Sur le vif - Dimanche 14.08.11 - 19.21h
J'étais au volant, au milieu d'une forêt de montagne, il y a quelques minutes, lorsque ont fusé, à la RSR, les mots si forts de Jacques-André Haury. Il s'agissait d'un débat sur l'initiative populaire vaudoise du 4 septembre prochain « Vivre et voter ici », à propos des droits politiques cantonaux des étrangers.
Médecin, député, président des Verts libéraux, Jacques-André Haury a campé le sujet en moins d'une minute, en ouverture de discussion, avec le talent, la douceur et la chaleur qui sont les siens. Il a rappelé à quel point la démocratie suisse, loin d'avoir été consentie d'en haut, tenait son fondement tellurique, le miracle de sa légitimité, d'en bas.
Contre les constructions intellectuelles, contre la démocratie de supermarché, contre la fragmentation des droits et des devoirs (j'en prends un peu ici, au plan cantonal, je laisse tomber le niveau fédéral, vous m'en donnerez sept kilos), le politicien vaudois a eu des mots magiques sur ce que d'autres, sous d'autres cieux, appellent le lien indivisible. Je dis ici qu'il a tenu un discours républicain. Peu m'importe qu'il soit de droite ou de gauche : ré-pu-bli-cain !
Hommage lui soit rendu. Les Vaudois, le 4 septembre, voteront comme ils voudront. Mais il fallait, dans cette campagne, que ces paroles puissantes, au moins une fois, fussent dites.
Pascal Décaillet