ?

 

Sur le vif - Jeudi 06.12.12 - 10.20h

 

À en croire Charles Beer (en direct ce matin, 07.56h, RSR), le Conseil d’Etat genevois serait favorable à la relance d’une demande d’adhésion à l’Espace économique européen. Cette remarque énorme appelle quelques commentaires :

 

1) Commençons pas les détails. Sur le strict plan de la forme, on ne parle pas « d’adhésion » lorsqu’il s’agit un processus multilatéral comme l’EEE. Le mot adhésion, dans notre vocabulaire politique, s’applique à une entrée de la Suisse dans l’Union européenne.

 

2) Soit Charles Beer invente, et c’est un peu inquiétant pour un homme à l’aube de son deuxième jour à la présidence du Conseil d’Etat. Par courtoisie, nous écarterons cette hypothèse.

 

3) Soit Charles Beer relate une réelle prise de position du Conseil d’Etat, et il est totalement abracadabrant qu’un avis gouvernemental aussi important soit annoncé, comme en catimini, à la radio, à la fin d’un entretien, juste avant la bourse, l’inforoute et la météo. Une telle décision du Conseil d’Etat aurait nécessité pour le moins une conférence de presse, avec le collège in corpore.

 

4) Le plus important : le Conseil d’Etat genevois, s’il a vraiment pris cette décision, est-il devenu fou ? Laissons la gauche, coutumière de l’errance. Sur les quatre magistrats de droite, lesquels ont fait basculer la décision ? M. Unger sans doute, puisque son président national de parti milite pour la formule EEE bis. M. Maudet sans doute, européen enragé. Mme Rochat ? M. Longchamp ? Rappelons tout de même que ce Conseil d’Etat compte trois PLR, membres d’un parti national farouchement attaché à la continuation des seules bilatérales, et opposé au gadget du vingtième anniversaire brandi par un président du PDC suisse, que sur ce coup, je ne puis suivre.

 

Surtout, on ne peut pas prendre, ni annoncer, ni imaginer de faire passer comme cela, une telle position sans lui donner du poids, de la voix, de l’argument, de l’arrière-pays. Juste un petit mot de M. Beer à 07.56h, c’est ridiculement chérif par rapport à l’enjeu de la cause. Citoyens du canton de Genève, nous avons droit à des explications supplémentaires. Nous pourrions bien avoir l’impression, une fois de plus, qu’une petite clique décide derrière nous, entre soi, sur notre dos, avec l’arrogance de se croire éternels au pouvoir. Il conviendra, dans exactement dix mois, de s’en souvenir.

 

 

Pascal Décaillet

 

 

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