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Hic et nunc

 

Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Lundi 28.02.11

 

Le latin. Des centaines d’heures, dès l’âge de 12 ans, sur la matière du langage. Une réflexion sur la construction de la phrase, les rapports entre les mots. La découverte de l’origine d’une immense quantité de vocables français, l’évolution de leur sens à travers les âges. Des outils utiles pour tant d’autres langues.

 

Défendre le latin, ça n’est pas s’accrocher au passé. C’est lutter pour une certaine conception de l’enseignement, où prof et élèves, à mille lieues des béatitudes globales, s’interrogent sur l’organisation des mots dans la phrase. Au début, comme la musique, c’est plutôt rugueux. Les premiers chemins sont caillouteux, avec le temps ils s’adoucissent.

 

La possibilité de tenter cette aventure doit être offerte à tous. Elle doit le demeurer dès la première année de l’école secondaire, l’actuelle 7ème. Le latin n’est pas un luxe pour une élite sociale, ne doit surtout pas l’être. La force, la grandeur de l’école républicaine, c’est justement de donner à tous une chance de s’élever vers des sphères insoupçonnées. Le latin en est l’un des moyens, parmi d’autres.

 

Le latin n’appartient pas aux seuls latinistes. Il vaut mieux que la triste solitude des salons bourgeois. Il est une part de nous-mêmes. Il a contribué à nous façonner. Il compte pour beaucoup dans notre bagage génétique. Il n’y a, en lui, rien d’archaïque. Il est présence. Hic et nunc.


Pascal Décaillet

 

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